4e dimanche de Pâques, année C

Auteur: Van Aerde Michel
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : C
Année: 2006-2007
Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. »

Bêê... Bêê...

Avec moi, tous ensemble : Bêê.... Bêê...

Together, Chacun dans sa langue : Bêê... Bêê...

Jésus nous dit que nous sommes des brebis ! Cette image, interrogeons-la : Que nous dit-elle de nous-mêmes ? Qu'est-ce qu'une brebis ? Un animal, au regard doux mais un peu vitreux, qui bêle gentiment mais moins par conviction que parce que le voisin bêle aussi. Essayez de traverser un champ de brebis... Il est difficile de couper un troupeau en deux, elles veulent toutes passer du même côté même si le chemin n'est pas direct. Une brebis isolée est comme un poisson hors de l'eau, elle est perdue. Jésus nous dit que nous sommes des brebis, et cela n'est pas vraiment enthousiasmant. Une brebis, c'est bête et deux brebis, c'est deux fois plus bête, alors que dire d'un troupeau ! De plus le troupeau sent mauvais... Je ne me reconnais pas dans une brebis. Il n'y a pas là un idéal capable de me mobiliser. C'est un programme qui me déçoit.

***

Mais il y a le Berger. « Je suis le Bon pasteur, dit Jésus, celui qui rassemble et qui conduit, qui fait sortir hors de la bergerie, Celui qui veille sur ses brebis ». Il connaît leur faiblesse et, osons-le dire : leur bêtise... Il connaît leur peu d'audace et leur manque d'imagination. Il est le Bon Pasteur. Et c'est là qu'est la pointe de la parabole, la figure centrale, l'intention de l'image choisie. Car une parabole se comprend par sa pointe. Quand Jésus nous dit par exemple que « le Fils de l'Homme viendra comme un voleur », il ne nous dit pas qu'il est un voleur mais que son retour sera aussi imprévu que l'arrivée du voleur. Ici, c'est dans la figure du bon pasteur qu'il faut chercher ce que Jésus veut dire quand il nous parle de brebis... Il ne s'agit pas de rester grégaires, encore moins de le devenir, mais d'avoir un Bon pasteur. De quoi s'agit-il ?

« Je suis le bon pasteur et elles entendent ma voix ». Tout se trouve dans ce petit « et » : Et elles entendent ma voix. Il y a une voix à entendre, il y a un espace en moi pour une parole qui vient de l'extérieur. Tout n'est pas centré sur la brebis, tout n'est concentré sur moi. Entendre la voix, c'est d'abord cesser de bêler pour se taire, écouter, accueillir, recevoir. C'est, par le même acte, consentir que quelque chose ne vienne pas de moi, que quelque chose me soit donné. Une parole m'est offerte, et elle vient à moi, et elle vient vers moi, et elle vient en moi. Je ne fabrique pas ma finalité. Je ne fabrique pas les buts importants qui vont mobiliser ma vie. Cela vient d'ailleurs, hors de moi.

Mais cela résonne en moi. J'entends cette voix. Je la reconnais. Serais-je seulement passif ? Au contraire, je suis tout entier éveillé, réveillé, mobilisé. Ma sensibilité coopère avec cette voix et, par ma sensibilité, tout ce que je suis se met à vibrer. « Je suis le Bon Pasteur et vous êtes mes brebis ». Le texte le dit bien : il y a d'abord un Bon pasteur et ensuite des brebis : c'est parce qu'il y a un bon pasteur qu'il y a des brebis. Alors je reçois cette comparaison sans aucune honte. Je comprends que le Dieu qui m'appelle, me respecte, me veut, non pas comme une brebis, bêlante et grégaire, mais comme un être capable d'écouter sa voix.

***

Jésus nous dit ici quelque chose de très fort sur la liberté humaine. Il dit premièrement que Dieu prend sur lui notre faiblesse, qu'il ne l'ignore pas. Il n'a pas affaire à des surhommes et il le sait. Il dit aussi, et ce n'est pas contradictoire, que je suis appelé à grandir et à construire ma vie selon une finalité qui n'est pas seulement en moi. Cette finalité m'est offerte par lui, elle m'est donnée. C'est une parole, c'est un appel venu de l'extérieur. C'est une révélation. Tout ne dépend pas de moi et pour autant, rien ne peut se faire sans moi. Elle est là, ma responsabilité : il y a une sensibilité à découvrir, il y a une sensibilité à acquérir, il y a une sensibilité à cultiver.

Aujourd'hui c'est le dimanche des Vocations et l'on nous demande souvent, à nous religieux, comment nous avons compris notre vocation. On nous demande même parfois comment on a « eu » la vocation. Cette formulation est ambiguë car on ne naît pas avec la vocation. Pour reprendre les déclarations scabreuses de certains en d'autre domaines ( !), la vocation ne fait pas partie du « patrimoine génétique ». Il n'y a qu'une seule espèce humaine et c'est l'humanité toute entière qui est appelée. Les Pères de l'Eglise ont reconnu l'ensemble de l'humanité dans la parabole de la brebis perdue. Le berger la prend sur ses épaules comme le Christ se charge de notre nature humaine et ainsi de toute l'humanité. C'est une façon imagée de nous présenter l'Incarnation.

Il y a donc une voix. Et derrière la voix, il y a quelqu'un. La vocation, c'est l'acquisition d'une sensibilité personnelle à la voix qui me dit : « toi, suis-moi ». Cette acquisition demande du temps. Elle est affaire de construction de soi, comme une culture, un affinement.

Si le point de départ est donc bien extérieur, la vocation n'est pourtant pas un impératif catégorique qui s'imposerait, inévitable, produisant en celui qui n'y répond pas un goût d'amertume, une odeur de brûlé, le sentiment d'un raté, et finalement beaucoup de culpabilité. La vocation n'est pas toute faite, elle grandit avec nous comme une amitié.

Le dimanche des vocations nous rappelle que, depuis des siècles, des hommes et des femmes ont choisi de vivre autrement. Ils ont répondu à un appel. Ils ont tenté d'acquérir cette sensibilité nouvelle à une voix qui s'adresse à eux personnellement. Leur liberté est là. Ce n'est pas la seule, il y a aussi la liberté de ceux qui les reçoivent, pour les accompagner. La responsabilité est donc partagée mais, de part et d'autre, elle est d'abord une écoute, une surprise, une joie inouïe qui est donnée. Personne n'est propriétaire de cette vocation-là. Personne ne peut avoir prise sur elle. Elle est libre. Elle est pauvre. Et c'est dans cette liberté et cette pauvreté que se vit la fidélité : la nôtre, la fidélité de l'entourage et heureusement la fidélité de Dieu !

***

Avant de terminer, j'aimerais poser une question : où sont-ils donc maintenant, ces religieux, toujours présentés comme les champions de la vocation ? Eux qui ont impulsés les principaux changements sociaux, en défrichant les forêts, en organisant l'enseignement et la santé, voici que des changements profonds de société les obligent à leur tour à tout réviser.

On dirait qu'ils ont disparu du paysage. Ils sont au-delà de l'horizon. Après le 3ème âge puis le 4ème âge, ils affrontent le défi majeur de notre temps, celui de vieillir, celui de mourir. Il faut mourir, si l'on veut ressusciter ! J'étais avant-hier à l'anniversaire de la s½ur Marie-Paule, une dominicaine de Bruxelles, elle vient d'avoir cent ans et elle marche, elle parle, elle rit. « 100 ans de bonheur », dit-elle ! Les religieux, religieuses, ont souvent transformé leurs maisons, leurs couvents en « homes », en résidences de personnes âgées. L'un d'entre eux me disait : « on n'a jamais vu des résidences de personnes âgées d'être auto-gérées ni auto-financées ». Ils y parviennent souvent. Et, dans une société de zapping, ils témoignent de la fidélité.

Pour conclure avec ces questions, je vous propose deux paroles de Jésus : « Celui qui a des oreilles, qu'il entende ! » et puis « Comprenne qui pourra ! »

4e dimanche de Pâques, année C

Auteur: Cochinaux Philippe
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Depuis quelque temps déjà, elle commençait à s'ennuyer dans les entrailles de la terre. Elle décida alors un jour de partir à la conquête du monde. Voilà comment commence l'histoire de la petite goutte d'eau. Elle quitta alors la source et devint ruisseau. Avec l'appui d'autres, au fil des kilomètres, elle parvint au rang de rivière. Le voyage n'était pas toujours aussi paisible qu'elle l'avait imaginé au départ. Elle traversa quelques torrents, même une cascade qui se jetait dans un lac. Elle poursuivit sa route et continua de grandir pour devenir fleuve n'ayant aucune idée de la mer vers laquelle elle se dirigeait. Après quelques tempêtes sur cette dernière, elle prolongea son voyage jusqu'au milieu de l'océan où elle vit aujourd'hui encore, heureuse de sa vie accomplie.

