7ème dimanche de Pâques

Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique: B
Date : 16 mai 2021
Auteur: André Wénin


« Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le craint ;

aussi loin qu’est l’orient de l’occident, il met loin de nous nos péchés. »
(Psaume 103,11-12)

Les deux lectures commentées ici n’ont guère en commun que le fait de parler des disciples et, parmi eux, de Judas. Chez Jean, c’est celui que Jésus n’a pas pu garder et qui est allé à sa perte ; dans les Actes, c’est celui qui a servi de guide à ceux qui ont arrêté Jésus. Dans les deux textes, le rôle et le sort de Juda sont présentés comme une « nécessité » en référence aux Écritures.

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Ascension

Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique: B
Date : 13 mai 2021
Auteur: André Wénin


« Dieu est le roi de la terre, que vos musiques l’annoncent !

Il règne, Dieu, sur les nations, Dieu est assis sur son trône sacré. »
(Psaume 46,8-9)

Le récit de l’Ascension (Actes des apôtres 1,1-11)

Cher Théophile, dans mon premier livre j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le moment où il commença, jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisis. C’est à eux qu’il s’est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant 40 jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu. Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père. Il déclara : « Cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche : alors que Jean a baptisé avec l’eau, vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours. » Ainsi réunis, les Apôtres l’interrogeaient : « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? » Jésus leur répondit : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que, devant eux, se tenaient deux hommes en vêtements blancs, qui leur dirent : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel ». 

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6ème dimanche de Pâques

Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique: B
Date : 9 mai 2021
Auteur: André Wénin


« Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations ;

il s’est rappelé sa fidélité, son amour, en faveur de la maison d’Israël. »
(Psaume 98,1b-3a)

Le passage du 4e évangile est limpide (voir à la fin du commentaire). Le commenter reviendrait à le paraphraser (en tout cas, je ne me sens pas capable de faire autre chose). En revanche, le bref récit des Actes des Apôtres mérite un petit détour…

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5ème dimanche de Pâques

Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique: B
Date : 2 mai 2021
Auteur: André Wénin


« Si notre cœur nous accuse,

Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. »
(1re lettre de Jean 3,19)

Saul converti accepté par les apôtres (Ac 9,26-31)

Arrivé à Jérusalem, Saul cherchait à se joindre aux disciples, et tous avaient peur de lui, car ils ne croyaient pas qu’il était un disciple. Alors Barnabé le prit avec lui et l’amena aux Apôtres ; il leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur et qu’il lui avait parlé, et comment, à Damas, il s’était exprimé avec assurance au nom de Jésus. Dès lors, Saul allait et venait dans Jérusalem avec eux, s’exprimant avec assurance au nom du Seigneur. Il parlait aux Juifs de langue grecque, et discutait avec eux. Mais ceux-ci tentaient de le supprimer. Mis au courant, les frères l’accompagnèrent jusqu’à Césarée et le firent partir pour Tarse. L’Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie ; elle se construisait et elle marchait dans la crainte du Seigneur ; réconfortée par l’Esprit Saint, elle se multipliait. 

Je l’avoue : je ne vois pas grand-chose à tirer de cet extrait des Actes des Apôtres qui achève le récit de la conversion de Saul, le persécuteur des « adeptes de la Voie », c’est-à-dire les disciples de Jésus (9,1-25). Je ne vois pas pourquoi on a choisi ce passage anecdotique où est résumé en deux lignes l’histoire de la conversion, une histoire qui n’a jamais l’honneur de la liturgie du dimanche… Peut-être a-t-on estimé qu’il est trop long et risquerait d’ennuyer les fidèles ?

