2e dimanche de l'Avent, année C

Auteur: Cochinaux Philippe
Temps liturgique: Avent
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

En revenant de la clinique, lorsque le premier enfant est entré dans sa nouvelle chambre, quelques jours après sa naissance, il s'est émerveillé devant tant de belles choses. Dans sa petite tête de nouveau-né, il ne savait pas si c'était la couleur paille de mur, la frise décorée de petits Winnie l'Ourson ou encore son lit qui semblait déjà ancien et qui venait sûrement d'être repeint par papa dans les tons soleil. Il s'étonnait d'être entouré d'autant de peluches et aimait son petit carrousel musical qui jouait des petits airs de comptines pour l'aider à s'endormir tandis que le regard tendre de maman se penchait sur lui. Il se sentait vraiment bien dans son nouveau petit royaume et il espérait que chaque enfant du monde aurait autant de chances que lui. Le second enfant quant à lui, lorsqu'il ouvrit les yeux, comprit que la vie sera sans doute plus dure pour lui. Les mûrs n'avaient sans doute jamais été lavés, le sol était de terre ferme, les animaux qui l'entouraient n'étaient pas des peluches mais étaient bien vivants. Il ne pouvait pas en douter vu l'odeur qui régnait dans la pièce. Son petit lit de paille était malgré tout confortable. Et pourtant, il était heureux, car auprès de lui se trouvaient ses deux parents et quelques bergers qui passaient par là. Le premier enfant est né récemment dans notre région. Le second, l'enfant-Dieu, est né il y a un peu plus de deux mille ans. C'est étonnant lorsque nous comparons ces deux situations. Nous aurions pu nous attendre au contraire. L'enfant-Dieu aurait quand même pu naître dans le meilleur hôpital de la région, entourés des meilleures infirmières accoucheuses et du plus réputé gynécologue. Et voilà que l'histoire s'est passée tout autrement. Et c'est sans doute tant mieux pour nous. Je m'explique.

Lorsqu'un enfant est annoncé, au-delà de la joie qu'un tel événement procure, les jeunes parents prennent le temps de préparer sa venue. La chambre est prêtre, bien en ordre pour l'accueillir. Un peu à l'instar d'autres moments de l'existence où nous invitons des proches à rejoindre notre table. Nous mettons notre maison en ordre pour les recevoir. Tout est prêt pour que l'environnement soit le plus agréable possible à nos hôtes. Nous soignons les moindres détails, heureux de pouvoir les accueillir. D'ailleurs, je me souviens, lorsque j'étais enfant, chez ma grand-mère, à table, il y avait toujours une chaise vide alors que le couvert était dressé. C'était, disait-elle, la place de la Vierge Marie. Il fallait qu'elle soit prête au cas où Marie viendrait se joindre à nous à l'improviste. Un peu comme Dieu qui vient Lui aussi toujours nous rendre visite à l'improviste. Comme s'il n'aimait pas que nous ne restions que dans l'attente en oubliant de vivre notre vie tout simplement. Dieu semble aimer s'inviter chez nous au moment où nous nous y attendons le moins dans le brouhaha de nos existences. Or il n'est pas facile de mettre de l'ordre dans notre désordre intérieur permanent. Nous sommes pris par le tourbillon de la vie, par une immédiateté de plus en plus grande, par les soucis réels causés par l'injustice de la souffrance, par le temps douloureux du deuil et de l'expérience de la séparation de celle ou celui qui nous avons tant aimé sur cette terre. Parfois, nous pouvons avoir le sentiment que notre vie a des relents apocalyptique et nous ne voyons plus que le chaos qui existe, voire subsiste contre vents et marées. Puissions-nous alors découvrir, à l'image de l'évangile de ce jour que derrière chaque chaos, à un moment où nous nous y attendons le mois, nous pourrons voir le Fils de l'homme dans la gloire. Alors, s'il est vrai que notre c½ur n'est sans doute pas l'endroit le mieux rangé tellement nous pouvons avoir le sentiment d'être bouleversés par la réalité de la Vie, ne nous laissons toutefois pas encombrer par cette réalité. En effet, même si notre c½ur nous donne parfois le sentiment d'être une étable, pourtant des choses merveilleuses peuvent se vivre. Alors, heureux sommes-nous de nous dire que le Christ Jésus est né dans une crèche et que c'est dans un tel lieu qu'il a commencé sa vie d'homme. Oui, heureux sommes-nous car, c'est sans crainte, que nous pouvons aujourd'hui encore l'accueillir au c½ur de notre c½ur, crèche vivante et parfois chaotique où Dieu vient inhabiter. Car c'est dans un c½ur comme le nôtre que Dieu a choisi de venir vivre. Il se repose en chacune et chacun de nous et rayonne de sa divinité lorsque nous la laissons transparaître dans tous les actes de douceur et de tendresse que nous posons. S'il en est ainsi, que le Christ Jésus vienne alors nous surprendre chacune et chacun, à l'improviste, sur la paille de nos vies.

Amen.

2e dimanche de l'Avent, année C

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Avent
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

ECOUTER LA PAROLE DE DIEU

Dans la prière chrétienne, il s'agit moins de parler à Dieu que de l'écouter. Que me demande-t-il ? que veut-il de moi ? comment réussir ma vie avec lui ? : voilà la seule chose passionnante et capitale à découvrir. Et où me parle-t-il donc ? Dans le recueil des Ecritures saintes. Avez-vous une Bible, ou du moins un Nouveau Testament ? Et si oui, gardez-vous ce Livre sur un rayon de bibliothèque ou l'ouvrez-vous avec respect ? La Bible est toujours et partout le best seller n° 1 mais est-elle ouverte, lue, scrutée, étudiée ? Pourtant lors de l'Eucharistie, après la proclamation de l'Evangile, le prêtre présente le Livre en lançant : " Acclamons la Parole de Dieu". C'est un homme qui vient de parler, c'est un homme qui a écrit le texte lu - mais la Tradition de l'Eglise nous affirme que, à travers cette diction et ces pauvres mots, Dieu dit quelque chose aux auditeurs. Il dit quoi ? C'est tout le travail de la prière que de découvrir la perle, d'extraire le trésor caché dans ces lignes. Vous me dites "Oh, j'ai essayé de lire la Bible, et je me suis découragé car je ne comprends pas". Exact : la Bible est un continent secret, touffu ; elle est née dans une autre civilisation que la nôtre. Pour en trouver les merveilles, il faut une aide.

Essayons avec l'Evangile de ce dimanche.

Chaque semaine, vous sortez de la messe avec un petit feuillet comme celui-ci contenant un commentaire de l'évangile qui a été proclamé. Vous pouvez jeter ce billet en n'y voyant aucun intérêt. Vous pouvez le lire pour vous rappeler ce qui vous a échappé lors de la célébration. Mais attention : trop souvent les chrétiens s'arrêtent à une compréhension superficielle : "les mages sont venus voir l'enfant Jésus ; à Cana, Jésus a changé l'eau en vin ; il est allé dîner chez Zachée ; il a été condamné et est mort sur une croix, etc."....Oui tous ces faits sont écrits. Mais après ??? La foi n'est pas un cours d'histoire, on n'est pas chrétien parce qu'on connaît les épisodes de la Bible ou des Evangiles. Ces vieux textes ne sont Paroles de Dieu, ne deviennent Evangile, Bonne Nouvelle, que s'ils s'adressent à moi, s'ils m'interpellent aujourd'hui, s'ils me font rencontrer le Christ qui vient à moi pour me sauver, me libérer de mes chaînes, me conduire à Dieu.

Je vous propose un exercice avec le texte lu ce 2e dimanche de l'Avent.

L'an 15 du règne de l'empereur Tibère - Ponce-Pilate étant gouverneur de la Judée - Hérode, prince de Galilée - son frère Philippe, prince d'Iturée et de Traconitide - Lysanias, prince d'Abilène - Hanne et Caïphe, grands prêtres : la Parole de Dieu fut adressée dans le désert à JEAN, fils de Zacharie.

St Luc prend bien soin de dater l'événement . La foi chrétienne n'est donc pas évasion dans la solitude, refus de la société, repli sur l'intériorité, mépris du monde. Son impact se note dans le fil des événements rapportés par les journaux. Ainsi Dieu me parle aujourd'hui alors que les Grands de ce monde continuent à exercer leur pouvoir, ils ignorent tout de ce qui est en train de se produire dans un coin perdu du globe. Et cependant cet événement est d'une importance capitale : la face du monde va changer parce que, quelque part, un homme prête l'oreille à ce que Dieu lui dit et qu'il s'engage à fond pour y obéir et réaliser la Volonté de Dieu. Rien ne sert de se lamenter sur les péripéties de la politique. Qu'est-ce que Dieu me dit, à moi, aujourd'hui ? Comme ce Jean, est-ce que je me donne des plages de "désert", de silence, afin d'écouter ?...

Jean parcourut toute la région du Jourdain : il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés.