L'histoire de cette petite goutte d'eau ne serait-elle pas celle de nos vies ? En effet, nous aussi, nous avançons sur le chemin de nos existences, portés par les flots des temps que nous traversons, parfois à tâtons, parfois en fonçant. Nous marchons à notre rythme vers l'accomplissement de la destinée à laquelle toutes et tous nous sommes appelés et qui se vivra un jour dans le partage de la vie divine puisque telle est la promesse laissée par le Fils à ses disciples. Comme l'écrivit au deuxième siècle, saint Irénée : « Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu ». Nous sommes ainsi appelés à devenir Dieu. Non pas pour réaliser nos fantasmes de toute puissance et se rêver à contrôler le monde et les gens autour de nous comme nous l'entendons. Loin s'en faut. La toute puissance divine ne se révèle pas dans la domination mais plutôt dans la douceur. Devenir Dieu, c'est être Un avec Lui, vivre avec cette conviction intime qu'il est en nous lors de notre pèlerinage terrestre et que nous serons en Lui lors notre vie céleste. Par notre foi, nous sommes entrés dans un lien indéfectible avec Lui. Un lien qui rien ne saurait arracher tellement nous sommes intimement liés l'un à l'autre. Il ne s'agit ni d'une fusion, encore moins d'une confusion mais bien d'une union qui transforme l'identité même de notre humanité. Le principe de cette union est mieux connu sous le nom du principe de l'omelette. Quand je casse un ½uf, je peux séparer le jaune du blanc. Quand je casse un être humain, je peux séparer son humanité de sa divinité. Lorsque je mélange les deux parties de l'½uf, je fais une omelette et il m'est impossible de revenir en arrière. Lorsque je fais l'expérience de la divinité au c½ur de mon humanité, il m'est également impossible de revenir en arrière. Nous sommes au plus profond de nous-mêmes devenus intimement liés. Plus rien ne peut nous arracher de cette union, même si parfois, nous pouvons traverser un torrent de doutes lorsque l'épreuve de la vie nous atteint et vient perturber le cours paisible de nos existences. Le torrent peut nous sembler devenir cascade et nous conduire ainsi dans un état de vertige car nous ne savons pas vers où nous allons. La parole de Jésus est là pour nous rassurer, pour nous convier à entrer dans un chemin de confiance et d'espérance. Me revient à l'esprit, l'histoire de cet homme qui, ratant un virage, tomba dans un ravin et par miracle, se retrouva accroché à une branche. A ce moment précis, il trouva l'idée de Dieu à nouveau intéressante dans sa vie. Il cria vers le Ciel : il y a quelqu'un là-haut ? Une voix répondit : oui, mon fils bien-aimé, je suis là. Que dois-je faire ? demanda l'automobiliste. Lâche la branche et laisse-toi tomber dans le vide, reprit la voix. L'homme, toujours accroché à l'arbre, réfléchit un instant puis cria de nouveau vers le Ciel : n'y aurait-il pas quelqu'un d'autre là-haut ? Il est vrai qu'il n'est pas toujours facile de faire confiance à cette partie divine en nous, d'accepter de lâcher prise, de s'en remettre à cette promesse de la vie éternelle offerte que nous souhaitons souvent vivre le plus tard possible. Pourtant, une fois encore, l'évangile nous invite à écouter la voix du Fils, le Bon Pasteur. N'oublions pas, que contrairement aux représentations proposées, le berger n'est pas quelqu'un de mièvre, de doucereux. Le berger conduit un troupeau au sommet des montagnes, tout comme le Christ nous conduit sur les sentiers parfois escarpés de nos existences. Une voix s'adresse à nous aujourd'hui encore. Elle nous convie à vivre notre destinée nous conduisant vers le partage de la vie divine. Cette voix vit au plus intime de nous-mêmes, là où Dieu se noue en nous pour ne plus faire qu'un avec nous-mêmes. Partons alors à la rencontre de ce Dieu en nous. Comme la petite goutte d'eau, faisons confiance, nous sommes promis à vivre éternellement dans un océan mais pas n'importe lequel. Il s'agit de l'océan de l'Amour.

Amen.

4e dimanche de Pâques, année C

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Saint Jean a consacré 4 chapitres ( 7 à 10) au séjour de Jésus à Jérusalem lors de la Fête des Tentes. Dans la capitale bourrée de pèlerins, pendant huit jours d'allégresse, les interrogations sur l'identité de Jésus se sont succédées : Qui donc est-il ? D'où vient-il ? Où va-t-il ? Comment se fait-il qu'il soit si savant sans avoir fait d'études ?...Comment ose-t-il proclamer pareilles énormités : " Que celui qui a soif, vienne à moi...Je suis la Lumière du monde ...Je suis le Bon Berger..." ???..... Car, sans relâche, Jésus parlait de sa relation unique à son PERE. Et même, à trois reprises, il avait osé affirmer : "JE SUIS"...reprenant à son compte le NOM par lequel Dieu s'était révélé à Israël : "JE SUIS QUI JE SUIS"

LES ENNEMIS DE JESUS : QUI SONT " LES JUIFS " ?

Ces proclamations ont provoqué la division parmi les auditeurs ( 7, 43 ; 9, 16 ; 10, 19). Certains, ébranlés par l'assurance de ce prophète, commençaient à le croire ; au contraire d'autres fulminaient, se durcissaient toujours davantage dans le refus et enrageaient contre ce Jésus jugé blasphémateur.

Ces adversaires acharnés, Jean les appelle toujours "LES JUIFS" !!??

Il faut prendre garde que ce vocable ne provoque encore de l'antijudaïsme (comme, hélas, ce fut le cas au cours de l'histoire). Puisque tous les auditeurs, tous les disciples (et Jésus lui-même) sont Juifs, il est évident que ce mot ne désigne pas un peuple mais une attitude : celle d'hommes qui se disent croyants, qui se veulent "religieux" mais qui demeurent soumis à une religion d'observances, endurcis dans leurs préjugés et incapables d'entrer dans une démarche d'ouverture et de recherche. On peut encore aujourd'hui trouver de ces gens dans tous les milieux, toutes les nations, toutes les religions (y compris chrétienne !)

LA FETE DE LA DEDICACE ( " HANOUKKAH " )

Plusieurs semaines ont passé et nous sommes à présent en hiver, à LA FETE DE LA DEDICACE qui va marquer la fin de ces discussions. Cette fête de huit jours commémorait la consécration du nouvel autel édifié quand le pays recouvra son indépendance après la victoire de Judas Maccabée en -164 sur l'armée syrienne ( lire le récit dans 1 Macc 4, 52... ) .

On célébrait alors à Jérusalem la fête de la Dédicace. C'était l'hiver. Au temple, Jésus allait et venait sous le portique de Salomon. Les juifs firent cercle autour de lui et lui dirent : " Jusqu'à quand vas-tu nous tenir en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le nous ouvertement !". Jésus leur répondit : " Je vous l'ai dit et vous ne croyez pas. Les ½uvres que je fais au nom de mon Père me rendent témoignage mais vous ne me croyez pas parce que vous n'êtes pas de mes brebis. Mes brebis, elles, écoutent ma voix et je les connais et elles viennent à ma suite. Je leur donne la Vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. Mon Père qui me les a données est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père.

LE PERE ET MOI NOUS SOMMES UN."

A nouveau les Juifs ramassèrent des pierres pour le lapider.

Jamais Jésus n'a donné un enseignement ésotérique réservé à quelques privilégiés : il s'est toujours exprimé sur la scène publique et s'est adressé ouvertement à tout le peuple - quels que soient les dangers encourus. Ici encore, dans la foule, il circule sur l'esplanade quand, soudain, quelques adversaires s'approchent et l'encerclent. Lui faire répéter qu'il est le Messie attendu, est-ce bien utile ? A quoi bon le redire puisque de toutes façons ses interlocuteurs refuseront de le reconnaître ? Il n'est pire sourd...

Puisque ses paroles ne suffisent pas, Jésus leur rappelle toutes les "oeuvres" qu'il a accomplies (guérison du paralytique, de l'aveugle, ...) : elles témoignent qu'il est davantage que ce que l'on pense d'abord, elles orientent vers la découverte de sa véritable identité. Ils les ont bien vues, ces ½uvres, mais ils ne croient toujours pas. St Jean a eu raison de désigner les miracles de Jésus comme des "signes. Ces actes lancent des appels : encore faut-il être disposé à les interpréter et à y répondre !

ACCEPTONS-NOUS JESUS COMME NOTRE BON PASTEUR ?

Pourquoi, ayant vu des guérisons, se ferment-ils à la vérité ? "Parce que vous n'êtes pas de mes brebis" : Jésus reprend le thème qu'il a développé à la fin de la Fête des Tentes ( 10, 1-21 qu'il faudrait relire aujourd'hui). Non pas qu'un Dieu arbitraire donne à certains une foi qu'il refuse à d'autres. Le message de Jésus est identique pour tous et tout homme est libre de se prononcer à son sujet. C'est dans le c½ur que tout se joue. Ou bien l'homme cherche sincèrement la Vérité, consent à dialoguer, à s'informer, à écouter les Paroles de Jésus, à examiner son comportement et ses actions, quitte à se laisser remettre lui-même en question. Ou bien il s'enferme dans ses opinions, écoute et regarde Jésus avec un c½ur décidé de toutes façons à ne pas croire. Heureuses "les brebis" qui sont "de Jésus". Elles écoutent ses paroles, elles les acceptent, elles leur obéissent. Elles croient en lui, elles changent de route et se décident à le suivre, à le rejoindre dans sa situation de rejeté.

