A quoi l’homme est-il lié ?
De l’autonomie et de l’autodétermination
Vendredi 11 mars – samedi 12 mars 2016

Colloque dans le cadre du jubilé de l’Ordre des Prêcheurs
en collaboration avec l’Université Catholique de Louvain la Neuve
9.00 > 9.30 : Accueil & Bienvenue
Approches philosophiques et politiques
9.30 > 10.20 Jean-Marc Ferry, prof.em. chaire de Philiosophie de l’Europe (Nantes)
« Le Droit contre la Démocratie : mythe ou réalité ? Pour une critique de la critique contemporaine des droits de l’Homme »
Questions / débat 10.20 h > 10.40 h. pause
11.00 > 11.50 Olivier Riaudel o.p., prof. théol. UCL & Walter Lesch, prof. théol. UCL
"Faut-il limiter la quête d'autonomie?”
Questions / débat 11.50 h > 12.15 h
Pause / sandwich ou repas à l’extérieur au choix
Approches éthiques, théologiques et psychologiques
14.00 > 14.50 Philippe Cochinaux o.p. provincial & Eric Gaziaux, doyen fac.théol. UCL
« Autonomie et théonomie, deux concepts clés pour une pratique de l’éthique ? ».
Questions / débat : 14.50 h > 15.10 h
15.10 > 16.00 Ignace Berten o.p. , maître en théol. & Sylvie Schoeters, prof. morale laïque
« Autonomie et interdépendance : la relation enrichissement ou limite à l’autonomie ? »
Questions / débat : 16.00 h > 16.20 h
16.20 h > 16.45 h
16.45 > 17. 35 Marcel Braekers o.p. psycholoog, psychoterapeut (KU-Leuven)
“Hebben we de mythe van de zelfontplooiing achter ons gelaten? Kanttekeningen vanuit de menswetenschappen”.
traduction simultanée FR>< NL
Questions / débat 17.35 h > 17.55 h
Pause sandwich ou repas à l’extérieur au choix
Conférence à deux voix : Christianisme et liberté
20.00 > 23.00
Timothy Radcliffe o.p. ancien maître général de l’Ordre des Prêcheurs
« Can a christian be free ? »
&
Mgr. Johan Bonny, evêque de Antwerpen
“Een vrije mens in een vrije gemeenschap – beschouwingen in het licht van het Nieuwe Testament”
« Un homme libre dans une communauté libre – réflexions à la lumière du Nouveau Testament »
traduction simultanée FR >< ENG
Entrée 5 €. Questions / débat
Samedi 12 mars
Liberté aux confins du luthéranisme et de l’Islam
9.30 > 10.20 Dominique Collin, o.p.
A l'ère du vide, devenir "irremplaçables" ?
Si l'individualisme pose problème à nos démocraties, celles-ci ne sont rien sans sujets libres et responsables. En nous aidant de la pensée de Kierkegaard, nous tâcherons de comprendre comment le souci du monde passe par le souci de soi.
questions / débat 10.20 h > 10.40. pause
11.00 > 11.50 Emilio Platti o.p., prof. em. KU Leuven :
" Bagdad entre 750 et 1050. Des chrétiens Arabes parlent de liberté. "
questions / débat 11.50 h > 12.15 h
Conclusion – Lignes de force : Berten o.p.
Clôture : M. Butaye o.p.
Informations
Langues English, Français, Nederlands. Traduction simultanée où c’est indiqué.
Lieu : Forum Renaissance – Communauté Internationale Saint Dominique Bruxelles, Avenue de la Renaissance 40, 1000 Bruxelles
www.precheurs.be 00 / 32 / (0)2.743.09.60
1000 Bruxelles ( Cinquantenaire – Jubelpark – Métro Mérode / Schuman
Participation le colloque en journée est gratuit
inscription nécessaire : m. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 0495 89 94 37
les repas sandwiches sont payants
La grande conférence du vendredi-soir : entrée 5 €.