Le fils du prêtre Zacharie n'ira donc pas célébrer des liturgies au temple de Jérusalem comme son père : il se cantonne à Jéricho et les villages de la vallée et il propose aux gens de plonger dans les eaux du Jourdain en reconnaissant leurs péchés .Ainsi au début de l'Evangile, avant de rencontrer Jésus, on bute sur son prophète qui appelle à la purification : on doit reconnaître que l'on a péché contre Dieu, qu'il faut se laver de ses souillures et se convertir, c'est-à-dire changer de vie, prendre d'autres orientations. Si je refuse d'être mis en question, l'Evangile ne sera pas pour moi. Suis-je prêt à reconnaître mes infidélités ? Ai-je le désir du pardon ?

C'est comme il était écrit dans le livre du prophète Isaïe : "A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route ; tout ravin sera comblé ; toute montagne abaissée ; tout passage tortueux sera redressé et les chemins déformés aplanis. Et tout homme verra le salut de Dieu !!! "

 

Donc Jean accomplit à nouveau quelque chose qui s'était passé 6 siècles auparavant. En effet, après la destruction de Jérusalem, les habitants avaient été déportés vers Babylone. Or après 50 ans d'exil, un homme avait lancé la Bonne Nouvelle : " Préparez le chemin, on retourne chez nous !!!". Jean reprend ce message mais celui-ci prend une signification d'une toute autre ampleur : nous vivons sur notre terre mais le SEIGNEUR en personne va venir nous délivrer.

Pour cela, il faut agir : Dieu ne vient évidemment pas par des autoroutes mais dans nos c½urs.... à condition qu'ils se prêtent à cette venue. Comment Dieu pourrait-il pénétrer en nous si nous sommes bouffis d'orgueil, si nous entretenons des pensées tortueuses, si nous nous laissons avachir dans l'indifférence, si nous sommes des roublards, si nous jugeons les autres du haut de notre grandeur ??? Jean (et l'Eglise aujourd'hui) nous exhorte à commencer un labeur ardu, un travail sur nous-mêmes. Alors que la société païenne nous pousse à courir à des jouissances immédiates, Jean, lui, nous presse d'½uvrer à la seule chose importante : ouvrir nos vies à l'arrivée du Christ, le Seigneur qui, à l'insu des Puissants, vient accomplir la Merveille : libérer l'humanité de ses vieux démons et permettre la communion à Dieu qui, elle-même, permettra la communication entre les hommes. ET TOUT HOMME VERRA LE SALUT DE DIEU

J'écoute cet enseignement...je demande à l'Esprit-Saint sa lumière pour que je puisse comprendre exactement ce qui m'est dit...Je relis.....Je m'arrête sur tel mot...telle phrase... Et tout à coup, je m'arrête : je fais silence total, je m'ouvre à la Présence...je crois que Dieu qui a parlé à Jean, s'adresse à MOI, maintenant. Je prie vraiment...Je fais une expérience à laquelle je ne m'attendais pas...Je suis mobilisé comme Jean. J'entre dans le sérieux de la vie. Que dois-je faire pour préparer ta venue, Seigneur ? Comment vivre ces prochains jours ?Je pressens que la Parole de Dieu reçue le dimanche peut éclairer ma semaine...Je reprends le feuillet un autre jour...pour y découvrir d'autres révélations... Je n'oublie pas de rendre grâce à Dieu : quelle joie de converser avec Lui pour avancer dans la Lumière .

2e dimanche de Pâques, année C

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Convaincre l'Incrédule Admirer l'enseignement de Jésus de Nazareth : oui. Concéder qu'il ait pu réaliser quelques guérisons : oui. Compatir aux souffrances du crucifié : la plupart des gens en tombent d'accord. Mais que cet homme, Jésus, soit non seulement ré-animé mais "RESSUSCITÉ", que son corps soit transfiguré par la Gloire de Dieu, qu'il soit proclamé SEIGNEUR DU MONDE ET DE L'HISTOIRE : là est la pierre d'achoppement. Or précisément c'est là seulement que naît la foi chrétienne !

Les quatre évangiles n'ont pas craint de montrer que, pour les premiers disciples de Jésus, cette découverte et cette confession de la résurrection n'allèrent vraiment pas de soi. Chez MARC, les femmes n'osent pas annoncer le message. Chez MATTHIEU, les apôtres rencontrent Jésus vivant, certains se prosternent "mais quelques-uns eurent des doutes". Chez LUC, les hommes refusent d'admettre le message des femmes si bien que deux disciples déçus, s'en retournent chez eux. Le Ressuscité se fait reconnaître dans la parole et la fraction du pain. L'Eucharistie permet le nouveau contact avec Jésus Seigneur.

DIFFICULTE DE CROIRE CHEZ SAINT JEAN ( Texte du jour)

"C'était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient car ils avaient peur. Jésus vint et il était là au milieu d'eux, il leur dit : " La Paix soit avec vous". Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : " La Paix soit avec vous. De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie". Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux : " Recevez l'Esprit-Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus".

Le lendemain du sabbat, donc le premier jour de la semaine juive, dans le local où les apôtres se terraient, soudain, Jésus est venu. Il exhibe ses plaies non pour leur reprocher leur lâcheté mais comme source de son pardon et du don de l'Esprit. Il faut par conséquent qu'ils aillent répandre la Bonne Nouvelle : par la foi au Seigneur mort et ressuscité, tout homme obtient le pardon de ses fautes et est rétabli dans la communion avec Dieu. La Résurrection provoque la Mission. Et la Mission est essentiellement offre du Pardon de Dieu.

ET CELUI QUI N'A PAS EU DE VISION ???

Or l'un des Douze, THOMAS (dont le nom signifie Jumeau) n'était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : " Nous avons vu le Seigneur !". Mais il leur déclara : " Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je n'y croirai pas".

Thomas est bien "notre jumeau" à tous : il représente ces multitudes infinies qui ne parviennent pas à admettre que Jésus soit ressuscité. Or il était un apôtre, il avait suivi le Maître, il avait écouté tous ses enseignements. En outre le voilà assailli par ses amis ruisselants de joie, complètement transfigurés par l'expérience qu'ils viennent de faire, et unanimes dans leur témoignage : "On t'assure...C'est vrai... !!!!".... Il n'y a jamais eu autant de bons arguments pour convaincre...or rien n'y fait. Thomas refuse de se rendre sur les dires des autres : il exige un contact personnel. C'est l'impasse. Et nous nous étonnons de ne pas arriver à transmettre notre foi ?...

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison et Thomas était avec eux. Jésus vient alors que les portes étaient verrouillées et il était au milieu d'eux. Il dit : "La Paix soit avec vous". Puis il dit à Thomas : " Avance ton doigt ici, vois mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté ; cesse d'être incrédule, sois croyant !". Thomas lui dit alors : " MON SEIGNEUR ET MON DIEU". Jésus lui dit : " Parce que tu mas vu, tu crois ? Heureux ceux qui croient sans avoir vu".

Ainsi donc, à notre grand étonnement, le Seigneur cède à la revendication de Thomas comme si, au premier abord, il la jugeait légitime : effectivement il revient. Mais seulement la semaine suivante, c'est-à-dire le lendemain du sabbat suivant. On a ici un des premiers indices que la communauté primitive, très vite, a pris l'habitude de se réunir chaque "premier jour de la semaine" - jour de la Résurrection, jour des apparitions du Seigneur, jour que l'on a baptisé : "jour seigneurial"(domenica dies) - qui deviendra, en français, DIMANCHE.

Est-il dans ce cas normal de se prétendre "chrétien" tout en refusant de se joindre à la communauté ? Celui qui reste sceptique devant la résurrection du Christ et ne croit pas au témoignage des chrétiens, qu'il n'exige pas de vision : bien plutôt qu'il se rende à l'assemblée chrétienne qui se réunit, chaque dimanche, pour accueillir la Venue de son Seigneur en son sein. Le Ressuscité qui vient "portes closes", c'est-à-dire libéré des contraintes de l'espace-temps, est bien identique à celui qui a été suspendu au gibet de la croix, qui a été exécuté comme un ignoble criminel. Les marques des souffrances que les hommes lui ont infligées, ne sont pas effacées par sa Gloire. Avec lui, la souffrance des hommes entre au Paradis !! La croix est entrée au c½ur du mystère de Dieu ! Mais ces plaies ne sont pas une cause de rancune ou de châtiment ( "Regarde ce que j'ai subi à cause de toi !") : tout au contraire, en elles s'origine le pardon de Dieu. En les montrant, Jésus dit : PAIX. Si tu oses regarder ces plaies et surtout ne pas prétendre que tu n'en es pas coupable, alors tu n'es plus coupable : de ces stigmates jaillit la Miséricorde absolue. C'est pourquoi ce 2ème dimanche de Pâques est le DIMANCHE DE LA MISERICORDE

Transformé par le pardon, Thomas s'effondre et c'est lui, le plus endurci, qui (sans oser répondre à l'invitation de "toucher") énonce la plus haute affirmation christologique des Evangiles : "MON SEIGNEUR ET MON DIEU ".