Ces brebis-disciples, il les comble de la Vie divine- ainsi qu'il l'avait déjà affirmé magnifiquement : " Moi, je suis venu pour que les hommes aient la Vie et qu'ils l'aient en abondance" ( 10, 10). Cette Vie n'est pas biologique, éphémère, fragile : elle est divine, éternelle, inamissible puisqu'elle est communion à Dieu même.

Jésus reste très humble : il ne se vante pas d'avoir réussi par son talent à conquérir quelques disciples. Il en est convaincu : ses amis sont UN DON QUE SON PERE LUI A FAIT ( cf. Jean 17). Et ces disciples-brebis sont donc inséparablement dans la Main du Père et dans la Main de Jésus le Fils - c'est-à-dire qu'ils sont et resteront toujours sous leur protection. Jamais rien ni personne ne pourra les leur arracher. Même la mort !

Quelle confiance nous pouvons avoir ! Certes les épreuves ne manqueront pas, et il nous faudra, comme le Seigneur, affronter des adversaires, subir leur questionnement hargneux, leurs critiques acerbes, leurs persécutions. S'en remettre au Père et au Fils Jésus nous donne une sécurité inébranlable.

Que la protection soit apportée et par le Père et par le Fils se justifie car : "MOI ET LE PERE NOUS SOMMES UN." Ce UN n'est pas au masculin (qui signifierait un seul être) mais au neutre - car l'union tellement intime du Père et du Fils n'est jamais fusion, amalgame. Ils agissent de concert.

A nouveau, cette prétention paraît blasphématoire aux ennemis prêts à le lapider. Mais Jésus va poursuivre dans la même ligne : il est bien LE FILS DE DIEU, celui que le Père a consacré. En ce jour où l'on fête "la consécration" d'un autel de pierres, Jésus assure que c'est lui le CONSACRÉ, le DEDICACÉ. Il est donc en même temps LE TEMPLE, l'AGNEAU, l'AUTEL : il accomplit toute la liturgie, il est le sens des Fêtes. Grâce à Lui, en lui, nous pouvons rendre le culte authentique au Père.

4e dimanche ordinaire, année C

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Imaginez que le jeune garagiste bien connu dans tout votre quartier revienne d'un pèlerinage et que votre curé lui demande de prêcher ce dimanche. Son apparence est toujours la même, rien d'exceptionnel ne le distingue. Au lutrin, il lit les Ecritures et, fixant l'assemblée, annonce calmement que ce texte sacré le désigne, lui, comme envoyé de Dieu et lui notifie une mission qu'il se propose d' inaugurer sur le champ ! Quelle stupeur dans l'église ! Quel charivari ! Tout de suite les critiques fuseraient, les objections pleuvraient : "Mais de quoi se mêle-t-il ? Quel culot ! Un laïc ! Ce type n'a même pas fait d'études de théologie ! Etc...."

C'est ainsi que nous pouvons imaginer l'ambiance en ce matin de sabbat dans la petite synagogue de Nazareth qui accueille le jeune charpentier Jésus. On sait qu'il revient de son pèlerinage auprès de Jean-Baptiste -mais bien d'autres que lui y sont allés et au retour ont tout bonnement repris leur existence habituelle. Comment ose-t-il proclamer : " Je suis le consacré du Seigneur : il m'a envoyé annoncer la Bonne Nouvelle"... ?!... Remarquez que dans les premiers moments, les gens semblent apprécier sa prédication

Tous lui rendaient témoignage ; et ils s'étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche.

Mais très vite, la stupeur joyeuse du début fait place à des sentiments d'opposition, d'incrédulité, de fermeture.

Ils se demandaient : " N'est-ce pas le fils de Joseph ?".

Ce villageois banal ne peut pas être le Prophète annoncé par la Bible !! C'est im-pos-sible ! Mais il leur dit : " Sûrement vous allez me citer le dicton "Médecin, guéris-toi toi même" ! Nous avons appris tout ce qui s'est passé à Capharnaüm : fais donc de même ici dans ton pays"....... Puis il ajouta :

" Amen, je vous le dis : aucun prophète n'est bien reçu dans son pays".

Il semble donc que, avant de remonter dans son village, Jésus est passé à Capharnaüm, au bord du lac, et qu'il y a accompli des guérisons -que S.Luc, curieusement, ne racontera qu'ensuite. Les Nazaréens ont entendu parler de ces miracles et ils exigent que Jésus en fasse de semblables dans sa patrie.

L'assemblée demeure sceptique : d'emblée, elle n'accepte pas que ce voisin, Jésus, fils de Joseph, puisse être le grand Prophète oint et consacré par Dieu pour réaliser les Ecritures et elle veut des prodiges comme des preuves : "Nous ne te croyons pas, cher voisin : réalise au préalable quelque merveille !" Ces dispositions de méfiance et de scepticisme révèlent à Jésus une sourde incroyance. Il ne veut pas faire des miracles pour acculer les gens à croire en lui : il appelle plutôt à la foi, à la confiance en ses paroles. A la suite de quoi, il pourra accomplir l'une ou l'autre guérison. Le miracle n'est pas un prodige pour forcer la foi : si on ne croit pas à la Parole de Dieu, on s'interdit de voir des guérisons.

Alors Jésus compare son aventure à celle de deux grands prophètes

LE PROPHETE ELIE

Neuf siècles auparavant, Elie s'était dressé avec véhémence contre le jeune roi Akhab qui avait épousé Jézabel de Sidon et avait répandu le culte des baals, dieux de la nature. Au nom de son Dieu unique, YHWH, Elie avait provoqué un temps de sécheresse. Poursuivi par la police du royaume, il s'était réfugié au torrent de Kérith mais, celui-ci tombant à sec, Dieu lui inspira de se rendre dans le pays même de la reine Jézabel, au village de Sarepta, où une pauvre veuve, avec son fils, partagea avec lui ses dernières provisions. Elie lui promit que farine et huile ne lui manqueraient jamais (1er livre des Rois, 17)

LE PROPHETE ELISEE

Après le départ d'Elie, c'est son disciple Elisée qui continua le combat pour sauver l'honneur et le culte du seul YHWH. Or après que les armées d'Aram (Syrie) eurent infligé une dure défaite à Israël, il arriva que le général ennemi, Naamane, fut atteint de lèpre. Sur les conseils d'une jeune esclave, il revint se faire soigner par cet Elisée dont on disait merveille. Celui-ci envoya Naamane se plonger dans les eaux du Jourdain et il fut miraculeusement guéri, lui, le chef des ennemis !!! ( 2ème Livre des rois, 5)

JESUS ET LA MISSION UNIVERSELLE.

Dans la synagogue, Jésus rappelle ces épisodes

Au temps d'Elie, il y avait beaucoup de veuves en Israël : pourtant Elie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles, mais bien vers une veuve étrangère de Sarepta, en Sidon....Au temps d'Elisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; pourtant aucun d'entre eux n'a été purifié, mais bien Naamane le Syrien !

On comprend le raisonnement de Jésus : ces deux immenses prophètes ont été conduits par le Dieu d'Israël à guérir des étrangers (la veuve, une citoyenne de la reine honnie, Jézabel - et le chef de l'armée païenne qui avait écrasé les troupes israélites !!!) parce que ces gens avaient manifesté hospitalité et confiance. De même, dit Jésus, mal reçu "dans ma patrie", je m'adresserai à des étrangers : eux m'accueilleront avec la foi que mes compatriotes m'ont refusée. !

A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Il se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline où la ville est construite pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.

Ainsi tout de suite, s. Luc trace le destin de Jésus : il est venu pour proclamer la Bonne Nouvelle à "sa patrie", Israël. Hélas, on ne l'y a pas reçu et même on a décidé sa perte. Alors il se tournera vers les nations, les païens et là, il trouvera l'accueil, la foi. Au lendemain de la crucifixion, en effet, les apôtres se disperseront dans tous les pays du monde et feront des conversions. L'Evangile risque toujours d'être accaparé par les croyants. Or on ne peut enclore la Bonne Nouvelle dans un ghetto, derrière les murs des architectures, des cultes, des théologies. Il faut permettre à l'Evangile de rejoindre "les autres".

Que voyons-nous aujourd'hui ? L'Eglise occidentale s'est voulue propriétaire de l'Evangile, elle s'est rassurée sur un héritage de chrétienté, s'est renfermée sur ses traditions. Et sa foi dynamique s'est affadie en piété ; l'élan missionnaire a stagné en catéchèse répétitive ; on s'est dit chrétien d'héritage tout en soignant son niveau de vie. Il y a bien eu quelques sursauts...mais si peu ! Alors le vent de l'Esprit qui ne supporte pas les cages est allé souffler sur d'autres terres. Sommes-nous jaloux de cette "mondialisation" de l'Evangile ? Voulons-nous à tout prix conserver une Eglise au visage occidental ? Ou bien, comme Elie, comme Elisée, comme Jésus, sommes-nous heureux de voir l'Evangile rejoindre les pays les plus lointains, capable de convertir même des gens qui ont combattu les chrétiens ?... Notre paroisse est-elle recroquevillée sur elle-même ou vise-t-elle à rejoindre les "autres" ?