Quand il arrive à Jérusalem, Saul vient de quitter Damas où il séjournait depuis son baptême. Là, des Juifs se sont mis à comploter pour le faire périr parce qu’il démontrait à tous que Jésus est le Christ. Ils surveillaient même les portes de la ville jour et nuit pour pouvoir l’arrêter. Mais des disciples aident Saul à fuir en le descendant dans une corbeille le long de la muraille ! Arrivé à Jérusalem, il suscite d’abord la peur jusqu’à ce qu’il soit accepté par les apôtres et se mette à enseigner avec eux. En particulier, il tente de convaincre ses anciens coreligionnaires. Cela lui vaut de nouvelles inimitiés et de nouvelles menaces de mort, au point qu’on lui fait quitter la ville. Manifestement, l’homme ne laisse pas indifférent. Un converti dérange. On doute qu’il le soit vraiment. On lui demande de montrer patte blanche. Et sa fougue à défendre la foi qu’il a embrassée lui attire des oppositions parfois féroces. Mais malgré l’adversité, comme Jésus avant lui, Paul ira de l’avant…

Psaume (22,26b-29.31-32)

Devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses. Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ; ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent : « À vous, toujours, la vie et la joie ! » La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur, chaque famille de nations se prosternera devant lui, car au Seigneur est la royauté, le pouvoir sur les nations! Une descendance le servira ; on annoncera le Seigneur à la génération à venir. On proclamera sa justice au peuple qui va naître, car il a agi !

Puisque l’extrait des Actes est assez insignifiant, je propose de jeter un regard sur le psaume. Il s’agit de la finale du psaume 22 qui commence par les mots célèbres : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ce cri se développe ensuite dans la longue plainte d’un ami de Dieu. Condamné et rejeté par tous, cet innocent est en train de mourir lamentablement sous le regard de gens hostiles ou indifférents. Il se tourne alors vers son Dieu, le seul qui, à ses yeux, puisse encore le sauver des puissances de mort qui vont le broyer. Même s’il se sent abandonné de lui, c’est vers lui qu’il élève son cri, jusqu’à ce qu’il s’écrie : « Tu m’as répondu ». La plainte et le cri se changent alors en un chant de louange qui occupe la fin du poème.

Que Jésus ait ou non prononcé les premiers mots de ce psaume sur la croix, comme les évangiles de Marc et Matthieu le disent, il est certain que les disciples y ont vu une anticipation de la passion et de la résurrection de leur maître. Les nombreuses citations dans le récit de la passion de ces deux évangiles l’attestent. Au demeurant, c’est ce genre de textes qui leur a permis de dépasser le scandale d’un messie mort de manière infamante pour y percevoir le dessein paradoxal de Dieu. Il est donc légitime de relire la louange qui termine le psaume comme une évocation de la joie de la résurrection dans laquelle Dieu « a répondu » au cri de Jésus.

Pour le comprendre, lisons d’abord les versets 23-26a qui font suite à la réponse de Dieu et précèdent le passage utilisé dans la liturgie. Ils prennent un sens étonnant quand on pense à ce qui a suivi la résurrection, selon le récit des Actes des Apôtres.

Tu m’as répondu. Et je raconte ton nom à mes frères, en pleine assemblée, je te loue : « Vous qui craignez le Seigneur, louez-le ; toute la descendance de Jacob, glorifiez-le ; tremblez devant lui, toute la descendance d’Israël. Car il n’a pas eu mépris ni dégoût de l’humiliation de l’humilié ; il ne lui a pas caché sa face et quand il criait vers lui, il a entendu. » C’est de toi que vient ma louange dans la grande assemblée, et devant ceux qui le craignent, j’accomplirai mes vœux…

Le juste auquel Dieu a finalement répondu en l’arrachant à la mort ne peut garder sa joie pour lui : il se tourne vers ses frères, ceux qui, comme lui, mettent en Dieu leur confiance (« craignent Dieu », sont les mots du psaume). Il les rassemble et il chante devant eux ce que le Seigneur a fait pour lui en les invitant à le louer, à le glorifier, à s’extasier devant lui (« trembler », dit-il, comme quand une émotion violente vous secoue face à un spectacle époustouflant). Mais pourquoi louer ainsi le Seigneur ? Parce qu’il s’est fait proche de l’humilié devant qui tous se voilaient la face et qu’il a entendu le cri que lui arrachaient ses bourreaux.

