18ème dimanche ordinaire

Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique: B
Date : 1er août 2021
Auteur: André Wénin


« Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois,
de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur. »
(Lettre aux Éphésiens 4,22)

Dieu nourrit son peuple (Exode 16,2-4.12-15) 

Dans le désert, toute la communauté des fils d’Israël se mit à récriminer contre Moïse et son frère Aaron. Les fils d’Israël leur dirent : « Ah ! Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur au pays d’Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Oui ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! » Le Seigneur dit à Moïse : « Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous. Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne, et ainsi je le testerai à l’épreuve : marchera-t-il, ou non, selon ma loi ? » […]

« J’ai entendu les récriminations des fils d’Israël. Dis-leur : “Au coucher du soleil, vous mangerez de la viande et, le lendemain matin, vous vous rassasierez de pain pour que vous sachiez que je suis le Seigneur votre Dieu”. » Le soir, surgit un vol de cailles qui recouvrirent le camp ; et, le lendemain matin, il y avait une couche de rosée autour du camp. Et la couche de rosée s’évapora : il y avait, à la surface du désert, une fine croûte, quelque chose de fin comme du givre, sur le sol. Les fils d’Israël virent et se dirent l’un à l’autre : « Mann hou ? » (Qu’est-ce ?), car ils ne savaient pas ce que c’était. Moïse leur dit : « C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger. »

Vous allez me prendre pour un monomaniaque ! Mais encore une fois, voici un bien étrange découpage du texte de l’Ancien Testament. Le pain avec lequel Dieu dit qu’il va répondre aux récriminations du peuple sera un don (« je vais faire pleuvoir ») et un test (« je le testerai »). À lire la suite du texte liturgique, on voit bien où est le don. Mais où passé le test, l’épreuve ? Boh ! Est-ce vraiment important ? Et puis c’est quand même plus simple ainsi : le peuple râle. Dieu répond avec une promesse. Il l’accomplit. Les gens s’interrogent. Moïse leur donne la clé de l’énigme : c’est un coup du Seigneur ! Il l’a dit, il l’a fait. Il est fidèle. Tout est clair. Passons à autre chose : l’évangile. Mais oui ! Comme l’évangéliste Jean fait dire aux interlocuteurs de Jésus « Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel », il fallait bien lire le récit où on en parle… Lisons-le, donc. Mais dans son intégralité (après ma petite râlerie).

Les Israélites viennent d’être libérés de l’esclavage d’Égypte. Ils ont chanté la gloire du Seigneur qui les a fait sortir de ce pays grâce à une victoire éclatante sur l’armée de Pharaon. Dans le désert où ils sont entrés, ils sont confrontés à la faim – au manque. Ils s’en prennent donc à ceux qui les ont conduits vers une vie libre. Pour eux, manquer, c’est mourir : « Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple ! » On notera qu’ils inversent les choses. Ce n’est plus le Seigneur qui les a tirés d’Égypte, mais Moïse et son frère. À les entendre, ce n’est pas d’Égypte qu’ils  sont sortis, du pays de leur esclavage, mais « dans ce désert ». Et si les deux leaders les ont poussés vers la liberté, leur but n’était pas de leur offrir une vie digne de ce nom, mais de les faire mourir. De l’Égypte, ces gens ont déjà oublié l’esclavage, l’oppression ; ils n’en retiennent que l’assurance qu’ils avaient de manger à leur faim. C’est la nostalgie d’une vie sûre qui les fait parler, et la convoitise.

Sans laisser à Moïse le temps de répondre au peuple, le Seigneur lui dit immédiatement qu’il veut leur donner à manger. Comme s’il avait perçu leur angoisse, il veut les rassurer sur sa volonté de vie. Mais comme ses récriminations ont des relents de convoitise, il faut aussi combattre ce péril tout aussi mortel que la faim. Le désir d’éviter tout manque conduit en effet à vouloir tout, tout de suite, ce qui génère la méfiance, la mésentente, la violence : vivre ensemble en devient alors impossible… Cela dit, Dieu n’est pas très clair (je complète son discours avec le v. 5) : « Le peuple sortira pour ramasser chaque jour sa ration quotidienne, et ainsi je le testerai : marchera-t-il, ou non, selon mon instruction ? Le sixième jour, ils prépareront ce qu’ils auront amené, et il y en aura le double de ce qu’ils ramasseront de jour en jour. » Quel sera le test, au juste ? De quelle instruction le Seigneur parle-t-il ? Et pourquoi la ration du 6e jour sera-t-elle double ? Cela a-t-il un lien avec le test ?