5e dimanche de Carême, année C

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Temps du Carême
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

En ce carême, l'Eglise célèbre le 40ème anniversaire de la parution de l'encyclique du pape PAUL VI "?POPULORUM PROGRESSIO". Consacré au problème du développement des peuples, ce document eut un énorme retentissement au point d'être qualifié par le cardinal Poupard "d'un des plus grands textes de l'histoire de l'humanité".

"Aujourd'hui, écrivait Paul VI, le fait majeur dont chacun doit prendre conscience est que la question sociale est devenu mondiale".

De même qu'au 19ème siècle, la classe ouvrière fut longtemps écrasée par un "capitalisme sauvage"(Jean-Paul II), ainsi aujourd'hui des peuples, des multitudes innombrables souffrent d'un système mondial qui les enferme dans l'ignorance, la misère, la maladie tandis qu'une minorité du monde s'enrichit de plus en plus. Le pape rappelait l'enseignement de l'Eglise redit par le concile Vatican II : La propriété privée est légitime mais reste hypothéquée par le droit des pauvres car les biens de la création ont une destination universelle. Paul VI citait St Jean : " Si quelqu'un jouit des richesses du monde, voit son frère dans la nécessité et lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeurerait-il en lui ?"

Il rappelait les appels martelés par les Pères de l'Eglise - par exemple :

" Ce n'est pas de ton bien que tu fais largesse aux pauvres, tu lui rends ce qui lui appartient. Car ce qui est donné en commun pour l'usage de tout le monde, voilà ce que tu t'arroges. La terre est donnée à tout le monde et pas seulement aux riches " ( Saint AMBROISE)

En 1987, pour le 20ème anniversaire de "POPULORUM PROGRESSIO", JEAN-PAUL II publiait "SOUCI DE LA RÉALITÉ SOCIALE" où il répétait l'urgence pour les chrétiens de connaître les principes de base de leur foi et surtout de les mettre en pratique. Il le redira avec force, en 1991, dans une autre encyclique "LA 100ème ANNÉE" (centenaire de RERUM NOVARUM)

Puis, en 2001, Jean-Paul II s'écriait :

" Est-il possible que dans notre temps il y ait encore des personnes qui meurent de faim, qui restent condamnées à l'analphabétisme, qui manquent des soins médicaux les plus élémentaires, qui n'aient pas de maison où s'abriter ?...Les chrétiens qui regardent ce tableau doivent apprendre à faire un acte de foi dans le Christ et à déchiffrer l'appel qu'il lance à partir de ce monde de la pauvreté...Ce versant éthique et social constitue une dimension absolument nécessaire du témoignage chrétien : on doit repousser toute tentation d'une spiritualité intimiste et individualiste" ("ENTRÉE DANS LE NOUVEAU MILLÉNAIRE " § 50-51).

Enfin, en 2005, dans sa première Encyclique "DIEU EST AMOUR", BENOIT XVI écrit :

" Le devoir immédiat d'agir pour un ordre juste dans la société est le propre des fidèles laïcs...Amour de Dieu et amour du prochain sont inséparables, c'est un unique commandement" (§ 18)

L'EGLISE AU SERVICE DES PLUS DEMUNIS

Comme il en fut, hélas, au 19ème siècle, tous ces appels sont demeurés lettre morte chez beaucoup qui ne veulent pas entendre...Toutefois ils ont provoqué un grand engagement de beaucoup de chrétiens au c½ur des pays dits "en voie de développement". Trop de baptisés, si souvent portés à dénoncer les défauts de leur Eglise, ignorent le gigantesque travail qu'elle accomplit pour sauver les plus démunis de la planète, où qu'ils vivent et quelle que soit leur religion.

Le réseau des "CARITAS" ( Organismes catholiques implantés dans presque tous les pays du monde) effectue un incessant labeur de développement : au Congo, dans le Sahel, en Inde, à Haïti, religieuses et laïcs aident la population à creuser des puits, à bâtir écoles et dispensaires, à lutter contre les épidémies, à se prendre en charge. On connaît mère Térésa et S½ur Emmanuel mais des multitudes d'autres (notamment "nos" Filles de la Croix) se dévouent inlassablement dans l'ombre.

Ce travail (ignoré souvent par les médias) n'est évidemment possible que grâce au soutien financier indispensable des Eglises plus riches.

Combien de chrétiens n'ont pas encore compris leur devoir, cachant leur égoïsme derrière de fausses objections...et d'autre part s'étonnant du délabrement de nos communautés occidentales ! Mais comment pourrions-nous attirer, convertir, avoir des vocations lorsque nous continuons à mener grand train de vie...alors que nous savons le scandale intolérable : 900 millions d'êtres humains n'ont pas accès à l'eau potable !?...

Toutes nos difficultés actuelles n'ont qu'une cause : l'injustice acceptée !

UN PERE AVAIT DEUX FILS . . .

La très célèbre parabole de ce jour n'a pas besoin d'être racontée : qui ne connaît l'histoire du fils prodigue ? Ce jeune, comme les nôtres aujourd'hui, avait envie d'avoir plus, de profiter des plaisirs, de jouir de la vie. La Maison du Père ( l'Eglise)- avec ses dogmes incompréhensibles, ses rites ringards, ses vieux prêtres et ses pratiquants maussades- était une prison insupportable qu'il fallait quitter au plus tôt. Ainsi par millions, depuis 68, les jeunes se sont jetés dans la consommation effrénée : tant de gens célèbres les assuraient que c'est là qu'ils trouveraient leur épanouissement et leur bonheur.

Mais "dans le pays lointain" (loin de Dieu et sans foi), on finit par mourir d'ennui et de désespoir. Le prodigue n'a trouvé ni une épouse aimante ni un patron qui l'embauche et lui donne un salaire digne. Le monde merveilleux de la consommation offre des bagnoles de luxe (qui parfois deviennent des cercueils) et, au lieu de l'insipide Hostie, présente des drogues blanches qui tuent. Là on étrangle l'amour et on édifie une économie inhumaine qui méprise l'homme.

N'est-il pas l'heure de rentrer ? Le gaspilleur branché va-t-il enfin comprendre que ce monde de paillettes tourne à la jungle ? Osera-t-il faire marche arrière et revenir vers ce Dieu auquel il a tourné le dos, vers cette Eglise dont il ne connaissait qu'une caricature ? Peut-être faut-il avoir été au bout des jouissances pour que l'éc½urement vous pousse enfin à prendre le chemin de la vérité .

On connaît la suite : le prodigue qui s'attendait à recevoir une raclée voit tout à coup son père s'élancer et se jeter à son cou, lui offrir le pardon de ses fautes et organiser une grande fête pour célébrer l'événement. Au grand scandale du fils aîné qui détestait son frère et ne voulait plus le revoir.

Le projet de Dieu-Père est de réconcilier ses fils, d'accueillir sous son toit Européens et Africains, Américains et Asiatiques. De faire la fête de l'Eucharistie où l'on partage sans égoïsme et sans racisme.

Dimanche de la 1ère COLLECTE DU CAREME DE PARTAGE : allons-nous encore nous cacher derrière de bons prétextes ou saurons-nous, enfin, donner cette part à laquelle nos frères ont droit ?

5e dimanche de Pâques, année C

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Quoique très bref, l'évangile du jour revêt une importance singulière : il est en effet l'ouverture du grand Discours d'adieu que Jésus tient à ses disciples lors de son ultime repas avec eux. Il est manifeste que ce discours (chap. 13 à 17) n'a rien d'un reportage en direct. Après plusieurs dizaines d'années vécues en communauté chrétienne, saint Jean a l'expérience de la présence du Seigneur Jésus ressuscité au sein de l'Eglise et il a bien compris son projet sur les siens. Retenons un triple enseignement de ce Testament.

A. LA CROIX DE JESUS EST SA GLORIFICATION

Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti, Jésus déclara : " Maintenant le Fils de l'homme est glorifié et Dieu est glorifié en lui. Et si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire et il la lui donnera bientôt.

Jésus le sait : son HEURE est arrivée, l'heure de passer de ce monde à son Père (13, 1). Judas, à qui il a lavé les pieds et donné la bouchée de pain, vient de sortir de la pièce pour se rendre près des autorités et les guider afin d'arrêter Jésus au plus tôt. La mécanique de mort est lancée. Jésus, bouleversé par cette trahison d'un ami, sait que, dans quelques heures, il sera prisonnier, jugé et condamné à la croix. Aussi donne-t-il aux siens la signification profonde de l' événement épouvantable qu'il va vivre. Il ne peut ni s'enfuir ni édulcorer son message. Puisque ses adversaires le haïssent et veulent le supprimer, c'est l'heure MAINTENANT, de donner sa vie, de s'approcher de Dieu son Père en montant sur la croix...et ainsi il sera vraiment LE FILS DE L'HOMME.

Plus d'un siècle et demi auparavant, le prophète Daniel avait prédit qu' après la succession des empires totalitaires, surviendrait "comme un fils d'homme" qui s'approcherait de Dieu et recevrait de lui : "souveraineté, gloire et royauté...souveraineté éternelle qui ne passera pas, royauté qui ne sera jamais détruite" ( Daniel 7, 14). Quel paradoxe inouï ! L' horreur sans nom, l'échec radical de la crucifixion est le couronnement glorieux de Jésus. Parce qu'il obéit au commandement de son Père, parce qu'il a le courage d'accomplir sa mission jusqu'à donner sa vie dans un supplice effrayant, le Fils rend gloire à son Père, donc, en retour son Père le comble de sa Gloire. Nous pouvons donc transformer la fatalité en don de nous-mêmes.