Toutefois, en un deuxième temps, Jésus reproche doucement à son apôtre d'avoir exigé une vision : " Ne sois plus incrédule mais croyant...HEUREUX CELUI QUI CROIT SANS AVOIR VU". Il nous reste à accepter le témoignage des premiers disciples, l'affirmation sans cesse répétée au cours des siècles par l'Eglise et qui a suscité tant de prodiges de sainteté. Le BONHEUR n'est pas de jouir d'une vision mais d'AVOIR LA FOI au sein d'une COMMUNAUTE où rien ni personne ni hiérarque ni dogme n'occupe le centre. Au centre de l'Eglise, il n'y a que l'AGNEAU IMMOLÉ ET DEBOUT.

2e dimanche ordinaire, année C

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Il faut cesser de parler du "miracle" de Cana et utiliser le langage de S.Jean qui raconte les SIGNES de Jésus. Un miracle suscite "l'admiration" (mot de même racine) du spectateur qui s'émerveille mais souvent ne se compromet pas. Le signe, lui, appelle, interpelle, mobilise. Par exemple, au carrefour, le signal rouge arrête la circulation ; le vert l'autorise. Ainsi les actions étonnantes de Jésus racontées par l'évangéliste sont à décrypter : quelle révélation apportent-elles ? En quel sens vais-je réagir ? Le Christ n'attend pas nos applaudissements mais notre conversion. L'admiration béate du "surnaturel" peut cacher un refus de se laisser changer.

LA DATE DE L'EVENEMENT.

D'abord il est très dommage que le texte de la liturgie soit amputé de ses premiers mots : "Le 3ème jour ...". En effet, après son baptême, Jésus s'est détaché de Jean-Baptiste et, en quelques jours (Jean répète : "le lendemain,..., le lendemain..."), il a été rejoint par cinq jeunes gens qui s'attachent à lui : embryon du futur groupe des Apôtres. Ce récit de vocations culmine avec la scène de Cana qui se passe "le 3ème jour" - équivalent de "surlendemain" mais notation capitale puisqu'elle fait partie de la confession de foi : "Jésus est ressuscité le 3ème jour " !. Cana n'est pas un scoop pour journalistes fiévreux mais un SIGNE PASCAL. D'ailleurs l'évangéliste remarque ensuite que la fête de Pâque va justement avoir lieu quelques jours plus tard.

QUELLES NOCES ? . . .

Qui sont les mariés qui convolent à Cana ? Jean ne prend même pas la peine de noter leurs noms. Mais ses lecteurs connaissent bien la Bible : ils savent que le mariage essentiel (dont les unions terrestres ne sont que l'image) est celui que Dieu noue avec son peuple, une Alliance. Hélas, Israël a toujours été infidèle à son engagement, il se détourne de son Dieu, lui désobéit, se donne à "des amants", c'est-à-dire, selon la Bible, à des faux dieux, des idoles qui servent son égoïsme. Conséquence : l'épouse infidèle doit subir un châtiment car tout chemin qui ne conduit pas à Dieu mène à l'infortune et à la mort. Or un des symptômes de ce malheur est, notamment, que la prospérité attendue de la part des dieux de la nature ne vient pas et que, entre autres, le vin vient à manquer. Le vin n'est-il pas la boisson qui réjouit le c½ur de l' homme, la boisson de la joie, de l'ivresse, de l'amour ? N'est-ce pas ce que signifie cette noce de village où les festivités, à peine commencées, se trouvent presque tout de suite à court de ce breuvage qui permet l'allégresse de tous ? Qui de nous n'a fait l'expérience des limites de son amour ? Pourquoi nos réserves d'amour sont-elles si pauvres ?...

INTERCESSION ET VIN NOUVEAU

C'est ici qu'intervient un bref et mystérieux dialogue. La mère de Jésus (St Jean ne l'appelle jamais par son nom, Marie), la première, fait la remarque à son fils : "ILS NONT PLUS DE VIN". Il doit y avoir là plus qu'une simple observation car Jésus la comprend comme une demande implicite, demande qu'il écarte aussitôt : " QUE ME VEUX-TU, FEMME ? MON HEURE N'EST PAS ENCORE VENUE".

De quelle heure s'agit-il ? La fin de l'Evangile nous la révélera : lorsque s'approchera le moment de son arrestation qui le conduira à la mort en croix, Jésus dira : " Mon heure est venue". Car Jésus ne règle pas son existence à sa guise : dans une obéissance parfaite à son Père, le FILS exécute la mission qu'il lui a confiée avec une parfaite exactitude. A l'HEURE ( Pâque ) fixée par son Père, il donnera sa vie : aussi cette Pâque-là sera celle de son Exaltation, de sa Glorification. Sur la croix éclatera la Gloire du Père et celle du Fils. Maintenant à Cana, Jésus vient seulement de recruter ses premiers disciples : il débute sa mission, son heure n'est pas encore arrivée...

Néanmoins sa mère a l'intuition que son appel n'a pas été rejeté : se tournant vers les serviteurs, elle leur dit : " "TOUT CE QU'IL VOUS DIRA, FAITES-LE".

Or, dit Jean, il y avait là, six grandes cuves, d'une contenance d'environ 100 litres chacune, qui servaient à la purification des Juifs : ceux-ci, en effet, pratiquaient beaucoup de bains et d'ablutions, en quête d'une pureté toujours perdue par le péché.

Et Jésus de commander aux serviteurs : " REMPLISSEZ D'EAU CES CUVES" . Ce qu'ils font. Puis il leur dit : "PORTEZ-EN AU MAÎTRE DU REPAS". Ce traiteur qui est à même de donner son appréciation professionnelle sur la qualité du vin, goûte et, tout surpris, va trouver l'époux. Pourquoi lui ? Parce que c'était l'époux qui était toujours chargé de procurer le vin de ses noces.

"D'habitude on sert d'abord le bon vin puis, quand les gens ont bien bu, on sert du moins bon - et toi, tu as fait le contraire !?!!".

Le récit se termine sur cette surprise. Remarquez que rien n'est dit des réactions de l'assistance : on est très loin d'un fait-divers bizarre. Mais St Jean conclut solennellement :

"Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C'était à Cana, en Galilée. Il manifesta sa Gloire et ses disciples crurent en lui. Après cela, il descendit à Capharnaüm avec sa mère et ses disciples".

ENTRER DANS LA PROFONDEUR DU "SIGNE".

Israël vivait son rapport à Dieu sous le signe de la LOI : Dieu avait donné des préceptes mais la faiblesse humaine empêchait de les observer parfaitement. Aussi était-on acculé à multiplier sacrifices, oblations, bains...afin de tenter de retrouver l'innocence et la justice. Peine perdue ! Mais voici que paraît Jésus : il est l'EPOUX en personne, il aime son peuple comme une EPOUSE. Afin de la rendre pure de manière définitive, il donnera sa vie sur la croix : son sang versé lui offrira le pardon, la tendresse, la VIE. Ici, "au commencement", Jésus fait un geste "significatif" : seuls sa Mère et ses disciples ont compris et "ils le suivent", c'est-à-dire qu'ils sont la nouvelle EPOUSE qui est d'accord de suivre son époux. On assiste à une ébauche de ce qui sera le tournant de l'histoire : le passage de l'Ancienne Alliance (commandements écrits - bains rituels) à la NOUVELLE ALLIANCE qu'annonçait Isaïe (1ère lecture) :

"Comme un jeune homme épouse une jeune fille, celui qui t' a construite t'épousera. Comme la jeune mariée est la joie de son mari, ainsi tu seras la joie de ton Dieu"

Croire au signe de Cana, c'est prendre part à l'assemblée qui, chaque 3e jour (dimanche), s'enivre de la Joie en communiant au sang de l'EPOUX. Encore faut-il "faire tout ce qu'il dit" !!

30e dimanche ordinaire, année C

Auteur: Van Aerde Michel
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Je suis dominicain donc un pharisien, les s½urs sont des pharisiennes, vous êtes des chrétiens pratiquants, donc des pharisiens, saint Dominique était un pharisien, saint Paul aussi. Le mot « pharisien » peut se conjuguer parfaitement parmi nous et heureusement. Aimeriez-vous avoir affaire à un grand pécheur ? un grand pécheur, tout repentant mais grand pécheur ? Cela ne serait pas nécessairement bien vu ! Aimerais-je dans la famille dominicaine, trouver une bande d'exploiteurs, de buveurs, de noceurs, de parjures, d'assassins ? Aimeriez-vous que vos enfants, que vos amis, soient semblables à ce publicain ? Non ! Nous sommes tous des pharisiens, et si nous ne sommes pas tout à fait contents de nous mêmes, nous aspirons à l'être, il faut l'admettre franchement.

J'ajouterai que c'est la morale de nos contemporains, un humanisme de bon aloi. L'honnête homme est un modèle tout à fait avouable. Il respecte la Loi, il est généreux.

C'est justement cela qui est en cause. Le pharisien est un humaniste qui s'ignore, un homme de bien, bien pensant et bien faisant, heureux de lui-même. « J'ai ma conscience pour moi ! » C'est un homme satisfait. Quand il se regarde dans le miroir de la Loi, il se trouve beau !