Une parenthèse sera utile ici. Depuis les récits de création que j’évoquais la semaine dernière, le don de nourriture par Dieu s’accompagne toujours d’une instruction indiquant comment recevoir ce don, de sorte qu’il soit vraiment porteur de vie. La nourriture ne suffit pas à faire vivre : la façon de la recevoir est tout aussi cruciale. En cela, le don constitue en lui-même un test pour le bénéficiaire : comment va-t-il recevoir le don ? Comme une simple nourriture à prendre pour assouvir la faim (convoitise), ou aussi comme un signe de la bienveillance de celui qui donne (alliance) ? Dans ce cadre, l’instruction (la loi) sert à mettre en scène le test : elle invite le bénéficiaire du don à ne pas laisser dégénérer son désir en convoitise, à ne pas réduire le don à une chose à accaparer. Elle invite à y voir aussi le signe de la générosité de celui qui donne et un appel à lui faire confiance. Ainsi, en entendant les paroles du Seigneur, on devine qu’il a vu clair dans la demande du peuple. Et plutôt que de le satisfaire sans plus, il lui annonce un don et donc aussi un test destiné à contrecarrer la convoitise qui pervertit sa requête, par ailleurs légitime. 

6 Moïse et Aaron dirent à tous les fils d’Israël : « Ce soir, vous saurez que c’est le Seigneur vous a fait sortir du pays d’Égypte, 7 et au matin, vous verrez la gloire du Seigneur quand il écoute(ra) vos murmures contre lui. Quant à nous, que sommes-nous pour que vous récriminiez contre nous ? » 8 Et Moïse dit : « [Cela arrivera] quand le Seigneur vous donnera au soir de la viande pour que vous mangiez, et du pain au matin pour que vous vous rassasiez, quand le Seigneur écoutera vos récriminations contre lui. Mais nous, que sommes-nous ? Vos récriminations ne sont pas contre nous, mais contre le Seigneur. »

Fort de ce que le Seigneur vient de dire, Moïse se tourne vers les Israélites et conteste leurs critiques. Non, ce n’est pas lui et Aaron qui les ont fait sortir d’Égypte. C’est Dieu, et il va le leur montrer bientôt. C’est donc lui, le premier touché par les récriminations du peuple. Moïse et son frère ne comptent pas. Ce ne sont que des intermédiaires. D’ailleurs, ajoute Moïse, le Seigneur répondra lui-même à leur plainte en accordant la nourriture demandée : de la viande dès le soir et du pain au matin,. Or, Dieu n’a pas dit à Moïse qu’il donnerait de la viande ! Il n’a parlé que de pain… Mais Moïse a bien entendu le peuple regretter la viande d’Égypte ! Dieu ne pourra pas faire moins que de les satisfaire sur ce point-là aussi… Apparemment, Moïse a le goût du risque !

Et Moïse dit à Aaron : « Dis à toute la communauté des fils d’Israël : “Approchez-vous du Seigneur, car il a entendu vos récriminations”. » 10 Et comme Aaron parlait à toute la communauté des fils d’Israël, ils se tournèrent vers le désert, et voici que la gloire du Seigneur apparut dans la nuée. 11 Et le Seigneur parla à Moïse en disant : 12 « J’ai entendu les récriminations des fils d’Israël. Dis-leur : “Au coucher du soleil, vous mangerez de la viande et, le lendemain matin, vous vous rassasierez de pain pour que vous sachiez que je suis le Seigneur votre Dieu”. » 13 Le soir, surgit un vol de cailles qui couvrirent le camp… 

Même visé par les récriminations du peuple, le Seigneur écoute sa demande. Il va même plus loin : alors que Moïse a annoncé que Dieu montrerait à Israël qui il est (sa « gloire ») par un don de nourriture, il commence par se manifester en personne. Il restaure ainsi l’autorité des leaders mis en cause. Puis il confirme son engagement à nourrir les Israélites, ajoutant au menu la viande dont Moïse a parlé ! Ce geste montrera qu’il est bien leur Seigneur et qu’il veut leur vie, au contraire de ce qu’ils disent. L’arrivée de cailles en soirée en est une première confirmation. Mais il n’est toujours pas question du test…

