4ème dimanche de Carême

Temps liturgique: Temps du Carême
Année liturgique: A
Date : 19 mars 2023
Auteur: André Wénin

« Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal, car tu es avec moi :
ta conduite et ton appui sont là qui me réconfortent. »

(Psaume 24,3)

David roi (1 Samuel 16,1b.6-7.10-13a)

Comme on peut le voir à la référence du texte liturgique, le censeur a encore abondamment utilisé ses maudits ciseaux. J’ai même une petite idée sur ses motivations inconscientes… En attendant, je donne ici le texte complet, en mettant entre crochet ce que personne qui va à la messe du dimanche n’entendra jamais de ce récit.

Le Seigneur dit à Samuel : [« Jusqu’à quand vas-tu faire le deuil pour Saül, alors que moi, je l’ai rejeté comme roi sur Israël ?] Emplis ta corne d’huile et va : je t’envoie vers Jessé de Bethléem car j’ai vu parmi ses fils pour moi un roi ». [Samuel dit : « Comment irai-je ? Saül l’apprendra et il me tuera ! » Le Seigneur dit : « Prends avec toi une génisse : tu diras “je viens pour offrir un sacrifice au Seigneur”. Tu appelleras Jessé au sacrifice, et moi je te ferai savoir ce que tu dois faire, et tu oindras pour moi celui que je te dirai. » Samuel fit ce que le Seigneur avait demandé et il arriva à Bethléem et les anciens de la ville vinrent en tremblant à sa rencontre ; ils dirent : « Ta venue est-elle de bon augure ? » Il dit « Oui ! je suis venu pour offrir un sacrifice au Seigneur. Sanctifiez-vous et venez avec moi au sacrifice. » Et il sanctifia Jessé et ses fils et les appela au sacrifice.] Quand ils arrivèrent, il vit Éliav et dit : « Le consacré est sûrement devant le Seigneur ! » Mais le Seigneur dit à Samuel : « Ne considère pas son apparence ni la hauteur de sa taille, car je l’ai rejeté. Oui : (mon) regard n’est pas celui de l’humain, car l’humain voit l’apparence, mais le Seigneur voit le cœur. » [Jessé appela Avinadav et le fit passer devant Samuel, et il dit : « Celui-ci non plus, le Seigneur ne l’a pas choisi ». Jessé fit passer Shamma et il dit : « Celui-ci non plus, le Seigneur ne l’a pas choisi ».] Et Jessé fit passer ses sept fils devant Samuel et Samuel dit à Jessé : « Le Seigneur n’a pas choisi ceux-ci. » Alors Samuel dit à Jessé : « Sont-ils complets, tes garçons ? » Et il dit : « Il y a encore le (plus) petit : voici il paît le troupeau ». Et Samuel dit à Jessé : « Envoie le prendre, car nous ne continuerons pas avant qu’il soit arrivé ici. » Et il envoya et il le fit venir : il était roux avec de beaux yeux et une belle apparence. Alors le Seigneur dit : « Lève-toi ! Consacre-le : oui, c’est bien lui ! » Et Samuel prit la corne d’huile et il le consacra au milieu de ses frères ; et l’esprit du Seigneur fondit sur David de ce jour-là et dans la suite. [Et Samuel se leva et s'en alla à Rama.]

 Manifestement, ce qui intéresse le censeur dans ce texte, c’est l’onction de David, le plus jeune de la famille, celui à qui son père a confié le troupeau, alors que les autres sont présents (où ?) – du moins d’après la version liturgique[1]. C’est pourtant lui que le Seigneur choisit. Ne voyant pas les choses à la façon des humains, il ne se laisse pas influencer par les apparences. Mais s’il en est ainsi, n’est-il pas étrange que, au moment où David se présente, c’est précisément son look de beau gosse qui est souligné ?… En isolant le choix de David de son contexte au moyen de ciseaux qui ignorent tout de la logique du récit, on en casse toute la dynamique. Certes, on garde un thème essentiel : le roi selon le cœur de Dieu, c’est celui à qui ce dernier confiera le soin de son troupeau, et qui, comme Moïse, saura le conduire en bon pasteur. Mais c’est à peu près tout.