B. DEPART DE JESUS : ABSENCE A TOUS

Mes petits enfants, je suis encore avec vous mais pour peu de temps. Vous me chercherez et comme je l'ai dit aux Juifs : " Là où je vais, vous ne pouvez venir", à vous aussi maintenant je le dis".

C'est l'unique fois dans les évangiles où Jésus s'adresse aux siens avec ce vocable plein de tendresse "mes petits enfants". Là où il va (dans l'abîme de la mort pour rejoindre son Père), aucun d'eux ne peut le suivre. Pas plus que les Juifs incrédules, les disciples ne sont à même de trouver le Père par eux-mêmes. Ils chercheront Jésus mort sans le trouver. Mais c'est en faveur des siens qu'il va entrer dans cette nuit, c'est pour ouvrir un passage qu'à leur tour, ils pourront emprunter ...plus tard quand il viendra les chercher ( 14, 3), quand il leur aura offert son Esprit ( 15, 26), seule force capable de les mener au terme de leur vie : dans la Gloire du Père. Jésus sera pour toujours invisible : restera-t-il un souvenir ? Faudra-t-il seulement attendre la fin des temps ? Que devons-nous faire ? Ceux qui cherchent un Sauveur, où le trouveront-ils ?...La suite précise la réponse : en faisant une communauté vraiment fraternelle ( trois fois "les uns les autres")

C. L'AMOUR FRATERNEL : SUBSTITUT A L'ABSENCE DE JESUS

1. Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres.

C'est la première fois que Jésus donne "un ordre" à ses disciples. Jusqu'alors, il leur a révélé l'amour de Dieu pour le monde, pour lui, son Fils : à présent qu'il va lui-même jusqu'au bout de l'amour et qu'il va être rempli de la Gloire du Père, il peut leur donner ce précepte (car ce n'est pas qu'un conseil). C'est parce qu'ils vont découvrir à quel point ils sont aimés que les disciples seront capables de partager entre eux l' "agapè" reçue du Père. Ils vont entrer dans le temps de la NOUVELLE ALLIANCE.

Remarquez qu'il ne dit pas :"Aimez les autres". La Pâque de Jésus, son entrée dans la gloire de la croix a pour but immédiat et nécessaire de créer une communauté de croyants fraternels. L'Eglise n'est pas une organisation philanthropique, un ramassis de gens pieux qui font du bien à l'occasion. Aller à la messe pieusement, communier à l'Hostie sans vouloir "communier" à ses frères présents et s'en aller, fût-ce en glissant une piécette à un mendiant inconnu, ce n'est pas ce que Jésus a commandé ! Le problème actuel de l'Eglise n'est pas celui des vocations mais de nos communautés paroissiales qui restent trop anonymes, sans véritable unité entre les disciples de Jésus.

2. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

Nous ne pouvons nous accommoder d'à peu près, nous contenter de gestes superficiels : cet amour entre chrétiens doit être christique, radical, total, entier. Nous devons nous aimer COMME JESUS NOUS A AIMES : ce qui a deux sens. 1) Il s'agit de l'imiter, de le prendre comme modèle en relisant l'évangile ( Il a vécu avec des disciples très différents les uns des autres, il leur a enjoints de s'accepter, il a fait preuve de patience aveceux, les a protégés, leur a lavé les pieds en ordonnant : " Vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres". A présent il va donner sa vie pour eux). Il leur faut donc vivre entre eux ces mêmes exigences jusqu'au bout. 2) Mais COMME signifie aussi PARCE QUE, PUISQUE... : Jésus ne reste pas un modèle extérieur que nous aurions à copier laborieusement. Son amour imprègne ses disciples : nous nous aimerons grâce à l'amour que notre Seigneur nous donnera. C'est sa charité qui nous brûlera jusqu'à pouvoir accomplir l'impossible : nous aimer...comme Lui ! Par lui, en Lui, notre charité (mot à revaloriser : super-amour) acceptera la croix. Si notre lien à Jésus est distendu, nous restons incapables d'aimer COMME LUI !

3. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres.

Le Fils de l'homme est roi et juge de toutes les nations ( Daniel 7, 13). Son itinéraire d'amour doit apporter le salut à tous les peuples, son amour crucifié et ressuscité doit se répandre, être révélé partout et jusqu'à la fin du monde. Non par conquêtes, croisades, phénomènes extraordinaires mais simplement par le témoignage de communautés dont les membres pratiquent entre eux la charité du Christ. Tel sera le 1er argument, la cause première de la conversion.

Dans un monde qui cherche la paix sans jamais la trouver, il faut que l'on voie non un gentil croyant, une famille pieuse, un héros de la cause humanitaire, une organisation fastueuse, un prêtre dévoué, un moine ascète, une S½ur mystique....mais ici et là, partout, des hommes et des femmes qui S'AIMENT COMME JESUS LES A AIMES. C'est cela UNE PAROISSE. La charité fraternelle est le premier et le plus grand témoignage qui peut étonner, interpeller, séduire. En ce temps pascal, nous méditons ces lignes et tout le Discours d'adieu ( Jean 13-17) : nous n'avons pas à inventer l'Eglise et notre vie de foi. Les traits en sont dessinés là : à nous de lire, et d'obéir. Le reste est perte de temps

5e dimanche ordinaire, année C

Auteur: Cochinaux Philippe
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Dans une vie antérieure, lorsque j'étais aumônier de prison, j'étais toujours frappé par la parole des détenus qui allaient quitter ce lieu soit parce qu'ils arrivaient au bout de leur peine, soit parce qu'ils étaient libérables sous condition. Peu de temps avant leur départ, je m'autorisais à leur poser la question suivante : « et vous, qu'allez-vous faire en premier lieu en quittant le milieu carcéral ? » Ce qui m'étonnait toujours, c'était que la majorité des détenus avaient la même réponse. « Quand je sortirai, Monsieur l'aumônier, j'irai voir la mer ». Et oui, la mer. Mais pourquoi la mer ? leur demandai-je. « Parce que la mer offre un grand sentiment de liberté. Il n'y a pas de murs dans la mer. Il n'y a plus de frontières visibles dans les océans. Seulement l'horizon, à perte de vue. Sur la mer, nous partons au large ». Je nous invite alors à nous poser la même question. Et si j'étais, moi, dans cette situation, après avoir été enfermé, dans mon corps ou dans mon âme, pendant plusieurs mois, voire des années, que ferais-je à l'instant de ma propre libération ? A chacune et chacun d'entre nous d'y répondre. Reconnaissons que si nous n'avons pas fait l'expérience du monde carcéral, nous pouvons malgré tout être également enfermés en nous-mêmes par une foule d'éléments, certains très préoccupants et d'autres plus anodins. Nous pouvons, nous aussi, avoir le sentiment d'être envahis, submergés par notre propre petit monde. Il y a parfois tant de mondes différents qui habitent en nous que nous n'avons plus l'impression d'exister par nous-mêmes comme si notre prénom était devenu « foule » : f.o.u.l.e. Foule d'événements difficiles à vivre, foule de souffrances et de maladies qui n'en finissent pas, foule d'énervements et d'impatience. Tant de foules foulent aux pieds de nos existences. Heureusement, pour nous, il y en a d'autres plus heureuses : les foules de moments d'amour et d'amitié, les foules de gestes de tendresse et de parole de réconfort, les foules de regards de douceur offerts. Et avec le temps laissé au temps, nous ne les voyons plus toujours. Nous sommes trop pris par l'événement de l'instant présent. Pour nous retrouver, nous devons oser prendre le risque de quitter toutes ces foules qui nous compressent en nous-mêmes. Nous sommes conviés à partir au large de nos histoires respectives. A l'instar de Jésus, dans l'extrait d'évangile que nous venons d'entendre. Lui aussi ressent le besoin de quitter la foule un instant. Non pas pour s'en éloigner à jamais mais plutôt pour reprendre une certaine distance qui lui permet de mieux voir, de mieux percevoir la réalité de leurs désirs et de leurs attentes. En effet, même pour l'ascensionniste, une montagne est souvent plus claire vue de la plaine. S'il en est ainsi, alors éloignons-nous aussi de nos foules intérieures quelques soient joyeuses ou encombrantes. Prenons le large de notre c½ur pour mieux nous réapproprier ce qui fait à la fois la richesse de nos vies et la dureté de certaines périodes à traverser. Quittons ces diverses foules et prenons quelques instants ce large pour partir à la rencontre de nos profondeurs. Dans la profondeur de nos existences, au large de nos foules personnelles, nous pouvons alors découvrir ou redécouvrir la richesse et l'essence même de nos existences. Dans les eaux profondes de nos mers intérieures, nous traversons des tempêtes apaisées et des moments de grand calme. Dieu le Fils nous invite à remonter sur les barques de nos vies et de partir vers cet horizon en toute confiance comme ses disciples ont pu en faire l'expérience. Tout comme eux, offrons notre confiance à Dieu et naviguons avec Lui sur les mers de nos histoires blessées. En plongeant dans la profondeur de notre âme et de notre c½ur, nous retrouverons un ensemble de richesses qui font la beauté de notre pèlerinage terrestre. En nous, jetons les filets de la mémoire et de l'espérance pour trouver ou retrouver les énergies nécessaires qui nous permettront à la fois d'affronter nos expériences présentes mais aussi d'être à nouveau capable de nous réjouir de ces multitudes de petits bonheurs qui parsèment nos journées lorsque nous prenons le temps de nous arrêter pour nous en rendre compte. Tout comme les disciples, cette mise au large de nos foules personnelles ne se fait plus seul. Nous sommes accompagnés par le Fils qui nous guide dans cette voie au c½ur de nos plus profondes profondeurs. Que l'Esprit de Dieu souffle en nous pour que nous partions sans crainte et en toute confiance vers ce lieu intérieur où se noue la rencontre entre Dieu et nous. Que la mise au large éclaire nos vies d'une lumière nouvelle vers un horizon sans frontières avec l'espérance que le Seigneur s'est embarqué avec nous dans l'aventure de la vie.