Le lendemain matin, il y avait une couche de rosée autour du camp. 14 La couche de rosée s’éva­pora : il y avait, à la surface du désert, une fine croûte, quelque chose de fin comme du givre sur le sol. 15 Les fils d’Israël virent et se dirent l’un à l’autre : « Mann hou ? » (Qu’est-ce ?), car ils ne savaient pas ce que c’était. Moïse leur dit : « C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger. 16 Voici ce qu’a ordonné le Seigneur : “Ramassez-en chacun selon ce qu’il peut manger, une mesure par personne ; c’est selon le nombre des personnes de sa tente que chacun en prendra.” » 17 Les fils d’Israël firent ainsi : ils ramassèrent, qui beaucoup, qui peu. 18 Puis ils mesurèrent : qui avait pris beaucoup n’en eut pas trop, et qui en avait pris peu n’en manqua pas : ils ramassèrent chacun selon ce qu’il pouvait manger. 19 Et Moïse leur dit : « Que personne n’en laisse de reste jusqu’au matin. » 20 Mais ils n’écoutèrent pas Moïse et certains en laissèrent de reste jusqu’au matin, et cela pourrit à cause de vers et cela se mit à puer. Et Moïse fut en colère contre eux.

Nouvelle confirmation le matin : le peuple découvre la manne, source d’étonnement qui permet à Moïse de souligner une fois encore que c’est le Seigneur qui veille à leur vie en leur donnant « ce pain ». Mais il ajoute aussitôt l’instruction dont Dieu lui a parlé au début. L’ordre est de ramasser selon l’appétit de chacun, ni plus ni moins. Et le « miracle » se produit : chacun reçoit ce qu’il lui faut, ni plus ni moins. C’est là le signe qu’il s’agit bien d’un don du dieu qui se soucie de chacun, un don qui suffit à les nourrir. Moïse complète alors l’instruction : puisque chacun a ramassé ce qui lui est nécessaire, il ne doit pas en garder en réserve. Cette nouvelle instruction formalise le test que le don de nourriture représente pour le peuple : va-t-il faire confiance au Seigneur en croyant qu’il reproduira, demain et de jour en jour, le don qu’il vient de faire, de sorte qu’ils ne manquent de rien ? La méfiance et la peur dont les Israélites ont fait preuve quand ils récriminaient vont-elles au contraire les pousser à thésauriser, dans une attitude caractéristique de la convoitise ? Certains cèdent à la tentation et refusent d’écouter. Les vers font alors faisander la manne, signe que la méfiance et la convoitise pourrissent le don de Dieu irrémédiablement. D’où la colère de Moïse.

Le test a une seconde partie : elle porte sur la double ration annoncée pour le 6e jour (« Le sixième jour, […] il y aura le double »)…

21 Ils en ramassèrent donc de matin en matin, chacun selon ce qu’il pouvait manger ; puis le soleil chauffait et cela fondait. 22 Or le 6e jour, ils ramassèrent le double de nourriture, deux mesures par personne. Ce que voyant, tous les chefs de la communauté le rapportèrent à Moïse. 23 Il leur dit : « C’est ce qu’a annoncé le Seigneur : “Demain, c’est sabbat, un saint sabbat pour le Seigneur. Cuisez ce que vous voulez cuire, et bouillez ce que vous voulez bouillir, et tout ce qui est en trop, réservez-le pour vous jusqu’à demain matin.” » 24 Et ils le déposèrent jusqu’au matin comme Moïse l’avait ordonné, et cela ne pua pas et n’y eut rien de pourri. 25 Et Moïse dit : « Mangez cela aujourd’hui car aujourd’hui c’est sabbat pour le Seigneur. Aujourd’hui vous ne trouverez rien dans le champ. 26 Six jours vous ramasserez, mais le 7e est sabbat : il n’y en aura pas. » 27 Or, au 7e jour, certains sortirent pour ramasser, mais ils ne trouvèrent rien. 28 Et Le Seigneur dit à Moïse : « Jusqu’à quand refuserez-vous de garder mes préceptes et mes instructions ? 29 Voyez : le Seigneur vous a donné le sabbat, et c’est pourquoi il vous donne au 6e jour de la nourriture pour deux jours. Restez chacun chez soi. Que personne ne sorte de chez lui au 7e jour. » 30 Et le peuple se reposa le 7e jour. 