Or cette histoire ne concerne pas seulement David. Elle concerne aussi Samuel. Ce dernier a oint un premier roi, Saül, mais il s’est arrangé pour garder son influence sur lui et conserver ainsi une position de pouvoir. Mais les choses ont pris mauvaise tournure, et Dieu a fini par rejeter ce roi qui préfère obéir au peuple plutôt qu’à lui. Après avoir tenté de raisonner le Seigneur, Samuel n’a pas eu d’autre choix que d’aller informer Saül qu’il n’était plus digne d’être roi. Après quoi, il s’est enfermé dans le deuil pour Saül en raison de ce rejet qui le prive du pouvoir qui lui restait. C’est précisément sur ce comportement lié au regret du passé que Dieu interpelle Samuel, ajoutant qu’il est temps d’accepter l’échec de Saül, de tourner définitivement la page et de consacrer un nouveau roi.

À ce point, c’est logiquement à Samuel qu’il revient de donner l’onction à celui que Dieu a choisi. Mais l’homme rechigne devant l’ordre divin et prétexte de possibles représailles du roi évincé. Le Seigneur lui souffle alors la solution : pour éviter tout soupçon, c’est officiellement pour un sacrifice qu’il se rendra à Bethléem, et comme Jessé sera là avec ses fils, Dieu lui dira que faire pour donner l’onction à celui qu’il a élu. Samuel s’incline et se rend sur place. Là, il fait ce qu’il faut pour s’assurer que Jessé sera présent avec les siens au sacrifice. Quand ils arrivent sur place, Samuel voit le fils aîné – un gars baraqué comme Saül. Aucune hésitation : c’est sûrement lui ! À ses yeux, le roi ne peut être que la copie conforme du précédent. Mais Dieu le reprend : les apparences sont trompeuses, lui dit-il, et c’est une erreur que de s’y fier. Vient alors le tour du second fils, puis du troisième, puis des quatre autres, et chaque fois le même constat : ce n’est pas lui. Que se passe-t-il ? Dieu se serait-il moqué de Samuel ? Non, lui dit Jessé : il reste un fils, le plus jeune que Jessé n’a pas cru bon de faire venir : il en fallait bien un qui garde les bêtes !

Samuel envoie chercher le garçon, qui n’est toujours pas nommé. Quand il arrive, surprise : c’est un beau gamin, un minet sans prestance, et roux par-dessus le marché… À nouveau, Samuel ne regarde que l’apparence et, à ses yeux, elle n’a rien de celle d’un roi. Et pourtant, c’est bien le dernier fils de Jessé, il le sait : ce ne peut donc être que lui, l’élu du Seigneur. Mais Samuel semble tellement surpris que Dieu doit insister pour qu’il fasse ce pour quoi il est venu à Bethléem : « Lève-toi ! Consacre-le : oui, c’est bien lui ! ». L’onction est confirmée immédiatement par l’esprit du Seigneur qui investit celui dont on apprend qu’il se nomme David – bien-aimé. Mais alors que Samuel est venu pour un sacrifice, qu’il a du reste préparé, à peine a-t-il donné l’onction qu’il tourne les talons et rentre chez lui, à Rama. Tout se passe comme s’il désapprouvait le choix de Dieu, un choix qui le met hors-jeu pour de bon. Dans la suite du récit, en effet, il ne jouera quasiment plus aucun rôle. Ce récit ne raconte donc pas seulement le choix de David ; il raconte aussi – et peut-être même avant tout – la fin de parcours navrante d’un vieux chef religieux devenu incapable de comprendre le point de vue de Dieu, dont il est pourtant le porte-parole et le médiateur. Serait-ce cela qu’inconsciemment, notre (ecclésiastique) censeur a voulu éviter ?

 Voir clair (Jean 1,1-41)

 (En sortant du Temple,) Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance. Ses disciples l’interrogèrent : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents. Mais c’est pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait jour ; la nuit vient où personne ne pourra plus y travailler. Aussi longtemps que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. » Cela dit, il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce qui se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait.

Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. » Et on lui demandait : « Alors, comment tes yeux se sont-ils ouverts ? » Il répondit : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il me l’a appliquée sur les yeux et il m’a dit : ‘Va à Siloé et lave-toi.’ J’y suis allé et je me suis lavé ; alors, j’ai vu. » Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. »

Ils l’amènent aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. » Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. »

Or, les Judéens ne voulaient pas croire que cet homme avait été aveugle et que maintenant il pouvait voir. C’est pourquoi ils convoquèrent ses parents et leur demandèrent : « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu’il est né aveugle ? Comment se fait-il qu’à présent il voie ? » Les parents répondirent : « Nous savons bien que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle. Mais comment peut-il voir maintenant, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s’expliquer. » Ses parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Judéens. En effet, ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de leurs assemblées tous ceux qui déclareraient publiquement que Jésus est le Christ. Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le! »

Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : « Rends gloire à Dieu! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. » Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle, et à présent je vois. » Ils lui dirent alors : « Comment a-t-il fait pour t’ouvrir les yeux ? » Il leur répondit : « Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous m’entendre encore une fois ? Serait-ce que vous voulez, vous aussi, devenir ses disciples ? » Ils se mirent à l’injurier : « C’est toi qui es son disciple ; nous, c’est de Moïse que nous sommes les disciples. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons pas d’où il est. » L’homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant! Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux. Dieu, nous le savons, n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce. Jamais encore on n’avait entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance. Si lui n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.

Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur! » Et il se prosterna devant lui.

Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Parmi les pharisiens, ceux qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous aveugles, nous aussi ? » Jésus leur répondit : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : ‘Nous voyons!’, votre péché demeure. »

 Ce récit – qui illustre longuement l’affirmation de Jésus : « je suis la lumière du monde » – joue clairement sur l’opposition entre l’aveugle et les pharisiens. L’aveugle de naissance est ici le modèle de personne en qui l’œuvre que Dieu réalise en Jésus devient manifeste. Pourtant, la guérison a quelque chose de paradoxal, puisque Jésus semble d’abord la renforcer en appliquant de la boue sur les yeux qui ne voient pas, avant de dire à l’aveugle d’aller se laver à la piscine de Siloé – de l’Envoyé, puisque c’est bien l’envoyé du Père qui fait briller la lumière par sa parole. En s’y rendant et en se lavant, l’aveugle montre qu’il se fie à cette parole qui, en effet, lui donne de voir.

La suite va relater l’illumination progressive qu’il va vivre jusqu’à reconnaître pleinement qui est Jésus. La première étape se joue au milieu des gens du voisinage qui connaissent l’aveugle qui mendiait dans le quartier. Premier débat : c’est lui ou c’est pas lui ? Il tranche : c’est bien moi. Et à la question de savoir comment il se fait qu’il voit, il répond en évoquant « L’homme qu’on appelle Jésus » et en racontant ce qu’il a fait et dit, puis l’effet que cela a eu pour lui. La deuxième étape commence quand ces gens l’amènent aux pharisiens. En entendant son récit, ceux-ci se divisent à cause de la question du sabbat : est-il pécheur ou vient-il de Dieu ? L’homme guéri tranche alors : « c’est un prophète » – un homme qui fait voir au moyen de sa parole. Après l’intermède des parents qui lèvent un doute – leur fils est bien né aveugle –, les pharisiens retrouvent celui-ci (troisième étape). Cette fois, ils sont tombés d’accord et invitent l’ancien aveugle à rendre gloire à Dieu qui leur a révélé que « cet homme », qu’ils ne nomment pas, est un pécheur. À cette affirmation gratuite, il oppose sa réalité : à présent il voit ! Puis, agressé par ses interlocuteurs qu’il a pris pour cible d’une douce ironie, il se met à réfléchir. Donner la vue à un aveugle de naissance est une œuvre de Dieu ; puisque le prophète lui a ouvert les yeux, c’est que, loin d’être un pécheur, il « vient de Dieu » et fait sa volonté. Vient enfin la dernière étape de la découverte de Jésus par cet homme. Puisqu’il ignore où se trouve celui qui l’a guéri, c’est ce dernier qui le trouve et l’interpelle sur sa foi. Quand il se donne à connaître, l’ancien aveugle reconnaît en lui son Seigneur et confesse sa foi en se prosternant. À ce point, son illumination est totale : à partir de son expérience à Siloé, ses yeux se sont ouverts peu à peu jusqu’à ce qu’il soit à même de reconnaître que Jésus est le Seigneur, celui qui a le pouvoir de recréer l’être humain et l’appeler à la lumière.

