3ème dimanche du Carême (année C)
- Auteur: Dominique Collin
- Date de rédaction: 24/03/19
- Temps liturgique: Temps du Carême
- Année liturgique : C
- Année: 2018-2019
-
La transfiguration
Ce texte qui relate selon Luc le récit de la Transfiguration est très construit. C’est tellement une œuvre emplie de symbolique juive et chrétienne, de liens avec d’autres parties du nouveau et de l’ancien testaments – tellement pleine d’un sens presque graphique – que la tentation est forte de le lire comme tel : un texte purement symbolique.
Les dimanches se suivent et ne se ressemblent pas. La semaine dernière, Jésus était tout sale, couvert de poussière. Après 40 jours passés dans le désert, il avait faim et soif. Aujourd’hui, il est tout rayonnant de lumière, éclatant de blancheur. C’est que Jésus vient partager notre misère, mais il vient aussi manifester sa gloire, la gloire qu’il nous donnera bientôt. Mais que s’est-il passé ?
« En ce temps-là, après son baptême », quelques mots entendus au début de la lecture de l’évangile de ce soir et qui, pourtant, vont nous donner une clé de lecture intéressante pour comprendre tout l’enjeu de ce qui va se jouer pour Jésus durant ces quarante jours dans le désert. Cette mention du baptême de Jésus est fondamentale car c’est précisément juste après avoir été baptisé que l’évangéliste Luc nous dit, dans le chapitre qui précède celui que nous venons d’entendre : « Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit.
Une lecture peu attentive de l’évangile de ce jour pourrait nous donner l’impression que Luc, après une série de bénédictions (avec l’adjectif heureux) ajoute à la fin de son discours quelques malédictions. Malheureux êtes-vous ! Serait-ce une condamnation, un jugement, une accusation de la nature humaine fragile ? Pire encore, aurions-nous droit au malheur parce que nous sommes riches, rions et sommes aimés des autres? Le monde se diviserait-il en deux catégories… Comme si Dieu distinguait ceux qui sont dans le droit d’être heureux, et ceux qui sont malheureux. Comme s’il donnait ses bénédictions et ses malédictions. Est-ce vraiment le Dieu d’évangile ?
Il y a parfois des moments d’angoisse où on se demande ce qu’on fait ici sur terre. Une mère de famille m’a dit : « j’ai travaillé toute ma vie (elle était professeur de sciences au collège), j’ai éduqué mes quatre garçons, j’ai soigné mon mari et maintenant je suis toute seul. J’ai couru toute ma vie pour rien. »
Il y a quelque chose qui m’amuse —et parfois m’irrite— dans les célébrations, et en particulier lors des cérémonies de mariage : c’est l’omniprésence du photographe. Je dis cela d’abord pour moi, car j’ai pris une série de photos hier durant la célébration de profession religieuse du frère Anton au couvent dominicain de Bruxelles.
A l’occasion de la fête de l’Épiphanie, certains prédicateurs continuent de parler de la fête des rois mages alors que nous savons aujourd’hui qu’ils étaient plutôt des savants et non des rois. Sans doute, ces prédicateurs continuent d’être influencés par la théologienne Sheila qui chante « comme les rois mages en Galilée ».
Voilà que l’année liturgique C commence véritablement. Nous avons suivi jusqu’au bout le temps de Noël et nous avons terminé avec la scène du baptême de Jésus. Nous allons maintenant suivre pas à pas l’Evangile de Luc. Et pour commencer cette lecture nous avons le récit du miracle de Cana, c’est-à-dire un passage de l’Evangile de Jean. Tout cela ne paraît pas fort cohérent et nous invite à aller un peu plus loin que le niveau purement historique de la suite des événements.