Faut-il prêcher la mauvaise conscience ? Faut-il chercher à culpabiliser ? Cela s'est trop fait pendant des siècles, quand le « terrorisme spirituel » utilisait les grands ressorts que sont la culpabilité et la crainte de l'enfer. Certaines sectes continuent dans ce sens, l'Eglise a fort heureusement évolué. C'est ce terrorisme spirituel, cet embrigadement moral qui, en partie, a provoqué la sortie de la religion « Si Dieu existe, je ne suis pas libre, écrit Sartre » alors que pour moi, Dieu est celui qui me libère, qui est toujours à la source de ma liberté. Cet abus a entraîné l'anticléricalisme contemporain.

J'entends la radicalité de la parabole de Jésus comme un appel éloquent, une violente provocation à comprendre que nous ne comprenons pas, à savoir que nous ne savons pas. Ici tout est inversé. Dieu est du côté du pauvre type et non pas du côté de l'honnête homme. Quelque chose nous échappe. Quoi ?
-  L'autorité de déterminer qui est « juste » et qui ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que c'est l' « affaire » de Dieu et que ses pensées ne sont pas nos pensées, sa justice n'est pas notre justice, ses critères ne sont pas nos critères.

Etre justifié, c'est d'une certaine manière être accordé, « juste » comme une note est juste, comme une corde, quand elle vibre en harmonie. Nos critères sont souvent étroits et ils sonnent faux. La corde sensible du Dieu vivant sonne différemment. Il s'agit donc de nous mettre au diapason du c½ur de Dieu, lui qui s'est manifesté amour, fou et passionné, inconditionnel !

C'est un amour vulnérable certes, qui encaisse les coups, mais qui ne se résigne jamais. Le publicain a péché, c'est un grand pécheur ; beaucoup d'hommes sont mauvais, objectivement méchants, mais le Dieu vivant les aime tous comme un Père, il les attend. Il ne peut pas les oublier, il tient à eux. Il les attend sans tenir de comptabilité, ni de leurs aumônes ni de leurs jours de jeûne, de leurs vols, mensonges, adultères ou assassinats. Il attend inconditionnellement qu'ils se mettent à vibrer.

St Dominique vivait cela intensément. Il passait des nuits en prière et soupirait « que vont devenir les pécheurs ? ». C'est en effet cela qui peut nous sauver, nous les pharisiens autosatisfaits : regarder les autres avec tendresse et solidarité comme les voit le Dieu miséricordieux et non pas en les jugeant. Non pas nous réjouir parce que différents, meilleurs. Non pas nous évaluer continuellement dans cette société compétitive pour voir si nous sommes bien classés dans le concours des vertus : je ne suis pas « meilleur » du fait que d'autres sont « pires » ! Le jugement ne m'appartient pas, je dois renoncer à l'évaluation, pour entrer dans la confiance, dans la foi en un Dieu accueillant pour tous. Il s'agit de plonger dans la passion de Dieu pour toute l'humanité. Cela peut aller jusqu'à l'extrême, ce que vit saint Paul, en pharisien converti, pharisien sauvé de son orgueil : « s'il faut que je sois rejeté pour que mes frères soient sauvés, alors que je sois anathème, exclu ! » En vivant cette compassion, il est en fait au c½ur de Dieu !

30e dimanche ordinaire, année C

Auteur: Cochinaux Philippe
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

En 1994, j'ai eu la chance de pouvoir passer quelques jours dans un camp de réfugiés de l'Onu au sud du Rwanda. Le camp Saga 1 comptait environs 500,000 réfugiés qui avaient fui les troubles de leur pays au Burundi. Durant ce séjour, sur invitation d'un frère de la Charité dé Gand, je me suis retrouvé à vivre cette vie avec celles et ceux qui avaient tout perdu si ce n'est leur dignité humaine. Je logeais avec eux sous une bâche et partageais leur vie pendant ces quelques moments qui resteront à jamais graver en moi. Un matin, j'ai dû me rendre de l'autre côté du camp avec un des jeunes avec qui je partageais la tente. Durant le parcours, celui-ci me prit la main et me voilà, marchant main dans la main avec un autre homme. Je suppose que vous pouvez imaginer mon malaise. Je n'avais jamais vécu une telle expérience. J'avais envie de retirer ma main de la sienne mais je me rendais compte qu'en agissant ainsi je risquais de le blesser profondément. Il n'aurait pas compris mon geste et l'aurait interprété sans doute comme étant un refus de ma part d'accepter son amitié. Il m'a fallu faire tout un chemin intérieur pour me dire que ce que je vivais là était normal dans sa culture alors que c'était tellement éloigné de la mienne, que je ne devais pas y voir de connotations négatives. Je reconnais que cela me prit quelques minutes tout simplement car j'avais l'impression qu'il était entré dans un de mes territoires d'intimité.

Tout être humain se construit à partir de trois territoires d'intimité : l'intimité de pensée qui me permet d'avoir ma propre réflexion, l'intimité de mon corps qui met la frontière avec toute autre personne et l'intimité d'espace qui est ce lieu invisible autour de moi qui me permet d'avoir ma petite bulle dans laquelle je n'aime pas que quiconque entre. C'est un peu comme si nous avions autour de nous une corde que nous plaçons nous créant ainsi un territoire où nous choisissons ou non de vivre une certaine proximité. Lorsque certaines personnes, avec qui nous ne sommes pas spécialement en sympathie, entrent dans cet espace, nous reculons naturellement pour que notre intimité ne soit pas bafouée. Et cet espace varie de culture à culture. Il est vrai que dans certains pays les gens vous parlent à dix centimètres de votre visage et lorsque nous ne sommes pas habitués à cette réalité cela nous demande un ajustement. L'expérience en hôpital est sans doute aussi de cet ordre lorsque nous laissons les infirmières et médecins entrer dans notre espace d'intimité pour nous soigner. Cela n'est pas toujours évident et nous avons à prendre le temps pour nous adapter à cette nouvelle réalité. Toutes et tous nous avons nos espaces et ces derniers sont nécessaires comme le souligne l'évangile de ce jour. En effet, le pharisien est tellement plein de lui-même qu'il occupe tout l'espace dans sa prière. Il n'y a plus de place pour Dieu. Il ramène tout à sa propre personne. Nous assistons non seulement à un monologue de suffisance mais également au fait qu'il se met d'une certaine manière à la place de Dieu. Or dans nos vies, il peut nous arriver nous aussi d'être à l'image de cet homme non pas que nous soyons contents de nous mais où nous aimerions prendre la place de Dieu et exiger de Lui qu'il agisse selon notre volonté. Il ne serait plus que l'exécuteur de nos décisions. Il n'aurait rien à dire si ce n'est nous obéir. Et l'histoire de nos vies peut effectivement nous amener dans une telle dynamique, tellement nous aimerions que les choses changent et que le cours de la vie reprenne son rythme alors que nous l'avons perdu parce que nous sommes touchés de plein fouet par la maladie ou l'épreuve de la mort. Dans la foi, nous sommes invités à ne pas être plein de nous-mêmes mais plutôt plein de Dieu, c'est-à-dire oser entrer dans une autre démarche, celle du publicain. Cette fois, nous laissons place à l'autre car nous choisissons de nous mettre « à distance ». En effet, c'est parce que je me mets à distance que je peux entrer en relation, que je permets qu'un mouvement soit possible autour de moi. C'est cela être juste selon le Christ. Nous avons donc à trouver la bonne distance entre lui et nous pour pouvoir partir à sa rencontre. En agissant de la sorte, j'accepte que Dieu soit qui Il est et je me refuse de l'enfermer dans mes rêves de ce que je voudrais qu'il soit. Et il est vrai qu'il en va de Dieu comme de toute rencontre humaine vécue en vérité. C'est dans un espace que nous pouvons vivre une véritable relation. Suite aux aléas de la vie, nous sommes parfois un peu publicain, un peu pharisien. Nous passons d'un état à l'autre. Puissions nous ne pas oublier qu'être trop plein de soi nous étouffe alors que nous ne serons jamais trop plein de Dieu puisque c'est lui qui nous ouvre le chemin d'éternité.

Amen

30e dimanche ordinaire, année C

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

L'évangile de ce jour fait suite directement à celui de dimanche passé et nous offre une nouvelle et dernière parabole au sujet de la prière. Comme pour la précédente, saint Luc commence par préciser le but de cette petite histoire :

Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d'être justes et qui méprisaient les autres.

Dans la bible, la justice n'est pas d'abord la répartition équitable des ressources ni l'institution qui règle les différends entre les hommes mais elle désigne la relation avec Dieu. Le juste est celui qui "s'ajuste" à la volonté de Dieu, qui vit de telle manière qu'il corresponde le plus possible à ce que Dieu exige de lui. On dirait aujourd'hui "c'est un saint", un fidèle. Dieu veut nous "justifier", donc vouloir être juste est l'attitude fondamentale demandée au croyant. Mais la parabole va nous mettre en garde contre une dérive possible.

Deux hommes montèrent au temple pour prier. L'un était pharisien et l'autre, publicain.

Deux types tout à fait opposés. Le premier est un homme qui fait partie de la confrérie des pharisiens, ces Juifs très pieux qui s'engageaient à observer à la lettre les moindres prescriptions de la Loi afin d'obéir à Dieu de la manière la plus parfaite. La justice était bien leur idéal.

