2e dimanche du temps ordinaire

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 14/01/24
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : B
Année: 2023-2024

Avec Jésus, tout commence par une rencontre : si saint Pierre et saint André ont suivi le Christ, ce n’était pas à cause des miracles qu’il aurait pu faire, parce qu’il n’en a pas encore fait. Nous sommes au bord du Jourdain et Jésus vient juste de recevoir le baptême de Jean. Il n’a pas encore fait de miracle et il n’a pas encore dit grand-chose. Si saint Pierre et saint André ont suivi Jésus, c’était tout simplement parce qu’il était là au milieu d’eux. Et c’est cela, le premier miracle, que nous pouvons, nous aussi, accomplir aujourd’hui au cours de cette eucharistie : être comme le Christ, source de vie et de résurrection. Nous pourrions être ici dans cette église, froids et indifférents, arrivés un peu en retard et partis un peu en avance pour éviter de parler à qui que ce soit. Et pourtant, c’est si bon de pouvoir s’asseoir et d’être à côté de Jésus, pendant quelque instants, en silence, rien que pour pouvoir sentir sa présence. Et c’est cela ce qu’il y a de merveilleux chez certaines personnes. Leur présence silencieuse suffit à apaiser les tensions et les inquiétudes, comme il existe des personnes qui, dès qu’elles arrivent, provoquent des querelles et des crispations. Le tout est de savoir ce que nous voulons : être sources de guerre ou être sources de paix.

Pour cela, il suffit d’imiter le Christ. Aussitôt après le baptême, il n’a pas voulu faire de grands miracles pour attirer l’attention. Il a tout simplement voulu partager notre vie et notre existence dans tout ce qu’il y avait de plus beau, mais aussi de plus fragile. C’est pour cela que des femmes, comme Mère Teresa, ou des hommes, comme le Père Damien, marquent encore maintenant profondément l’imagination des gens. Ils n’ont pas parlé de la misère, ils sont allés vers les plus démunis. Ils n’ont pas rempli des dossiers pour obtenir de l’aide et des subsides, ils ont écouté les plus miséreux.

Et c’est cela que nous pouvons commencer ici aujourd’hui : offrir à chacun de la place pour être accueilli comme il est, dans sa différence, car nous sommes tous différents, et aussi dans sa solitude, car il y a beaucoup d’hommes et de femmes qui sont seuls, même dans une grande ville. Le Christ ne s’est pas présenté comme le champion de toutes les causes perdues. C’est Jean-Baptiste qui l’a présenté comme l’agneau de Dieu, c’est-à-dire quelqu’un de faible qui, parce qu’il était faible, était capable d’accueillir les plus faibles. C’est cela que le Christ a accepté de faire : quitter le confort du ciel pour se laisser toucher par les réalités de la terre, avec ses grandeurs et ses faiblesses.

Nous sommes nous aussi invités à reconnaître notre faiblesse, non pas par masochisme, mais par honnêteté. Nous avons tous infiniment besoin d’amour et de tendresse. Et nous ne pouvons pas, seuls, combler ce vide. Il faut accepter d’ouvrir les portes de notre coeur pour laisser la lumière de l’amour de Dieu pénétrer dans nos vies. Alors, réchauffés par le feu de sa tendresse, nous pouvons regarder les autres comme Dieu nous regarde, avec amour et intérêt. Cela a suffi pour saint Pierre et pour saint André. Grâce à ce regard riche et chaleureux, ils se sont levés et ils ont suivi le Christ.

Avec le Christ, tout commence par une rencontre. Avec nous aussi, tout recommence par une rencontre. En recevant le corps du Christ, laissons-nous envahir par la tendresse de Dieu pour être chez nous, dans nos familles et dans cette communauté, des instruments de paix et de réconciliation.