Amen.

6e dimanche de Pâques, année C

Auteur: Van Aerde Michel
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Après tous les discours électoraux que nous avons pu écouter ces jours-ci, je ne vais pas en rajouter. Mais, sur fond d'élections françaises, la question de l'apôtre Jude est pertinente : « Pour quelle raison vas-tu te manifester à nous, et non pas au monde ? » Pourquoi te manifestes-tu à nous seulement, en privé, en petit groupe, dans le secret, au plus profond du c½ur... et pas sur les écrans de télévision, par la radio et dans tous les journaux. Il y a des chaînes qui utilisent le satellite, aujourd'hui l'information est globale. Nous utilisons beaucoup l'Internet, pourquoi ne te manifestes-tu pas dans les Médias ?

Tout d'abord la foi chrétienne n'est pas d'abord une affaire de conditionnement, ni de propagande, le Dieu vivant nous respecte trop. Elle n'est pas non plus une affaire de programme de gouvernement, il n'est plus question de rites ni de lois, mais d'amitié. Il s'agit d'une adhésion du c½ur. C'est une affaire d'amour et l'amour suppose une intériorisation.

Finalement, cette question renvoie à la question de Dieu. La nature de Dieu et sa manifestation ne peuvent pas être contradictoires. Dieu se révèle selon ce qu'il est. Il se manifeste d'une manière qui est en accord avec son être profond. Nous aimerions parfois un Dieu qui s'impose, un Dieu éclatant, le Dieu du tonnerre et des tremblements de terre. Un Dieu qui peut faire peur aux indécis, un Dieu qui peut faire souffrir les pervers, un Dieu capable de se venger, capable de punir les transgresseurs, de réprimer les méchants. La Bible nous présente de temps en temps ce visage de Dieu-là, telle que se la représentaient les israélites encore mal dégrossis, dans leur histoire compliquée. Mais progressivement, on perçoit bien que cela ne tient pas. Et c'est au plus fort avec le prophète Elie qui, je vous le rappelle, a fait tomber le feu du ciel et qui a décapité les prophètes de Baal, que Dieu se révèle non pas dans la tempête, le tonnerre, ni le tremblement de terre, mais dans le murmure d'une brise légère.

Jésus se révèle ainsi au c½ur. Et il nous promet l'Esprit Saint, ce souffle discret mais puissant, un enthousiasme qui transforme le monde en le convertissant. Il s'agit de découvrir la relation qui unit le Père au Fils, et qui peut nous unir entre nous si nous vivons selon la Parole de Jésus.

6e dimanche ordinaire, année C

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

A partir de son baptême, Jésus a commencé à circuler en lançant la Bonne Nouvelle : "le Royaume de Dieu s'approche" (le kérygme) et en en donnant des signes : des guérisons. Parmi les nombreux disciples qui se sont mis à le suivre, il en a choisi 12 qu'il a appelés "Apôtres" (envoyés) pour reconstituer l'Israël aux 12 tribus. Il reste à donner un contenu à ce Royaume : voici donc le grand discours où il enseigne quels sont les membres de ce Royaume et quelles doivent être leurs m½urs. Nous l'écoutons au cours de ces trois dimanches.

Il est intéressant de comparer le texte de Luc avec la version de S. Matthieu ( Le célèbre" Sermon sur la montagne", chap.5-7).

OUVERTURE DU GRAND SERMON DANS LA PLAINE

Jésus descend de la montagne avec les 12 Apôtres et s'arrête dans la plaine. Il y a là un grand nombre de ses disciples et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem et du littoral de Tyr et de Sidon....

Jadis Moïse était descendu de la montagne du Sinaï avec les Tables de pierre portant les 10 commandements de Dieu ('Tu feras ceci...Tu ne feras pas cela..."). Ici Jésus descend avec des hommes et il va lancer une proclamation pour remplir nos c½urs de pierre du Bonheur de Dieu. L'enseignement s'adresse à toutes les catégories (les plus proches, les sympathisants, les gens du pays et déjà les étrangers). Donné en un lieu non précisé, il a une portée universelle. Il vaut pour toute l'humanité, toujours et partout.

Il commence par 4 béatitudes suivies de 4 avertissements contraires : voici les 3 premières présentées avec leurs parallèles.

Heureux vous les pauvres : le Royaume de Dieu est à vous Heureux vous qui avez faim maintenant : vous serez rassasiés. Heureux vous qui pleurez maintenant : vous rirez.

Mais malheureux vous les riches : vous avez votre consolation. Malheureux vous qui êtes repus maintenant : vous aurez faim. Malheureux vous qui riez maintenant : vous serez dans le deuil et vous pleurerez.

Le tableau est sans nuances et pour cela il n'est pas facile à interpréter justement. Peut-on séparer l'humanité en 2 colonnes ?...

Le Royaume de Dieu est donc ouvert dès à présent pour "les pauvres". Matthieu ajoutera "pauvres en esprit" pour ne pas faire dépendre la grâce de l'état de fortune mais chez Luc, le mot est employé 10 fois et désigne toujours les pauvres au plan matériel. Il n'est pas question de tolérer un état de fait en consolant les pauvres par de vagues promesses tout en leur demandant de se résigner à leur sort. Le mot "résigner" ne se trouve nulle part dans les Evangiles.

Il y a une forte insistance sur le renversement de situation qui aura lieu dans un avenir non précisé mais certain. Les uns qui actuellement jouissent de la vie et des plaisirs doivent s'attendre à connaître les malheurs qui aujourd'hui frappent les autres. Cette idée avait déjà été énoncée par Marie dans son Magnificat : " ...Dieu renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles ; il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides"(1, 52 ). Plus tard une parabole racontera aussi le même renversement entre le pauvre Lazare et le riche resté sourd à ses appels.( 16, 19)

Jésus ne profère pas de malédiction : ses paroles sont plutôt un avertissement, un appel à prendre conscience - MAINTENANT - de l'enjeu, à décider une conversion pendant qu'il en est temps. Car il n'y a pas de fatalité, tout n'est pas joué. La netteté des formules est là pour clarifier le regard et entraîner à l'option urgente.

Au regard de ce texte, faut-il s'étonner qu'une société qui idolâtre la jouissance immédiate écarte de la foi évangélique et vide les églises ?

4ème OPPOSITION

Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l'homme. Ce jour-là, soyez heureux et sautez de joie car votre récompense est grande dans le ciel ; c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.

Malheureux êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous : c'est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes.

Celui qui se décide à être un vrai disciple de Jésus ne doit pas s'attendre à des acclamations unanimes. Choisissant de vivre selon l'Evangile, il va naturellement adopter un comportement qui tranchera sur celui des autres, même à l'intérieur de sa famille. Non seulement il essuiera moqueries et sarcasmes mais parfois il subira calomnies, vexations, haine car sa conduite apparaîtra comme une critique de l'égoïsme et de l'indifférence.

L'Eglise ne doit donc pas chercher l'approbation de tous et les félicitations. Au contraire, sa fidélité à l'enseignement de son Seigneur la démarquera vis-à-vis de m½urs et d'opinions trouvées normales dans la société. On en voudra à cette organisation qui n'entre pas dans "le politiquement ou l'économiquement correct". On tancera ces croyants qui ne vivent pas comme les autres. La persécution ne viendra pas d'abord à propos d'idées ou de pratiques religieuses mais à propos du style de vie.

Et Jésus nous invite à relire la Bible où l'on voit en effet que toujours les foules aimaient les prophètes qui les berçaient d'illusions, qui approuvaient une société injuste tout en promettant paix et bonheur. Au contraire on détestait les vrais prophètes qui osaient dénoncer les manquements à la justice, menaçaient de châtiment proche, exhortaient à opérer au plus tôt une conversion radicale.

Ainsi donc les disciples, moqués et maltraités, deviendront "les pauvres, les affamés, les pleureurs" : les 3 premières béatitudes ne seront pas le fruit de leurs efforts mais le résultat de leur fidélité. Dans le détachement à l'endroit des biens, à travers leurs manques et leurs souffrances, ils feront l'expérience du véritable bonheur de Dieu.