Au matin du 6e jour, une surprise attend les Israélites. Ce n’en est pas une pour Moïse qui a été averti par Dieu et qui semble même avoir reçu des instructions : il explique, en effet, aux chefs du peuple ce qu’il en est et leur communique ces instructions. Le lendemain est un jour « saint » en deux sens : pour le Seigneur, c’est un jour différent des autres puisqu’il ne donne pas de manne. Mais pour Israël aussi, c’est un jour spécial : préparant la nourriture la veille, il la réserve pour ce jour-là. Il n’aura donc pas à récolter la manne et à la cuisiner. Ce sera un jour de repos. Apparemment anodin, ce « détail » est très significatif. En effet, en Égypte, Pharaon n’accordait aucun repos à ses esclaves (Exode 5,4-9). Le Seigneur n’est pas comme lui : nouveau maître du peuple, il le libère un jour sur sept de tout travail, y compris la préparation des repas. En l’invitant à ce repos hebdomadaire, Dieu signifie aux Israélites sa volonté réelle de liberté pour eux : ils ne sont plus esclaves de personne, même pas d’eux-mêmes, de leur faim, de leur peur de manquer, de leur désir d’avoir plus – de leur convoitise. En cela, le sabbat est, lui aussi, un « don » du Seigneur (voir v. 29).

Le peuple obéit à la nouvelle instruction et, nouveau « miracle », la manne reste bonne jusqu’au 7e jour… Au cas où certains douteraient encore qu’elle est le don d’un dieu généreux et soucieux de la vie, cette « exception » de fin de semaine devrait les convaincre. Comment la justifier, en effet, si ce n’est par la volonté de celui qui donne la manne ? Mais certains, poussés par la convoitise, sortent dans l’espoir de trouver de la manne au 7e jour. Ils font chou blanc et s’attirent les foudres de Dieu, cette fois : non sans impatience, il rappelle à tous, par l’intermédiaire de Moïse, l’importance de la loi, rempart face à la convoitise et à la mort dont elle est porteuse. Comme Moïse le dira plus tard en évoquant la manne, le Seigneur enseigne ici à Israël que « l’être humain ne vit pas que de pain », mais aussi de la parole de ce dieu qui le protège de la convoitise (Deutéronome 8,3).

Jésus, pain de vie (Jean 6,24-35) 

En ce temps-là, quand la foule vit que ni Jésus ni ses disciples n’étaient là, ils montèrent dans les barques et allèrent à Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et avez été rassasiés. Œuvrez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure pour une vie éternelle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que le Père a marqué de son sceau, Dieu. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour œuvrer aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ?Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne, comme il est écrit : Il leur a donné à manger un pain venu du ciel. » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel, mais mon Père qui vous donne le vrai pain du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » Jésus leur dit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »

L’exégèse juive ancienne lisait déjà le récit de la manne en y voyant la figure de la parole que Dieu dispense comme une nourriture de vie. C’est cette interprétation que l’auteur du 4e évangile reprend dans la première partie du long dialogue entre Jésus et ses interlocuteurs, qui suit la scène du partage du pain à la foule (Jean 6,24-50). Jésus commence par inviter ceux qui le cherchent parce qu’il les a nourris, à se donner à faire pour la vraie nourriture, celle qui nourrit non le corps, mais la vie elle-même. Cette nourriture, c’est la parole qu’il importe d’accueillir, en croyant qu’elle vient de Dieu et que c’est Jésus qui peut la donner. Poussant plus loin, Jésus  ajoute que lui-même est cette parole nourrissante, ce « pain de la vie », dans son action, dans sa parole, dans son être. Nourrie de cette parole, la vie ne manquera de rien. Elle sera même capable de s’épanouir au-delà de la mort elle-même.

André Wénin

Bible et liturgie

Commentaires des lectures du dimanche par André Wénin

L’Église ne sait pas ce qu’elle perd à négliger le Testament de la première Alliance…

Les textes qu’on lira sous cette rubrique ne sont pas des homélies. J’y propose plutôt un commentaire, à mi-chemin entre une analyse exégétique et une lecture attentive à la fois au texte biblique et à la réalité humaine qui est la nôtre.
La traduction des textes commentés (le plus souvent les passages de l’Ancien Testament et de l’évangile) est très souvent corrigée. La version liturgique est globalement insatisfaisante, en effet. Elle lisse le texte au point d’en gommer les difficultés, c’est-à-dire précisément les points où peut venir "s’accrocher" le commentaire parce qu’ils posent question. Quant au texte de l’Ancien Testament, il est fréquemment amplifié de manière à restaurer le passage dans son intégralité en vue du commentaire. 

André Wénin