En plus de louer Dieu publiquement, l’homme sauvé accomplit les vœux qu’il a faits dans l’es­poir d’une réponse d’en haut. La suite permet de penser qu’il offre, en sacrifice à Dieu, une bête dont une partie sera distribuée aux pauvres qui gravitent autour du temple. Ainsi, eux aussi bénéficieront du salut accordé par Dieu : ils mangeront, se rassasieront et seront dans la joie, louant le Seigneur à leur tour. Ainsi, de proche en proche, la louange gagnera la terre entière. Les gens se tourneront vers Dieu et se prosterneront comme devant leur roi. Ensuite, après s’être répandue dans l’espace, la louange se prolongera aussi dans le temps : elle touchera la génération à venir, à qui on racontera le Seigneur et ses œuvres justes.

Dans cette partie, le psalmiste énumère trois motifs pour lesquels il faut louer le Seigneur (ce sont les phrases en italique dans le texte ci-dessus). Le dernier motif – résumé à l’extrême –, c’est qu’« il a agi » en entendant le cri de l’humilié que tous rejetaient et en répondant à sa supplication. C’est en cela qu’il peut être reconnu comme un roi digne d’exercer son pouvoir sur les nations. Voilà une conception du « règne » de Dieu étrangement proche de l’évangile, un règne qui, selon la première béatitude, appartient aux pauvres, à ceux qui sont insignifiants aux yeux du monde (voir Luc 6,20).

La véritable vigne (Jn 15,1-8)

[Jésus disait à ses disciples] : « Moi, je suis la véritable vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.

Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »

Après la métaphore du berger (4e dimanche), en voici une autre. L’auteur du 4e évangile l’a sans doute trouvée dans l’Ancien Testament. La seconde partie du psaume 80 (v. 9-17) compare le peuple d’Israël à une vigne que Dieu a arrachée d’Égypte pour la replanter en Canaan. Il fait tout ce qui est nécessaire pour qu’elle porte du fruit partout dans le pays, puis il la délaisse et elle est ravagée par des étrangers. Jérémie reprend la même image en expliquant que le malheur vient de ce que la vigne a dégénéré (2,21). On se souviendra aussi du chant de la vigne où le prophète Isaïe explique de la même façon la ruine d’Israël causée par l’injustice et la violence dont il s’est rendu coupable (5,1-7, voir aussi Osée 10,1-2). Le thème de la vigne figurant le peuple de Dieu est repris dans l’évangile de Marc (12,1-11 et ses parallèles en Matthieu et Luc) : dans une parabole, Jésus dénonce non plus la faute du peuple comme c’est le cas dans l’Ancien Testament, mais celle des chefs du peuple « vignerons meurtriers » qui tuent les prophètes et s’apprêtent à faire de même avec Jésus.

La métaphore change du tout au tout dans l’évangile de Jean : la vigne, dit Jésus, ce n’est pas le peuple (en transposant, on dirait l’Église). C’est Jésus lui-même, la vigne véritable et c’est donc la relation forte avec lui qui constitue le corps des disciples, l’Église. Peut-être y a-t-il ici un écho de la fin du psaume 80 ? Constatant que la vigne est ravagée, le psalmiste supplie Dieu de la restaurer. Il évoque un « fils » dont il est la force, d’un « homme à la droite de Dieu » qui ramènera le peuple vers son Dieu.

Dieu de l’univers, reviens donc, regarde du haut des cieux et vois : interviens pour cette vigne ; protège ce que ta droite a planté et le fils que tu as rendu fort. […] Que ta main soit sur l’homme qui est à ta droite, sur le fils d’homme que tu as rendu fort. Alors, nous ne nous éloignerons plus de toi ; tu nous feras vivre et nous invoquerons ton nom.

C’est bien en ce sens que Jean développe la métaphore, en y ajoutant le thème de la fructification du disciple. Voici ce que Jean Zumstein écrit à ce propos : « Les v. 1-4 [ci-dessus, 1er paragraphe] évo­quent comment il est possible d’être le disciple de Jésus, les v. 5-8 [2e paragraphe] donnent un contenu à la vie du disciple. […] La relation entre Jésus et le croyant est décrite à la fois comme don et comme une mise en responsabilité. Un don parce que “porter du fruit” est entièrement fondé sur le “demeurer en Christ”, une mise en responsabilité parce que “demeurer en Christ” doit se concrétiser dans le fait de “porter du fruit”. Il n’y a pas de don sans mise en responsabilité, mais inversement pas d’exercice de la responsabilité qui ne trouve sa source dans le don. » (Dans C. Focant, D. Marguerat, Le Nouveau Testament commenté, Montrouge/Genève, 2010, p. 485.)

