On pourrait appeler cette parabole la fable du coq et du ver de terre. il était une fois un coq qui croyait régner sur la basse-cour. Il circulait la tête haute et le torse bombé. Sa crête sursautait à chacun de ses pas, comme un étendard à la tête d’une armée. De temps en temps, il lançait un fier cocorico qui réveillait les nourrissons et agaçait les voisins encore endormis. Un petit ver de terre rampait sur le sol dégarni. Exposé à tous les dangers, il regardait à gauche et à droite. Apeuré parfois, attentif tout le temps, il aimait pourtant rendre service. Ainsi un petit brin d’herbe avait miraculeusement échappé aux picorements du coq orgueilleux. La petite plante manquait d’air et d’eau autour de ses racines à cause du sol durci le piétinement du fier gallinacé. Le ver plongea dans le sol, y creusa deux ou trois petites galeries, et l’herbe desséchée reprit bien vite vie. Mais un beau matin, le fermier surgit, prit le coq par le cou et le déposa sur le billot. Le bel emplumé, jadis terreur du poulailler, termina sa course dans un bouillon bien assaisonné.
30ème dimanche ordinaire
- Auteur: Philippe Henne
- Date de rédaction: 23/10/22
- Temps liturgique: Temps ordinaire
- Année liturgique : C
- Année: 2021-2022