Le pharisien se tenait là et il priait en lui-même : " Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères...ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de ce que je gagne".

Ulcérés de voir tant de leurs compatriotes en prendre à leur aise et ne plus vivre selon la Loi, les pharisiens se voulaient des super-observants : non seulement ils pratiquaient toutes les prescriptions légales mais ils en rajoutaient. Cet homme est un vrai ascète ( jeûner deux fois la semaine !) et généreux ( rendre 10 % de ses revenus !). Et il est très pieux : il vient prier au temple afin de rendre grâce à Dieu, le remercier de lui avoir permis de mener cette vie juste. Ce pharisien n'exagère pas, il ne ment pas...Mais il se compare ! Du haut de son piédestal, il regarde avec dédain cette racaille qui commet tant de péchés...et il n'a que mépris pour ce publicain, là-bas, qui ose venir souiller le temple saint !

Le publicain, lui, se tenait à distance et n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine en disant : " Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !".

On sait que les publicains étaient chargés de récolter les impôts au nom de l'armée romaine d'occupation ; en outre, ils étaient réputés comme des rapaces qui détournaient à leur profit une part des sommes récoltées. Catalogué comme collaborateur et voleur, cet homme était donc un affreux pécheur que Dieu ne pouvait que rejeter. Dieu merci, disait le pharisien, je ne suis pas comme ce sale type !

Or le publicain est malheureux : il est croyant, il vient au temple...il sait qu'il est un grand pécheur, que ce qu'il fait n'est pas bien. Il se juge en vérité, il ne cherche pas des excuses, il ne veut pas se disculper, il ne prétend pas que "au fond ce n'est pas si grave". Il se voit dans un trou, incapable d'en sortir, acculé à se frapper la poitrine et murmurer sans arrêt : " Seigneur, prends pitié de moi". De la prison où je suis tombé, daigne écouter ma plainte, entends mon cri sincère. Je dénonce mon mal et j'en suis prisonnier : Toi seul peux me délivrer, Toi seul, mon Dieu, tu peux me faire miséricorde. Tu es mon seul recours.

CONCLUSION AHURISSANTE

Un juste et un injuste : devant la Loi (et l'opinion publique) les choses sont claires. Mais pas pour Jésus qui va conclure son histoire par une incroyable affirmation qui a dû provoquer la colère de l'auditoire.

Quand le publicain rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste et non pas l'autre. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse, sera élevé.

Attention ! Jésus ne dit pas qu'il est ridicule de jeûner et de faire l'aumône ; il ne dit pas qu'on peut voler sans vergogne son prochain ; il ne dit pas que la morale n'a pas d'importance ; il ne dit pas que le bon pratiquant et le malfaiteur sont à égalité devant Dieu...

Mais il enseigne que l'homme ne peut SE JUSTIFIER LUI-MÊME. Oui, il doit tout faire pour observer les lois de Dieu mais sans jamais s'en vanter, sans "mépriser" les autres, sans se juger supérieur à eux. Et il enseigne que le pécheur n'est jamais irrémédiablement condamné, que la pitié de Dieu est tellement immense que le plus grand pécheur, s'il se reconnaît tel, s'il condamne lui-même ses fautes, peut toujours espérer que Dieu ne le condamne pas, lui.

SCENE DE TOUS LES TEMPS

Ne croyons pas que cette histoire ne concerne que les contemporains de Jésus. Avez-vous remarqué que, au début, saint Luc a finement précisé que Jésus avait dit cette parabole à l'adresse de "certains convaincus d'être justes et méprisaient les autres".

"CERTAINS" : il n'a pas dit "les pharisiens" donc cette histoire est valable pour tous les temps et pour toutes les religions. Et même d'abord pour nous, chrétiens, car Luc a bien écrit que le pharisien priait en disant : " Mon Dieu, je te rends grâce" en employant le verbe chrétien "eucharistein" / eucharistie !

Nous n'aimons pas ce pharisien bouffi et évidemment, nous nous reconnaissons dans le publicain : nous avouons volontiers que nous sommes de pauvres pécheurs, nous nous frappons la poitrine, nous chantons "KYRIE ELEISON"...et nous dédaignons tous ces gens qui ont belle apparence. " Moi, je ne suis pas comme celui-là qui .....". ET DU COUP NOUS DEVENONS LE PHARISIEN !!! ...dans ce cas Dieu ne nous "justifie" pas !

Retenons bien les leçons données par les paraboles de ces deux dimanches : 1) Comme la pauvre veuve : ne jamais s'arrêter de prier, insister sans nous lasser, exiger que justice de Dieu se fasse, 2) Pas comme le pharisien : rendre grâce, prier sans vanité, sans se comparer à d'autres, sans s'attribuer de mérites...et intercéder pour les pécheurs plutôt que de les juger 3) Comme le publicain : prier en demandant sincèrement pardon, en s'abaissant dans l'humilité, en se remettant à la Miséricorde.

31e dimanche ordinaire, année C

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Toujours suivi de son groupe de disciples, Jésus parvient à la ville de Jéricho, dans la vallée du Jourdain, ultime étape avant la montée vers Jérusalem. Tout à coup, la nouvelle se répand : le guérisseur galiléen vient de rendre la vue à un aveugle ! La foule en liesse se presse dans les ruelles étroites et acclame celui que l'on tient pour le Messie attendu.

Jésus traversait la ville de Jéricho. Il y avait un homme du nom de Zachée : il était le chef des collecteurs d'impôts, et c'était quelqu'un de riche.

Zachée est un personnage important puisqu'il dirige la perception des taxes dans cette ville frontière mais il est souverainement méprisé : il travaille à la solde des Romains et en outre, comme la plupart de ses confrères, il "se sucre" généreusement sur le dos de ses compatriotes. Belle demeure, grand train de vie, serviteurs en nombre...

Il cherchait à voir qui était Jésus mais il n'y arrivait pas à cause de la foule car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là.

Ce petit voleur, sans s'en douter, entreprend une démarche capitale : il tient beaucoup à VOIR JESUS. Curiosité ?...Pour cela, il abandonne ses affaires, sort de sa demeure, butte sur une foule qui lui tourne le dos et l'empêche de voir le héros. Loin de se rebuter, emporté par son désir, il invente le moyen d'arriver à ses fins : se faufiler derrière tout le monde, prendre de l'avance et braver le ridicule en montant sur un arbre. Mais là au moins il est certain de VOIR.

VOIR QUI EST JESUS ...SORTIR DE CHEZ SOI...S'ACHARNER...NE PAS SE LAISSER DECOURAGER PAR LES HOMMES QUI EMPÊCHENT DE LE VOIR...TROUVER UN ENDROIT OÙ CE SERA POSSIBLE ...ATTENDRE PATIEMMENT QU'IL ARRIVE... :.....Il y a là tout un symbole de la démarche pour faire la rencontre nécessaire. Comportement d'un petit, d'un enfant !! .....En sommes-nous capables ? Osons-nous ?

Beaucoup de chrétiens restent enclos dans un système de croyances, de bonnes m½urs et de rites : ils ne cherchent plus. Beaucoup d'incroyants demeurent enfermés dans leurs certitudes et leurs préjugés : ils ne cherchent plus. Et parfois, hélas, l'Eglise est ce peuple qui chante ses cantiques mais se dresse comme un mur qui empêche certains de rencontrer la personne de Jésus le Christ. Comment ne pas rebuter les Zachée d'aujourd'hui ?...

Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l'interpella : " Zachée, descends vite : aujourd'hui il faut que j'aille demeurer chez toi". Vite il descendit et reçut Jésus avec joie.

Zachée voulait VOIR et il EST VU ...et il ENTEND un appel personnel : ne cherche pas dans les hauteurs, redescends sur terre, saisis l'occasion unique. Ce jour peut devenir pour toi l'AUJOURD'HUI de la grâce, le tournant capital de ta vie :

AUJOURD'HUI : un mot que S.Luc aime beaucoup. Au début de son évangile, c'était l'aujourd'hui de Noël...et à la fin, le bon larron, au moment de mourir, entendra l'appel au salut : "Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis".

Et "VITE", Zachée ! Ne lambine pas, ne demande pas des délais, ne dresse pas un tas d'objections, n'aie pas peur, ne dis pas que tu n'as pas le temps, réponds OUI.... Comme la jeune Marie à l'Annonciation. Jésus, lui, se sent tenu de lancer cet appel : "IL FAUT QUE J'AILLE".... afin d'obéir à la volonté de mon Père : sauver tout homme.

Vite il descendit et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient : " Il est allé loger chez un pécheur !!???"

Non seulement il faut chercher et prendre les moyens de voir mais il faut aussi écouter l'appel et y répondre. Jésus n'est pas une vision curieuse, une émotion fugace : il veut entrer dans nos maisons...même, et surtout, chez un grand pécheur ! JOIE de Zachée : il s'est laissé cueillir comme un fruit mûr. Jésus ne l'a pas accablé de reproches, écrasé de culpabilité, il n'a pas exigé au préalable confession, contrition et pénitence.