André Wénin

 

 

 

4ème dimanche de Pâques

Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique: B
Date : 25 avril 2021
Auteur: André Wénin


« Bien-aimés, voyez quel grand amour nous a donné le Père

pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. »
(1re lettre de Jean 3,1)

Le 4e dimanche du temps pascal est connu comme le dimanche « du Bon pasteur » à cause de la lecture évangélique extraite du chapitre 10 de l’évangile de Jean qui développe la parabole de Jésus pasteur. Traditionnellement, dans l’Église romaine, c’est aussi le « dimanche des vocations ». Beaucoup perçoivent spontanément le lien entre pasteur et vocation. Sans voir forcément qu’il s’agit d’un rétrécissement drastique de l’appel de Dieu qui se retrouve réduit à la « vocation sacerdotale », et qu’il entretient en même temps une certaine idée du prêtre et du peuple chrétien, les « ouailles ».

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3ème dimanche de Pâques

Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique: B
Date : 18 avril 2021
Auteur: André Wénin


« Si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père :

Jésus Christ, le Juste. »
(1re lettre de Jean 2,1)

Pour ce commentaire, j’inverse les lectures pour respecter l’ordre de l’œuvre de Luc (évangile – Actes des Apôtres). La fin du discours dans l’évangile invite les Onze apôtres à témoigner de la résurrection de Jésus… et c’est ce que Pierre fait dans le récit des Actes.

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2ème dimanche de Pâques

Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique: B
Date : 11 avril 2021
Auteur: André Wénin

« Bien-aimés, celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu »
(1re lettre de Jean 5,1)

Une communauté idéale (Ac 4,32-35)

La multitude de ceux qui étaient devenus croyants était un seul cœur et une seule âme ; et personne ne disait que quelque chose de ses biens lui appartenait en propre, mais tout leur était commun. C’est avec une grande puissance que les apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grâce abondante était sur eux tous. Aucun parmi eux n’était dans l’indigence, car tous ceux qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons les vendaient, et ils apportaient le montant de la vente pour le déposer aux pieds des apôtres ; puis on le distribuait en fonction des besoins de chacun.

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Dimanche de Pâques

Temps liturgique: Triduum pascal, Temps de Pâques
Année liturgique: B
Date : 4 avril 2021
Auteur: André Wénin


« Frères, si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut :

c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. »
(Lettre aux Colossiens 3,1)

Les évangiles se terminent tous par un récit des événements autour de la résurrection de Jésus. Mais on n’y raconte jamais l’événement central ! Tout le récit porte sur ce qui arrive aux femmes, aux apôtres, à d’autres disciples. On relate leur visite au tombeau et diverses apparitions du Ressuscité. De la résurrection elle-même, on ne dit pas grand-chose. On l’évoque seulement à travers des images : Jésus s’est levé d’entre les morts, il a été réveillé, il a été élevé par Dieu. À l’opposé de cette discrétion, on peut citer un écrit apocryphe, l’évangile de Pierre [1] :

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Vigile pascale

Temps liturgique: Triduum pascal, Temps de Pâques
Année liturgique: B
Date : 3 avril 2021
Auteur: André Wénin


« Par le baptême, nous avons été ensevelis avec lui dans la mort,

afin que nous menions une vie nouvelle, nous aussi,
comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père,
a été relevé d’entre les morts. »
(Lettre aux Romains 6,4)

Note : en 2020, j’ai introduit chacun des textes de la Veillée pascale par un bref commentaire fournissant une clé de lecture possible. Cette année, je commenterai plus longuement les 1re et 3e textes – sachant que le 2e prévu (le « sacrifice d’Abraham ») a été commenté pour le 2e dim. de carême B. Le récit de la résurrection dans sa version de Marc est brièvement commenté également.