La question de l’autonomie est posée de nos jours de façon très radicale, au point de se transformer en droit à l’autodétermination. On peut facilement référer à des domaines d’antropologie et d’éthique – les questions relatives à la façon de vivre et d’accompagner la fin de vie, à l’identité sexuelle; le droit à l’euthanasie, y compris pour les mineurs. Mais la question est plus large.
Ce concept d’autonomie - je détermine ma propre loi, ou je suis libre de toute loi imposée du dehors - est-il le résultat d’une évolution remontant aux Lumières, le développement continu de l’idée d’un être humain libre ? Est-il le résultat d’une tradition spirituelle ? Le droit à l’autodétermination semble vouloir faire du sujet humain une instance intouchable, que personne ne peut remettre en question. Quel est le fondement de cette revendication et quels en sont les arguments ?
Est-ce que l’être humain perd des valeurs importantes lorsqu’il veut faire du droit à l’autodétermination un absolu, presque sanctifié ? Un sujet qui veut s’émanciper de toute influence extérieure, qui ne se soumet à rien qu’il n’aurait lui-même validé, représente-t-il un progrès ? Quelles sont les répercussions de cette recherche d’autodétermination, de cette pression en faveur de l’originalité, de la singularité ?
À l’opposé, la dépendance a-t-elle une valeur ? Et dans quelle mesure, si l’on veut incorporer dans la question les êtres humains rendus dépendants ? Y a-t-il une ou des dépendances qui se présentent comme nécessaires et valides, sans pour autant dénier la liberté humaine ?
L’amour, qui rend libre et qui offre la liberté, n’implique-t-il pas une dépendance, au moins ne promet-il pas une responsabilité ?
Est-il vrai que cette revendication d’autonomie entre directement en conflit avec des traditions spirituelles ou religieuses valorisant l’obéissance, la prédominance de la communauté, la transcendance de l’autre ? .
Les questions autour de la liberté, l’autonomie et l’autodétermination se déclinent en divers contextes et disciplines, entre autre :
- en psychologie, ou en pédagogie, autour du développement personnel, l’adieu à l’autorité. L’autonomie semble être la condition sine qua non de l’épanouissement personnel. Mais qu’en est-il de l’être humain qui ne parvient pas à cette autonomie ? Que vaut-il ? La requête d’autodétermination radicale ne fait-elle pas des victimes ?
- la théologie et la spiritualité chrétienne ont une longue tradition autour de cet axe : l’être humain est créé libre, mais sa liberté est limitée, marquée par sa responsabilité envers son Créateur et envers son prochain, envers l’environnement, e.a. ; Cela donne lieu à plusieurs débats : la question de la conscience ; des questions éthiques, la position personnelle du croyant, l’appartenance à une communauté.
- l’anthropologie culturelle a fait valoir la spécificité et les interactions entres les cultures auxquelles l’on appartient ; toute personne vit une relation d’interaction avec la culture de son ‘habitat’ - la culture n’est-elle donc pas constitutive pour la personne, pour son ‘network’, pour la cellule familiale, pour une société ?
- comment d’autres religions, et en particulier l’Islam, traitent-elles de ces questions ?
- en philosophie on oppose souvent autonomie et liberté d’une part, déterminisme et hétéronomie d’autre part. Ou on essaie de dessiner les limites de l’autonomie comme valeur.
- dans les sciences de la nature, l’être humain est souvent décrit comme un être qui se meut dans un monde qui le dépasse, et sur lequel il n’a pas de prise : un être plus déterminé que libre…
- et la question ne retentit-elle pas en quelque sorte dans le domaine des arts où la création semble redevable à l’unicité ou à une exigence d’originalité quoique cadrée aussi par des courants pragmatiques.
- Le domaine du droit est particulièrement appelé à traiter des droits dérivés ou en lien avec le droit à l’intégrité de la personne, sa vie privée, la liberté d’expression, et tant d’autres conséquences bien que le droit ne impose sa légitimité que par le reconnaissance de ses sujets.