Quel cortège ! Dans Jéricho qui a repris ses occupations ordinaires, tout à coup on voit revenir Jésus et sa bande. Et en compagnie de qui ? Ce maudit Zachée, ce collabo, ce voleur promis à l'enfer ! Comment Jésus ose-t-il se compromettre à ce point jusqu'à pénétrer dans une maison infâme où nul pharisien n'aurait jamais mis les pieds !?

A cet endroit, il y a un vide dans le texte : que se passe-t-il à l'intérieur de la maison ? Sans doute, Zachée a sonné le branle-bas pour organiser une grande réception. Quant aux disciples, ils doivent s'étonner de la conduite du maître, tout en se réjouissant du bon repas qu'ils vont déguster. Soudain le publicain se lève. Quel "toast" va-t-il porter ?

Mais Zachée s'avançant, dit au Seigneur : " Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens et si j'ai fait du tort à quelqu'un, je vais lui rendre quatre fois plus".

L'invitation, l'hospitalité, le repas, la conversation, l'amour ont été premiers, avant un discours moralisateur. Leur effet ? La conversion, le changement total, la décision publique de réparer ses torts ! Jésus ne lui a pas demandé de vendre tous ses biens ni même de changer de métier. Zachée, de lui-même, a compris : devant cet homme qui a osé entrer chez lui, l'infâme, devant ses disciples si pauvres mais si heureux de suivre leur Maître, maintenant IL VOIT QUI EST JESUS. Non un héros que l'on admire, une vedette que l'on applaudit mais quelqu'un dont la seule présence déclenche l'ouverture du c½ur.

Alors Jésus dit à son sujet : " AUJOURD'HUI, le salut est arrivé pour cette maison car lui aussi est un fils d'Abraham. Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu"

Le salut est donc la rencontre de deux recherches : de l'homme perdu à cause de son enchaînement à l'argent, et surtout celle de Jésus, devenu homme pour libérer les hommes entravés par leurs passions. Zachée est "sauvé" pas parce qu'il a vu mais parce qu'il a manifesté haut et clair sa décision de changer de vie. Il est un vrai "un fils d'Abraham" se jetant dans une démarche de FOI / CONFIANCE. Comme le patriarche avait cru en la promesse de son Dieu, ainsi Zachée a cru que Jésus était celui qui pouvait le faire entrer AUJOURD'HUI dans le Royaume de Dieu. Il devient un "grand" homme, libéré de son idolâtrie. Ainsi donc la dernière "guérison" de Jésus sur sa route est celle d'un riche !- ½uvre bien plus ardue que celle d'un malade !!! A méditer !

Page archi-connue...mais magnifique, émouvante, superbe ! Oserons-nous la vivre : chercher, appeler, inviter, renoncer à la cupidité, ...réparer...nous laisser sauver ...Ah, TE VOIR SEIGNEUR !!!!!

31e dimanche ordinaire, année C

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Toujours suivi de son groupe de disciples, Jésus parvient à la ville de Jéricho, dans la vallée du Jourdain, ultime étape avant la montée vers Jérusalem. Tout à coup, la nouvelle se répand : le guérisseur galiléen vient de rendre la vue à un aveugle ! La foule en liesse se presse dans les ruelles étroites et acclame celui que l'on tient pour le Messie attendu.

Jésus traversait la ville de Jéricho. Il y avait un homme du nom de Zachée : il était le chef des collecteurs d'impôts, et c'était quelqu'un de riche.

Zachée est un personnage important puisqu'il dirige la perception des taxes dans cette ville frontière mais il est souverainement méprisé : il travaille à la solde des Romains et en outre, comme la plupart de ses confrères, il "se sucre" généreusement sur le dos de ses compatriotes. Belle demeure, grand train de vie, serviteurs en nombre...

Il cherchait à voir qui était Jésus mais il n'y arrivait pas à cause de la foule car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là.

Ce petit voleur, sans s'en douter, entreprend une démarche capitale : il tient beaucoup à VOIR JESUS. Curiosité ?...Pour cela, il abandonne ses affaires, sort de sa demeure, butte sur une foule qui lui tourne le dos et l'empêche de voir le héros. Loin de se rebuter, emporté par son désir, il invente le moyen d'arriver à ses fins : se faufiler derrière tout le monde, prendre de l'avance et braver le ridicule en montant sur un arbre. Mais là au moins il est certain de VOIR.

VOIR QUI EST JESUS ...SORTIR DE CHEZ SOI...S'ACHARNER...NE PAS SE LAISSER DECOURAGER PAR LES HOMMES QUI EMPÊCHENT DE LE VOIR...TROUVER UN ENDROIT OÙ CE SERA POSSIBLE ...ATTENDRE PATIEMMENT QU'IL ARRIVE... :.....Il y a là tout un symbole de la démarche pour faire la rencontre nécessaire. Comportement d'un petit, d'un enfant !! .....En sommes-nous capables ? Osons-nous ?

Beaucoup de chrétiens restent enclos dans un système de croyances, de bonnes m½urs et de rites : ils ne cherchent plus. Beaucoup d'incroyants demeurent enfermés dans leurs certitudes et leurs préjugés : ils ne cherchent plus. Et parfois, hélas, l'Eglise est ce peuple qui chante ses cantiques mais se dresse comme un mur qui empêche certains de rencontrer la personne de Jésus le Christ. Comment ne pas rebuter les Zachée d'aujourd'hui ?...

Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l'interpella : " Zachée, descends vite : aujourd'hui il faut que j'aille demeurer chez toi". Vite il descendit et reçut Jésus avec joie.

Zachée voulait VOIR et il EST VU ...et il ENTEND un appel personnel : ne cherche pas dans les hauteurs, redescends sur terre, saisis l'occasion unique. Ce jour peut devenir pour toi l'AUJOURD'HUI de la grâce, le tournant capital de ta vie :

AUJOURD'HUI : un mot que S.Luc aime beaucoup. Au début de son évangile, c'était l'aujourd'hui de Noël...et à la fin, le bon larron, au moment de mourir, entendra l'appel au salut : "Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis".

Et "VITE", Zachée ! Ne lambine pas, ne demande pas des délais, ne dresse pas un tas d'objections, n'aie pas peur, ne dis pas que tu n'as pas le temps, réponds OUI.... Comme la jeune Marie à l'Annonciation. Jésus, lui, se sent tenu de lancer cet appel : "IL FAUT QUE J'AILLE".... afin d'obéir à la volonté de mon Père : sauver tout homme.

Vite il descendit et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient : " Il est allé loger chez un pécheur !!???"

Non seulement il faut chercher et prendre les moyens de voir mais il faut aussi écouter l'appel et y répondre. Jésus n'est pas une vision curieuse, une émotion fugace : il veut entrer dans nos maisons...même, et surtout, chez un grand pécheur ! JOIE de Zachée : il s'est laissé cueillir comme un fruit mûr. Jésus ne l'a pas accablé de reproches, écrasé de culpabilité, il n'a pas exigé au préalable confession, contrition et pénitence.

Quel cortège ! Dans Jéricho qui a repris ses occupations ordinaires, tout à coup on voit revenir Jésus et sa bande. Et en compagnie de qui ? Ce maudit Zachée, ce collabo, ce voleur promis à l'enfer ! Comment Jésus ose-t-il se compromettre à ce point jusqu'à pénétrer dans une maison infâme où nul pharisien n'aurait jamais mis les pieds !?

A cet endroit, il y a un vide dans le texte : que se passe-t-il à l'intérieur de la maison ? Sans doute, Zachée a sonné le branle-bas pour organiser une grande réception. Quant aux disciples, ils doivent s'étonner de la conduite du maître, tout en se réjouissant du bon repas qu'ils vont déguster. Soudain le publicain se lève. Quel "toast" va-t-il porter ?

Mais Zachée s'avançant, dit au Seigneur : " Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens et si j'ai fait du tort à quelqu'un, je vais lui rendre quatre fois plus".

L'invitation, l'hospitalité, le repas, la conversation, l'amour ont été premiers, avant un discours moralisateur. Leur effet ? La conversion, le changement total, la décision publique de réparer ses torts ! Jésus ne lui a pas demandé de vendre tous ses biens ni même de changer de métier. Zachée, de lui-même, a compris : devant cet homme qui a osé entrer chez lui, l'infâme, devant ses disciples si pauvres mais si heureux de suivre leur Maître, maintenant IL VOIT QUI EST JESUS. Non un héros que l'on admire, une vedette que l'on applaudit mais quelqu'un dont la seule présence déclenche l'ouverture du c½ur.

Alors Jésus dit à son sujet : " AUJOURD'HUI, le salut est arrivé pour cette maison car lui aussi est un fils d'Abraham. Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu"

Le salut est donc la rencontre de deux recherches : de l'homme perdu à cause de son enchaînement à l'argent, et surtout celle de Jésus, devenu homme pour libérer les hommes entravés par leurs passions. Zachée est "sauvé" pas parce qu'il a vu mais parce qu'il a manifesté haut et clair sa décision de changer de vie. Il est un vrai "un fils d'Abraham" se jetant dans une démarche de FOI / CONFIANCE. Comme le patriarche avait cru en la promesse de son Dieu, ainsi Zachée a cru que Jésus était celui qui pouvait le faire entrer AUJOURD'HUI dans le Royaume de Dieu. Il devient un "grand" homme, libéré de son idolâtrie. Ainsi donc la dernière "guérison" de Jésus sur sa route est celle d'un riche !- ½uvre bien plus ardue que celle d'un malade !!! A méditer !