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Vendredi Saint | La passion du Seigneur

Temps liturgique: Triduum pascal
Année liturgique: B
Date : 2 avril 2021
Auteur: André Wénin

« Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : “Tu es mon Dieu !”
Mes jours sont dans ta main : délivre-moi…
Sur ton serviteur, que s’illumine ta face. »
(Psaume 31,15-17)

La 1re lecture est un des textes de l’Ancien Testament qui ont permis aux disciples de Jésus de comprendre ce qui avait d’abord été pour eux une énigme : la souffrance du messie et sa mort. C’est le « poème du Serviteur souffrant ». En le lisant, on croit avoir affaire à une première version de la passion de Jésus…

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Jeudi Saint | La Cène du Seigneur

Temps liturgique: Triduum pascal
Année liturgique: B
Date : 1 avril 2021
Auteur: André Wénin


« Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ?

J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur. »
(Psaume 116,12-13)

Un thème commun parcourt les trois lectures : faire mémoire. Judaïsme et christianisme ne sont pas des religions du livre, mais de la mémoire… à l’entretien de laquelle le livre peut aider, pour autant qu’on le lise avec attention ! Avec l’avènement de l’informatique, la mémoire s’est réduite à un stockage de données. Ce n’est pas ainsi que fonctionne la mémoire humaine, individuelle ou collective. D’abord, elle sélectionne pour ne garder que ce qui compte, même si c’est apparemment anodin. Mais surtout, elle interprète, elle relit ce qu’elle transmet, en nourrissant les souvenirs à partir de ce qui s’en est suivi (et qui a pu être oublié en tant que tel), et elle se donne des signes, des rites (que l’on pense à la mémoire des attentats de Bruxelles la semaine dernière). Bref, c’est une mémoire qui véhicule du sens, car il faut se souvenir d’où l’on vient pour savoir sur quel chemin on avance, dans quelle direction il est préférable d’aller et ce dont il faut tenir compte si l’on veut avancer et non régresser.

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Dimanche des Rameaux

Temps liturgique: Temps du Carême
Année liturgique: B
Date : 28 mars 2021
Auteur: André Wénin


« Il s’est vidé de lui-même. »
(Lettre aux Philippiens 2,7)

Semaine sainte. Semaine radicalement différente des autres pour les disciples du Christ. Elle commence par une liturgie qui « donne le ton », qui ébauche une trajectoire, suggérant ainsi une clé de lecture pour éclairer le sentier étroit menant à la résurrection. Au fond, la liturgie de cette semaine est un moment de vérité : elle dit ce qu’il en est des êtres humains, capables du pire – les disciples, les chefs du peuple ou Pilate dans le récit de la Passion… – mais aussi du meilleur – Jésus dans le même récit. Elle dit encore ce qu’il en est de Dieu qui prend parti pour celui que tous rejettent, sans pour autant faire violence à ceux qui s’en prennent à son bien-aimé, mais en les appelant à changer de regard et de manière d’être. En Jésus, Dieu résiste à la violence des humains avec la seule force de l’amour désarmé.

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Bible et liturgie

Commentaires des lectures du dimanche par André Wénin

L’Église ne sait pas ce qu’elle perd à négliger le Testament de la première Alliance…

Les textes qu’on lira sous cette rubrique ne sont pas des homélies. J’y propose plutôt un commentaire, à mi-chemin entre une analyse exégétique et une lecture attentive à la fois au texte biblique et à la réalité humaine qui est la nôtre.
La traduction des textes commentés (le plus souvent les passages de l’Ancien Testament et de l’évangile) est très souvent corrigée. La version liturgique est globalement insatisfaisante, en effet. Elle lisse le texte au point d’en gommer les difficultés, c’est-à-dire précisément les points où peut venir "s’accrocher" le commentaire parce qu’ils posent question. Quant au texte de l’Ancien Testament, il est fréquemment amplifié de manière à restaurer le passage dans son intégralité en vue du commentaire. 

André Wénin