« Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur. »
(Psaume 116,12-13)
Un thème commun parcourt les trois lectures de la liturgie de la Parole : faire mémoire. Judaïsme et christianisme ne sont pas des religions du livre, mais de la mémoire… à l’entretien de laquelle le livre peut contribuer, pour autant qu’on le lise avec attention ! Avec l’avènement de l’informatique, la mémoire s’est réduite à un stockage de données. Ce n’est pas ainsi que fonctionne la mémoire humaine, individuelle ou collective. D’abord, elle sélectionne pour ne garder que ce qui compte, même si c’est apparemment anodin. Mais surtout, elle interprète, elle relit ce qu’elle transmet, en nourrissant les souvenirs à partir de ce qui s’en est suivi (et qui a pu être oublié en tant que tel), elle se donne des signes, des rites. Bref, c’est une mémoire qui véhicule du sens, car il faut se souvenir d’où l’on vient pour savoir sur quel chemin on marche, dans quelle direction il est préférable d’aller et ce dont il faut tenir compte si l’on veut avancer et non régresser.
Les trois jours qui commencent avec le Jeudi-saint sont autant de jours de mémoire, certes de la passion et de la résurrection de Jésus, mais aussi de ce que nous sommes et de ce que sont appelés à être, celles et ceux qui le croient vivant. Et cela, à la lumière de la mémoire de Jésus que les apôtres ont entretenue, nourrie et transmise.