" Je voudrais m'adresser à tous afin que, convaincus de la gravité de l'heure présente et conscients de leurs responsabilités, ils mettent en ½uvre - par leur mode de vie personnelle et familiale, par leur usage des biens..... - les mesures inspirées par la solidarité et l'amour préférentiel des pauvres qu'exigent les circonstances et que requiert surtout la dignité de la personne humaine..." ( JEAN-PAUL II : Encyclique sur la Question sociale, § 47 - 1987)

7e dimanche de Pâques, année C

Auteur: Van Aerde Michel
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Pour entrer dans cette prière extraordinaire de Jésus à son Père, je vous propose de vous demander si vous avez connu dans votre vie quelques instants de bonheur et à quelle occasion. Cette réflexion, nous pourrions la faire par petits groupe de cinq ou six personnes, mais ce n'est pas l'habitude. Vous pourrez la reprendre chez vous, à deux ou trois, en famille ou avec des amis. Ma question est celle-ci : « Ai-je connu quelques instants de bonheur et à quelle occasion ? »

Si nous mettons en commun nos réponses, nous voyons que ces instants de joie profonde et de vrai bonheur correspondent toujours, presque toujours à une vie relationnelle riche, à un sentiment de communion, d'unité intense avec les autres, avec le monde et avec Dieu.

Se sentir relié, relié aux autres, relié à Dieu, relié à la nature et à tout l'univers, dans une vie qui a du sens, voilà ce qui nous comble et à quoi nous aspirons. Au plus simple, cela peut être sur les gradins du stade, au moment fugitif où la foule se lève et hurle sa joie parce qu'un but est marqué, ce peut être de manière plus sérieuse, lors d'une marche de manifestation de solidarité. Ce sentiment de communion et d'unité peut nous saisir en bien des occasions. Il y correspond un sentiment de plénitude et de maturité. On sent que la vraie vie est là et l'on aspire à y demeurer.

Cela commence au niveau de la famille : vivre un couple harmonieux, au c½ur d'une famille harmonisée. Cela continue dans le travail, quand les relations y sont respectueuses pour une réussite qui profite à tous, cela se poursuit dans la vie politique : « unis dans la diversité », c'est la devise de l'Europe et ce n'est autre que le modèle même de la Trinité, ce dont nous parle Jésus dans l'Evangile aujourd'hui : « qu'ils soient un comme nous sommes un ».

Curieux paradoxe : voici que l'on en vient à écrire « un » au pluriel. « Qu'ils soient », c'est au pluriel, « qu'ils soient un », c'est un pluriel qui n'empêche pas l'unité. C'est comme lorsqu'il nous arrive de dire « nous étions seuls ». Comment cela ? Ou bien vous étiez « seul », tout seul, ou bien vous étiez au moins deux et vous n'étiez pas seuls ! Mais on se comprend. Ici, on parle d'unité justement parce qu'il y a un pluriel et que ce pluriel est relié, unifié. Il ne s'agit pas d'une fusion, comme lorsque les grains de quartz fondent pour former un bloc de verre. Il s'agit d'une communion et la diversité est surmontée par quelque chose qui l'unifie et la transforme en richesse et en joie. « Qu'ils soient Un comme nous sommes un, moi en toi et toi en eux ».

Cette unité là, nous le savons, est impossible sans l'amour. Si l'amour n'est pas là, on n'a plus que l'uniformité impersonnelle, celle de l'armée et celle des règlements. L'Europe pourra toujours légiférer ou dé-régulariser, selon les modèles économiques, pour laisser libre cours aux cruelles lois du marché, aucune loi ni absence de loi n'établira l'harmonie. Il y faut du c½ur, il y faut de l'intelligence et du sens, il y faut de l'amour. Jacques Delors appelait « une âme pour l'Europe ». L'unité dans la diversité, c'est le modèle même du Dieu chrétien. « Qu'ils soient un comme nous sommes un, afin que le monde croie ». L'humanité est à l'image de Dieu et quand l'humanité s'unifie, cette image réapparaît.

Dieu est Trois et il est Un, Père, Fils et leur amour commun. L'Esprit Saint est cette relation qui unit le Père au Fils et qui se répand dans nos c½urs pour nous conformer à ce Fils pleinement accordé au désir de Dieu. L'Esprit Saint nous unit entre nous comme frères et s½urs d'un même Père. L'humanité n'est pas orpheline, notre projet de société juste et fraternelle n'est pas un rêve idéaliste déconnecté du grand projet de la Création. L'humanité émerge de la dure loi de l'évolution des espèces où le plus fort éliminait le plus faible. L'humanité n'est pas orpheline, elle n'est pas seule perdue dans l'univers infini, elle est habitée par un projet qui ne vient pas seulement d'elle-même et qui correspond entièrement à ce qu'elle est : son existence a un sens.

Je suis vivant parce quelqu'un m'a aimé et m'a convoqué. Nous sommes ensemble parce que Dieu nous appelle à partager sa perfection. Et cette perfection, c'est le bonheur et ce bonheur, c'est d'être aimé, c'est d'aimer autant qu'on est aimé, c'est d'être relié, c'est de connaître la confiance et la réciprocité, c'est de ne faire qu'un avec d'autres êtres humains. C'est de vivre une communion dont l'eucharistie d'aujourd'hui est la nourriture discrète et cachée mais tout à fait vitale.

Il est clair que nos chants sont mieux articulés que les hurlements des stades, que notre silence, après les lectures ou la communion, est habité d'une présence qui va bien au-delà du bref silence des fin de concert. Notre communion nous unit de façon bien plus subtile que les mondanités d'un club ou la discipline d'un parti. L'Eglise a certes des aspects archaïques, mais aucune institution n'est aussi ancienne, et aucune institution n'a été capable de se renouveler à pareille échelle et aussi fondamentalement.

Que l'Esprit Saint nous aide à progresser en accord profond avec le Dieu qui nous habite et qui est déjà en lui-même cet amour, cette communion pleinement réalisée, à laquelle non seulement nos peuples, l'Europe, mais aussi toute l'humanité aspirent confusément.

Vivons la prière de Jésus : « Qu'ils soient un, comme nous sommes un »

7e dimanche de Pâques, année C

Auteur: Van Aerde Michel
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Pour entrer dans cette prière extraordinaire de Jésus à son Père, je vous propose de vous demander si vous avez connu dans votre vie quelques instants de bonheur et à quelle occasion. Cette réflexion, nous pourrions la faire par petits groupe de cinq ou six personnes, mais ce n'est pas l'habitude. Vous pourrez la reprendre chez vous, à deux ou trois, en famille ou avec des amis. Ma question est celle-ci : « Ai-je connu quelques instants de bonheur et à quelle occasion ? »

Si nous mettons en commun nos réponses, nous voyons que ces instants de joie profonde et de vrai bonheur correspondent toujours, presque toujours à une vie relationnelle riche, à un sentiment de communion et d'unité intense avec les autres, avec le monde et avec Dieu.

Se sentir relié, relié aux autres, relié à Dieu, relié à la nature et à tout l'univers, dans une vie qui a du sens, voilà ce qui nous comble et à quoi nous aspirons. Cela peut être sur les gradins du stade, au moment très fugitif où la foule se lève et hurle sa joie parce qu'un but est marqué, cela peut être de manière plus sérieuse, lors d'une marche de manifestation de solidarité et de protestation. Ce sentiment de communion et d'unité peut nous saisir en bien des occasions. Il y correspond un sentiment de plénitude et d'achèvement, de maturité et de solidité. On sent que la vraie vie est là et l'on aspire à y demeurer.

Cela commence au niveau de la famille : vivre un couple harmonieux, vraiment uni, au c½ur d'une famille multiple et harmonisée. Cela continue dans le travail, que les relations y soient respectueuses et de partenariat pour une réussite commune qui profite à tous équitablement, cela se poursuit dans la vie politique et sociale : « unis dans la diversité », c'est la devise de l'Europe et cela n'est autre que le modèle même de la Trinité, ce dont nous parle Jésus dans l'Evangile aujourd'hui : « qu'ils soient un comme nous sommes un ».

Curieux paradoxe : voici que l'on en vient à écrire « un » au pluriel. « Qu'ils soient », c'est au pluriel, « qu'ils soient un », c'est un pluriel qui n'empêche pas l'unité et une unité qui n'empêche pas le pluriel. C'est comme lorsqu'il nous arrive de dire « nous étions seuls ». Comment cela ? Ou bien vous étiez « seul », tout seul, ou bien vous étiez au moins deux et vous n'étiez pas seuls ! Mais on se comprend. Ici, on parle d'unité justement parce qu'il y a un pluriel et que ce pluriel est relié, unifié. Il ne s'agit pas d'une fusion, comme des grains de sable dans un bloc de verre, la diversité n'est pas effacée, il s'agit d'une communion et la diversité est surmontée par quelque chose qui l'unifie et la transforme en richesse et en joie. « Qu'ils soient Un comme nous sommes un, moi en toi et toi en eux ».

