3e dimanche de l’Avent

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 17/12/23
Temps liturgique: Avent
Année liturgique : B
Année: 2023-2024

La joie. Les lectures d’aujourd’hui sont placées sous le signe de la joie. Dans la première lecture, c’est le prophète Isaïe qui s’exclame : « Je tressaille de joie dans le Seigneur. Mon âme exulte en mon Dieu. » Cela fait penser à la Vierge Marie qui, elle aussi, s’était écriée: « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. » L’un comme l’autre, Isaïe comme Marie, sont comblés de joie parce qu’ils ont reçu une grande et belle nouvelle : celle de la venue d’un libérateur politique pour Isaïe, celle d’un enfant à venir pour Marie.

Tous les deux sont porteurs d’une joie qu’ils ne peuvent pas garder pour eux. « Le Seigneur a fait germer la justice », c’est-à-dire qu’il mettra fin à la guerre et à l’occupation du pays par un peuple étranger. C’est alors que la louange pourra éclater devant les nations, c’et-à-dire que nous aussi nous pourrons être fiers et heureux d’être chrétiens, de pouvoir le dire au monde entier et faire en sorte que tous nos proches, nos enfants comme nos amis, eux aussi pourront avec nous chanter la joie de connaître Jésus.

C’est ce que saint Paul écrivait aux Thessaloniciens : « Que le Seigneur vous garde tout entiers pour la venue de notre Seigneur Jésus-Christ. » Et pourtant les temps étaient difficiles. C’était l’époque des persécutions. Quand les chrétiens n’étaient pas arrêtés et mis à mort, ils étaient montrés du doigt et on se moquait d’eux en public. Paul leur dit pourtant : « Frères, soyez toujours dans la joie. » Et il leur donne deux bons moyens pour être toujours dans la joie. Tout d’abord, « Priez dans relâche », c’est-à-dire le matin, commencez dire merci à Jésus, spécialement de nous avoir protégés pendant la nuit et de nous permettre de commencer une nouvelle journée. Car c’est cela le deuxième moyen d’être toujours joyeux, c’est de « rendre grâce en toute circonstance », de pouvoir dire merci pour tous les petits services qu’on nous rend. C’est ce qu’on apprend aux enfants, à dire merci. Autrement, ils deviennent difficiles et ils ne sont jamais contents.

Pour cela, disons merci à tous ceux et à toutes celles qui sont ici avec nous dans cette église. Grâce à eux, nous formons une communauté et leur prière soutient notre prière, comme leur chant soutient notre chant

Alors on comprend mieux le rôle de Jean-Baptiste. Il n’est pas là pour nous punir ou nous culpabiliser. Il est là pour nous aider à bien recevoir le Christ dans notre vie, et pour nous débarrasser de tout ce qui pourrait nous encombrer. C’est ce que nous faisons au début de chaque eucharistie. Nous demandons à Dieu de nous pardonner parce que nous nous énervons parfois pour de petites choses. C’est comme la préparation de la fête de Noël. Bien sûr, il faut préparer la maison et les décorations, mais quoi tout cela sert-il, si c’est pour arriver tout énervé et se mettre à crier ?

Mettons plutôt en application ce que nous avons dit dans la prière au début de cette eucharistie : nous avons demandé au Seigneur de diriger notre joie vers la joie du mystère de Noël. Oui, laissons-nous remplir de cette joie de connaître Jésus, de pouvoir l’entendre et l’écouter, de pouvoir aussi le recevoir dans la sainte communion. Alors vraiment nous serons comme Marie et le prophète Isaïe, tout remplis de joie et d’espérance.