Page archi-connue...mais magnifique, émouvante, superbe ! Oserons-nous la vivre : chercher, appeler, inviter, renoncer à la cupidité, ...réparer...nous laisser sauver ...Ah, TE VOIR SEIGNEUR !!!!!

32e dimanche ordinaire, année C

Auteur: Cochinaux Philippe
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Vous est-il déjà arrivé d'être interrompus dans vos activités ô combien sérieuses et essentielles par un certain type de personnes qui viennent frapper à votre porte ? Ils se dénomment les témoins de Jéhova. Souvent, ils se promènent deux par deux avec de longs imperméables gris ou bleus et viennent chez vous le dimanche à une heure où généralement nous avons toujours mystérieusement quelque chose d'urgent à faire. Certains prétendent que si vous êtes accueillants, et je ne sais pas s'ils ont raison car ces témoins ne viennent jamais frapper à la porte d'un couvent dominicain, il vous est difficile de clôturer la conversation. Si par le plus grand des hasards, vous vous trouviez dans une telle situation, il est une solution radicale pour que votre rencontre se termine très rapidement... Vous la connaissez peut-être. Il suffit de leur parler calmement de "don de sang". Simplement parce que c'est ce dont ils ne veulent pas entendre parler. Un simple autocollant sur votre porte d'entrée suffira à ce qu'ils ne vous importunent plus. Il y a des choses dont ils n'aiment pas entendre parler.

Eh bien, il me semble que dans l'Evangile que nous venons d'entendre Jésus s'y prend un peu de la même manière. Non pas qu'il vienne nous importuner mais plutôt parce que les sadducéens - un groupement qui ne croyait ni aux anges ni à la résurrection - viennent provoquer Jésus avec ce fameux cas d'école de la femme aux sept maris et je ne sais pas qui est le plus à plaindre dans cette histoire. En effet, Jésus, plutôt que de répondre à la question qui lui est posée, il leur parle de deux choses : précisément de résurrection et d'anges, deux sujets en quoi ne croient pas les sadducéens et qu'ils ne veulent surtout pas entendre. Pour leur répondre, Jésus présuppose quelque chose qu'ils rejettent catégoriquement. Pourquoi agit-il de la sorte, sommes-nous en droit de nous demander ? Peut-être parce que Dieu semble nous questionner bien plus souvent que nous n'oserions l'imaginer sur ce qui nous pose problème. Il nous interpelle, il nous interroge précisément sur nos peurs, sur nos doutes voire sur nos manques de foi. Nous pourrions même en arriver à imaginer que le jeu de Jésus, le jeu de Dieu est plus subtil que nos questions, plus subtil que nos énigmes ou nos recherches de preuves. Vraiment, Jésus nous provoque dans notre foi mais pour qu'ensuite, par la foi nous devenions des provocateurs. Permettez-moi de répéter ceci. Je crois profondément que Jésus nous provoque dans notre foi, pour qu'ensuite, grâce notre foi nous soyons des croyants provocateurs. En effet, si Jésus nous provoque dans notre foi, c'est peut-être pour nous amener à quitter ces certitudes dans lesquelles nous nous sommes laissés enfermer au fil des années et ce, afin de réfléchir en vue de nous laisser guider par la vérité. Ne sommes-nous pas parfois comme ces sadducéens de l'Evangile. Nous aussi nous avons une certaine représentation de la vie après la mort. Notre perspective d'éternité est marquée, voire contaminée par nos propres visions de la vie d'ici-bas. Ce qui est certain, c'est qu'en fait, nous ne savons pas ce qui nous attend. Nous croyons et nous espérons que l'au-delà de la vie sera un royaume où les vivants, les grands vivants que nous serons, auront leur place. Jésus, quant à lui, nous parle de manière très surprenante d' « anges », non pas pour donner une réponse claire, mais plutôt pour fournir une image sur laquelle personne n'a aucune prise. D'une certaine manière, Dieu se révèle à nous dans des lieux où notre raison ne nous pousse pas à le chercher spontanément. Il nous surprend et se révèle à nous pour nous amener en dehors de nos certitudes parfois bien précaires. Il nous appelle hors de nos convictions pour que nous cherchions plus loin la vérité. C'est peut-être cela la pro-vocation : une vocation pour quelque chose. Toutes et tous, nous sommes appelés à partir en dehors de nous, c'est-à-dire à quitter les lieux de nos certitudes pour oser entrer dans un mystère qui ne pourra se comprendre que le jour où nous le vivrons. Dieu nous provoque et nous invite à entrer dans une dynamique de provocation. Toutefois, non pas par une provocation qui cherche à choquer pour le plaisir. Provoquer, ce n'est pas partir à la recherche du sensationnel tellement éphémère. Non. Provoquer, c'est oser questionner librement, oser questionner pour avancer ensemble dans le mystère... C'est pourquoi, nous devons être à notre tour des croyants provocateurs, c'est-à-dire des hommes et des femmes qu'ils soient debout ou alités et qui ont comme vocation première de ne jamais s'arrêter de questionner car ils perçoivent que la foi ne se laisse découvrir que dans l'étonnement de la Parole du Fils de Dieu.

Amen.


32e dimanche ordinaire, année C

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

La très longue montée de Jésus vers Jérusalem ( commencée en Luc 9, 51) a abouti : suivi de ses disciples, il fait une entrée triomphale dans Jérusalem, acclamé par la foule qui, accueillant un descendant de la famille royale de David, est persuadée que Jésus est le Messie et qu'il va déclencher l'insurrection générale contre les Romains. Mais très bizarrement, au lieu de foncer vers le palais de Pilate, Jésus entre dans le temple et se met à en chasser les vendeurs : " La maison de prière a été transformée en caverne de bandits"(19,46)- ce qui provoque la furie des Grands Prêtres bien décidés désormais à le supprimer.

Loin de fuir la menace qui pèse sur lui, Jésus chaque jour s'installe sur l'esplanade du temple et y enseigne. Saint Luc note que "tout le peuple, suspendu à ses lèvres, l'écoutait "( 19, 48). Mais à trois reprises, ses ennemis tentent de le déstabiliser.

Ces trois débats sont importants car ils font connaître quelles sont les grandes certitudes qui habitent Jésus à la veille de son exécution.

D'abord arrivent les grands prêtres et les scribes qui demandent à Jésus sur quelle autorité il s'appuie pour parler et agir comme il le fait. Jésus les remballe car ils ne veulent pas se prononcer sur la valeur du baptême de Jean-Baptiste. Par la parabole des vignerons, il montre qu'il a percé leur dessein : le tuer ; mais il les avertit qu'ils vont déchoir de leur rôle ( 20, 1-19)

Ensuite les mêmes lui envoient des indicateurs qui, après une entrée en matière flatteuse, le questionnent au sujet d'un problème grave : " Faut-il ou non payer l'impôt à César ?". La réponse de Jésus est célèbre : il distingue nettement les domaines : " Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu"?"(20, 20-26)

Survient la 3ème polémique, sujet de l'évangile du jour :

Alors s'approchent quelques Sadducéens, gens qui contestent qu'il y ait la résurrection.

En effet, le sort des défunts était demeuré très obscur dans la foi d'Israël pendant des siècles. C'est au milieu du 2ème siècle avant Jésus, lors d'une guerre qui avait causé beaucoup de victimes, que s'était dressée l'espérance. Si Dieu est juste, il ne peut permettre que ses fidèles et leurs ennemis aient le même sort : donc on pouvait croire que les morts pour la foi ressuscitent. LIRE la 1ère lecture avec la magnifique confession de foi des jeunes Juifs acceptant le martyr parce que persuadés que Dieu les fera vivre.

Mais le débat n'était pas clos : les grands prêtres avec le parti des Sadducéens refusaient cette croyance qui ne se trouvait pas dans la Torah, les cinq premiers livres de la Bible qui, pour eux, contenaient tout l'essentiel à croire. En s'appuyant sur une antique coutume écrite dans la Loi de Moïse ( Quand un homme meurt sans enfant, son frère doit épouser la veuve pour lui donner une descendance - Loi dite du lévirat : Deut 25, 5), ces hommes proposent à Jésus une histoire folle pour tourner l'idée de résurrection en ridicule :

Il y avait 7 frères. Le 1er prend femme et meurt sans enfant. Le 2ème épouse la veuve et lui aussi meurt sans enfant. Ainsi des 7. D'où la question finale : "Eh bien, cette femme, à la résurrection, duquel d'entre eux sera-t-elle la femme ^ puisque les 7 l'ont eue pour femme ?".