Cette unité là, nous le savons, est impossible sans l'amour. Si l'amour n'est pas là, on n'a plus que l'uniformité impersonnelle, celle de l'armée et celle des règlements. L'Europe pourra toujours légiférer ou dé-régulariser, selon les modèles économiques, pour laisser libre cours aux cruelles lois du marché, aucune loi ni absence de loi n'établira l'harmonie. Il y faut du c½ur, il y faut de l'intelligence et du sens, il y faut de l'amour. Jacques Delors appelait « une âme pour l'Europe ». L'unité dans la diversité, c'est le modèle même du Dieu chrétien. « Qu'ils soient un comme nous sommes un, afin que le monde croie ». L'humanité est à l'image de Dieu et quand l'humanité est unie, l'image n'est plus défigurée.

Dieu est Trine et il est Un, Père, Fils et leur amour commun. L'Esprit Saint est cette relation qui unit le Père au Fils et qui est répandu dans nos c½urs pour nous conformer à ce Fils accordé au désir de Dieu. L'Esprit Saint nous unit entre nous comme frères et s½urs d'un même Père. L'humanité n'est pas orpheline, notre projet de société juste et fraternelle n'est pas un rêve idéaliste déconnecté du grand projet de la Création. L'humanité émerge de la dure loi de l'évolution des espèces où le plus fort élimine le plus faible. L'humanité n'est pas orpheline, elle n'est pas seule perdue dans l'univers infini, elle est habitée par un projet qui ne vient pas seulement d'elle et qui correspond entièrement à ce qu'elle est : son existence a un sens.

Je suis parce quelqu'un m'a aimé et m'a convoqué. Nous sommes ensemble parce que Dieu nous appelle à partager sa perfection. Et cette perfection, c'est le bonheur et ce bonheur, c'est d'être aimé, c'est d'aimer autant qu'on est aimé, c'est d'être relié, c'est de connaître la confiance et la réciprocité, c'est de ne faire qu'un avec d'autres êtres humains. C'est de vivre une communion dont l'eucharistie d'aujourd'hui est la nourriture discrète et cachée mais bien réelle et fondamentale.

Il est clair que nos chants sont mieux articulés que les hurlements des stades, que notre silence, après les lectures ou la communion, est habité d'une présence qui va bien au-delà du silence des salles de spectacle ou de concert. Notre communion nous unit de façon bien plus subtile que la discipline d'un club ou d'un parti. L'Eglise a certes des aspects archaïques, mais aucune institution n'est aussi ancienne, et aucune institution n'a été capable de se renouveler à pareille échelle et aussi fondamentalement.

Que l'Esprit Saint nous aide à grandir et à progresser en accord profond avec le Dieu qui nous habite et qui est déjà en lui-même cet amour et cette communion pleinement réalisée à laquelle non seulement nos peuples, l'Europe, mais aussi toute l'humanité aspire confusément.

7e dimanche de Pâques, année C

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Le long discours d'adieu de Jésus à ses disciples culmine sur la célèbre et magnifique prière du chapitre 17 . Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel et dit : " PERE, l'heure est venue..." (Jn 17, 1).

Car Jésus n'est pas qu'un maître dont il suffirait d'écouter les leçons pour ensuite les appliquer avec talent ou même avec génie. C'est parce qu'il a sans cesse prié, parce qu'il est resté suspendu à la Volonté de son Père, que Jésus a pu accomplir sa mission ; c'est parce qu'il a beaucoup prié qu'il a à présent la force de marcher au supplice le plus horrible. A présent il prie pour ses pauvres et bien-aimés disciples dont il connaît la lâcheté car il sait que seule la Grâce de son Père, venant en eux, leur permettra d'accomplir leur mission. Toute prédication doit commencer et s'achever par la prière.

Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi...

Dans sa prière, Jésus ne porte pas seulement ce petit groupe d'apôtres réunis autour de lui en ce soir tragique : sa prière embrasse la multitude innombrable de tous ceux et celles qui, partout et jusqu'à la fin des temps, accepteront l'Evangile. En effet, grâce à sa prière, sa parole sera répercutée par cette poignée d'hommes et elle mettra le feu au monde pour ne plus jamais s'éteindre. Aujourd'hui encore, ne l'oublions pas : notre foi n'est pas une vertu acquise mais l'effet de la prière de Jésus pour chacun et chacune de nous. Nous sommes portés par la prière du Verbe de Dieu qui nous relie à son Père. Ses bras ouverts sur la croix signifient qu'il est éternellement en attitude d'intercession pour les siens

Que tous, ils soient UN, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi. Qu'ils soient Un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m'as envoyé(....) Que leur UNITE soit parfaite : ainsi le monde saura que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.

Si Dieu a créé le monde, si le Fils de Dieu s'est fait chair, si Jésus a proclamé la Bonne Nouvelle, s'il a formé des disciples, s'il a guéri des malades, s'il a fini par donner sa vie sur la croix, s'il est ressuscité, s'il a voulu que ses disciples s'assemblent pour partager son Eucharistie... : c'est dans un seul but : rassembler les hommes dans l'unité.

Pas pour que des privilégiés expérimentent des phénomènes religieux, dirigent le monde ou l'éblouissent par des constructions ou des cérémonies. Pas non plus pour nous juxtaposer dans un climat de vague tolérance. Mais pour nous unir en Dieu. Bien plutôt pour nous laisser unir en Dieu Père.

Tous les projets d'unification des sociétés se lézardent et s'effondrent parce qu'ils ne visent pas assez haut. Signer des traités de paix, revendiquer les droits de l'homme, en appeler à plus de générosité, monter de grosses organisations nationales et internationales : toutes ces tentatives n'aboutissent qu'à des résultats précaires ou avortent parce que SEUL DIEU PEUT UNIR LES HOMMES. NOUS SOMMES APPELES A NOUS UNIR COMME LE PERE ET LE FILS SONT UNIS DANS L'AMOUR.

La séparation des chrétiens en Eglises différentes est donc LE scandale le plus abominable du monde ! La surmonter reste l'urgence première ! Car ainsi, et ainsi seulement, le monde pourra croire. L'UNITE dans laquelle Dieu nous appelle - et que seul JESUS peut réaliser - fait notre impact missionnaire. Car les gens, d'abord, ne croiront jamais qu'au témoignage de l'AMOUR, un AMOUR tellement fort qu'ils y verront l'épiphanie, l'apparition de Dieu qui vient à eux pour les aimer.

Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant même la création du monde...

Jésus n'est pas un conquérant des c½urs : tous ceux qui sont venus à lui, il les a toujours considérés comme un don de son Père. C'est bien pour cela qu'il a sans cesse veillé sur eux, et c'est pour les sauver de leur péché qu'il va donner sa vie. Il les aime tellement qu'il ne peut supporter d'être séparé d'eux. " Je veux que...". Pierre, le téméraire, Thomas, l'incrédule, Jean, le violent...vous et vous et toi : la prière de Jésus est tellement puissante qu'elle peut nous arracher à nos égoïsmes pour nous rassembler dans "l'être-avec-Jésus" Le ciel n'est pas un lieu quelque part : c'est Quelqu'un : Jésus dans la gloire partagée avec nous. Quelle tristesse de voir tant d'hommes, même baptisés, qui ne veulent pas se laisser attirer vers cette Rencontre !!...

* * * * PÈRE juste, le monde ne t'a pas connu, mais moi je t'ai connu et ces hommes ont reconnu que tu m'as envoyé. Je leur ai fait connaître ton Nom et je le ferai connaître encore : pour qu'ils aient en eux l'AMOUR dont tu m'as aimé et que MOI aussi, je sois en eux.

La mission de Jésus n'a pas été de faire du bien mais de révéler le Dieu PERE et loin de s'achever par la croix, cette mission au contraire se poursuit au long des siècles et dans tous les peuples. Cette Révélation n'est pas diffusion d'un programme, enregistrement dans une institution : les mots de Jésus instillent l'Amour même de Dieu dans les c½urs croyants, cet Amour vécu entre le Père et le Fils, et ils y instituent la présence même du Fils.

Jésus l'avait dit peu avant : " Si quelqu'un m'aime, il observera ma parole, et mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure " ( Jn 14, 2)

Transformés par l'Amour, qui est ce Dieu en dialogue éternel, les croyants sont UN, ils vivent dans la PAIX. Hélas , trop de chrétiens ignorent le caractère sublime de leur vocation ; trop de sermons et de catéchèses stagnent dans une vision à courte vue ; trop de réunions s'enlisent dans des bavardages ; trop d'heures sont données à de vagues activités philanthropiques ; trop de liturgies n'introduisent pas les fidèles au c½ur du mystère ; trop de prières restent des demandes enfermées dans des intérêts individuels.

Etre porté par la prière de Jésus Se laisser attirer dans l'UNITE divine Devenir une humanité qui vit dans la relation du Père et du Fils. Se savoir appelé - avec tous ses défauts et ses défaillances - à rejoindre le Fils pour une Vie éternelle Connaître le Père et donc se connaître comme fils - unique, différent de tous les autres - et reconnaître les disciples, tous différents, comme fils eux aussi Se savoir rempli de l'amour même que Dieu a pour Jésus, Croire que l'on est habité par le Fils, et donc que le Fils continue à s'incarner Prendre sa chair pour devenir son temple en communion avec les autres..

Pour que se réalise dès que possible cette UNITE, nous prions, en Eglise, cette semaine, afin que l'Esprit souffle et rassemble les enfants de Dieu dispersés.