Les pharisiens font le chemin inverse. Confrontés à cet homme qui dit avoir retrouvé la vue grâce à Jésus, ils sont d’abord surpris. Immédiatement, une discussion s’installe entre eux, car le guérisseur a fait de la boue un jour de sabbat. Cherchant à se tirer d’affaire, ils mettent en doute les allégations de l’ancien aveugle et interrogent ses parents. Manifestement, ces derniers redoutent ces autorités religieuses qui les mettent sur la sellette et ils se débinent pour éviter les ennuis (bel aboutissement pour ces autorités qui, fortes de leurs certitudes, engendrent des lâches !). Ensuite, ils font pression sur l’homme guéri en lui assénant leur « savoir » : ils savent que le guérisseur est un pécheur, ils se proclament disciples de Moïse dont ils savent que Dieu lui a parlé, alors qu’ils ne savent pas d’où vient « celui-là » (Jésus) – pas de Dieu, en tout cas ! Enfin, ils savent, puisqu’ils l’affirment, que leur interlocuteur est plongé dans le péché, depuis sa naissance – or, Jésus a dit exactement le contraire à ses disciples lorsqu’ils ont croisé l’aveugle tout au début !

C’est à Jésus de tirer la morale de l’histoire. Ceux qui croient voir, qui croient savoir, ceux-là sont les vrais aveugles. Rivés à leur passé, aussi grand soit-il – c’est Moïse, tout de même ! –, ils sont incapables de s’ouvrir à la nouveauté, de se laisser mener plus loin par Jésus sur le chemin de la connaissance de Dieu. Murés dans leurs certitudes, dont ils perçoivent pourtant la fragilité puisqu’ils excluent de leurs assemblées quiconque reconnaît Jésus comme Messie, ils refusent de voir qu’ils sont aveugles et écartent la main qui leur est tendue par l’ancien aveugle. Le péché dont ils l’accu­sent avant de le chasser (pour n’être pas contaminé par lui, sans doute), ce n’est pas la cécité com­me ils semblent le croire. C’est de nier leur propre cécité et de s’empêcher ainsi de recevoir la lumière que Dieu leur offre. Un dieu à qui, pourtant, ils prétendent « rendre gloire »…

[1] Cette version sauvagement découpée n’a ni queue ni tête, si on la lit bien : En ces jours-là, le Seigneur dit à Samuel : « Prends une corne que tu rempliras d’huile, et pars ! Je t’envoie auprès de Jessé de Bethléem, car j’ai vu parmi ses fils mon roi. » Lorsqu’ils arrivèrent et que Samuel aperçut Éliav, il se dit : « Sûrement, c’est lui le messie, lui qui recevra l’onction du Seigneur ! »… C’est Samuel qui doit partir, mais ce sont d’autres (qui, au juste ?) qui arrivent… Où est Samuel quand il « aperçoit » (comme par hasard) Éliav ? On voudrait donner l’impression que l’Ancien Testament est absurde que l’on ne s’y prendrait pas autrement !

 

Bible et liturgie

Commentaires des lectures du dimanche par André Wénin

L’Église ne sait pas ce qu’elle perd à négliger le Testament de la première Alliance…

Les textes qu’on lira sous cette rubrique ne sont pas des homélies. J’y propose plutôt un commentaire, à mi-chemin entre une analyse exégétique et une lecture attentive à la fois au texte biblique et à la réalité humaine qui est la nôtre.
La traduction des textes commentés (le plus souvent les passages de l’Ancien Testament et de l’évangile) est très souvent corrigée. La version liturgique est globalement insatisfaisante, en effet. Elle lisse le texte au point d’en gommer les difficultés, c’est-à-dire précisément les points où peut venir "s’accrocher" le commentaire parce qu’ils posent question. Quant au texte de l’Ancien Testament, il est fréquemment amplifié de manière à restaurer le passage dans son intégralité en vue du commentaire. 

André Wénin