La réponse de Jésus comporte deux parties :

1. PAS DE MARIAGE DANS LE MONDE A VENIR

Jésus leur dit : " Les enfants de ce monde se marient. Mais ceux qui auront été jugés dignes d'avoir part au monde à venir et à la résurrection d'entre les morts ne se marient pas car ils ne peuvent plus mourir :

ils sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu".

C'est une erreur grossière d'imaginer l'autre monde sur le modèle du nôtre. La sexualité a pour but de prolonger la vie sur terre : tout couple mortel se donne une descendance. Mais dans "le monde-à-venir" (expression juive), chaque personne est vivante en soi, elle n'a plus besoin de trouver un partenaire pour se survivre dans l'enfant. Il n'y a plus de temps, plus de mort. Rien que l'amour éternel.

2 . CERTITUDE DE LA RÉSURRECTION

Jésus poursuit : "Quant à dire que les morts doivent ressusciter, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du Buisson ardent quand il appelle le Seigneur "le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob". Il n'est pas le Dieu des morts mais des vivants ; tous vivent en effet pour lui" Contre les sadducéens, Jésus prend le parti des pharisiens et il affirme nettement la foi en la résurrection. L'argument, dit-il, peut même en être découvert dans la Torah, base unique de la foi sadducéenne : dans la scène du Buisson ardent, lorsque YHWH s'est révélé à Moïse dans le désert du Sinaï, il s'est présenté comme le Dieu personnel des trois Patriarches. Si Dieu conclut une Alliance avec eux, il ne peut les abandonner à la mort puisqu'il est juste !

Sinon la mort serait plus puissante que Dieu. Et Dieu ne serait pas Dieu. Dieu est un Vivant, il donne sa Vie, la Vie éternelle aux croyants.

Il y avait là dans l'auditoire quelques scribes du parti des pharisiens et évidemment, eux, ils applaudissent Jésus :

Quelques scribes prenant la parole dirent :" Maître, tu as bien parlé".

Et on n'osait plus l'interroger sur rien.

CONCLUSION :

Ces trois débats soulignent donc les certitudes de Jésus, ce qui l'anime alors même qu'il sait qu'il va mourir. Ces assurances doivent être les nôtres si nous voulons être ses témoins même au prix de notre vie.

1) Il sait qu'il est "le fils bien-aimé du Père" (20, 13) et pas seulement un prophète ; il a autorité pour enseigner et accomplir son dessein ; certes ses ennemis vont le tuer mais du coup ils seront dépossédés de l'héritage, lequel passera dans toutes les nations. Jésus se voit comme la pierre d'angle sur laquelle s'édifiera sa nouvelle communauté ouverte à toutes les nations (20, 17)

2) Jésus ne vient pas réaliser une révolution politique, fonder une nation parmi les autres : que César continue à exercer son pouvoir mais sans jamais bafouer les droits de Dieu.

3) Et enfin si Jésus prévoit sa fin prochaine (ses ennemis se dévoilent), il est absolument sûr que la mort n'est pas anéantissement. Il ressuscitera et ainsi il permet à ses disciples d'accepter, eux aussi, de mourir pour lui afin de retrouver, comme Lui et avec Lui, une Vie nouvelle, éternelle, qui dépasse tout imagination.


33e dimanche ordinaire, année C

Auteur: Devillers Raphaël
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : C
Année: 2006-2007

Alors que Jésus est arrivé à Jérusalem depuis quelques jours, les groupes de pèlerins continuent d'affluer dans la capitale qui se prépare aux grandes festivités pascales. Pilate, lui aussi, est venu avec ses légionnaires pour parer à tout risque d'insurrection. Jésus, on l'a vu dimanche passé, a esquivé toutes les questions pièges que les autorités lui lançaient mais il en est persuadé : ses ennemis parviendront à le supprimer. Il vit ses dernières heures. Quant à ses disciples, ils demeurent inconscients de l'issue fatale et ils béent d'admiration devant le Temple splendidement restauré après des dizaines d'années de travaux.( qui sont encore loin d'être achevés). Mais voilà que soudain Jésus coupe court à leur enthousiasme par une prophétie stupéfiante :

Jésus leur dit : " Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n'en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit".

La Maison de Dieu détruite ? Comment est-ce possible ? Ce serait la fin du monde ! Les disciples sont complètement sidérés !

Ils lui demandèrent : " Maître, quand cela arrivera-t-il et quel sera le signe que cela va se réaliser ?".

Jésus répond par un long discours dont nous écoutons la 1ère partie. Révélation capitale : Jésus ne précise pas la date de la destruction mais il annonce cinq séries d'événements dangereux que ses disciples vont devoir vivre après son départ. Tout cela reste très actuel, nous allons le voir.

1. Jésus répondit : " Prenez garde de ne pas vous laisser égarer : car beaucoup viendront sous mon Nom en disant : " C'est moi" ou encore "Le moment est tout proche". Ne marchez pas derrière eux.

Tout le discours est encadré par "une mise en garde" : la vie chrétienne sera dangereuse, il faudra faire très, très attention !

Premier péril grave : des hommes surgiront, prétendant être les sauveurs du monde. Ils publieront des programmes d'allure messianique, des systèmes alléchants promettant bonheur et prospérité. Surtout, clame Jésus, ne les écoutez pas ! Ils égareront les multitudes, ils les conduiront vers la ruine ; ils mentiront en annonçant la fin du monde. Comment donc se fait-il que des baptisés se soient élancés si souvent à la suite de dictateurs fous, de prophètes illuminés ?...

2. "Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne vous effrayez pas : il faut que cela arrive d'abord mais ce ne sera pas tout de suite la fin". Alors Jésus ajouta : " On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume..."

Devant l'exacerbation de la violence et la multiplication des conflits, nous sommes parfois tentés d'y discerner les signes de la fin du monde imminente. "Tout va mal ! est-ce l'apocalypse ?" dit-on. Pas du tout, dit Jésus. " Il faut" que ces affrontements sanglants arrivent, ils sont partie inhérente de l'histoire. Mais ils ne signalent pas encore la fin.

3." Il y aura de grands tremblements de terre, et ça et là des épidémies de peste et des famines..."

De même des catastrophes naturelles arriveront un peu partout ; des épidémies feront beaucoup de victimes.

4. "Des faits terrifiants surviendront et de grands signes dans le ciel"

Les Anciens étaient bouleversés par les phénomènes célestes : éclipses, comètes, étoiles filantes : " le ciel va-t-il nous tomber sur la tête ?" . Non, tout cela fait partie de l'histoire de la nature.

5. - Mais le 5ème péril sera beaucoup plus grave :

LA PERSECUTION

Mais avant tout cela, on portera la main sur vous et on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom. Ce sera pour vous l'occasion de rendre témoignage. Mettez-vous dans la tête que vous n'avez pas à vous soucier de votre défense. Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis ; et ils feront mettre à mort certains d'entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C'est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie".

Les 4 évangiles et les Lettres des Apôtres sont unanimes, Jésus l'a répété : les chrétiens ne doivent pas s'attendre à faire l'unanimité, ni à être admirés, ni même accueillis avec condescendance. La pire violence s'abattra sur eux, et du côté religieux et du côté païen (synagogues et tribunaux). Et cela pour un unique motif : "à cause de Jésus". Donc plus l'attachement à Jésus sera fort, plus l'obéissance à l'Evangile sera rigoureuse, et plus l'hostilité grandira ! Devant leurs ennemis jetant contre eux des accusations et des calomnies de toutes sortes, les disciples auront à TEMOIGNER. Qu'ils n'élaborent pas des discours éloquents, ni ne cherchent des arguments subtils : Jésus lui-même leur inspirera attitudes et paroles que les adversaires ne pourront contredire.

Mais le pire est que cette haine de la foi s'allumera au sein des familles : des parents se dénonceront, des amis se feront arrêter ! Bref, les chrétiens "seront haïs de TOUS."

Dans ces tourmentes perpétuelles, il faudra tenir, ne pas céder à la peur, au chantage, ne pas capituler. La VRAIE VIE s'obtiendra par la PERSEVERANCE, l'amour de Jésus quoi qu'il en coûte. La 1ère prophétie de Jésus s'est réalisée : son peuple qui avait refusé d'entendre son message se révolta contre Rome. La répression fut impitoyable : en l'an 70, Jérusalem et son temple furent détruits. Les autres événements qu'il a annoncés surviennent encore et notamment le combat contre l'Eglise. Selon la grande Commission d'enquêtes du Vatican , le 20ème siècle a fait plus de martyrs de la foi que tous les siècles précédents ! Il n'y a pas de mois où , aujourd'hui encore, quelque part on n'assassine un prêtre, une religieuse ou des fidèles ! Et chez nous ? Certes on nous laisse mener notre foi en toute tranquillité, semble-t-il, mais qui ne voit les tentatives insidieuses pour perturber les esprits, torpiller les convictions ? La dérision, les mensonges, le culte du veau d'or, le matérialisme font des ravages. Saurons-nous résister, témoigner du Christ ? Jésus nous a mis en garde : attention aux faux messies, aux menteurs !...gare surtout à l'attiédissement, à la peur des attaques. PAR LA PERSEVERANCE VOUS SAUVEREZ VOTRE VIE.