Toussaint

Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique: A
Date : 1 novembre 2023
Auteur: André Wénin

« Voyez quel grand amour nous a donné le Père
pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. »

(1re Lettre de Jean 3,1)

Ceux-là viennent de la grande épreuve (Livre de la Révélation 7,2-4.9-14)

Le livre de l’Apocalypse évoque apparemment la fin des temps et n’hésite pas à mettre en scène de violentes catastrophes cosmiques. En réalité, c’est un écrit de résistance qui cherche à insuffler courage et ténacité à des chrétiens qui connaissent la persécution, en leur « révélant » (sens du verbe grec apocaluptô) ce qui compte véritablement pour Dieu. Il le fait à la lumière de la foi au Christ mort et ressuscité, et au moyen d’images codées, comme celle de l’Agneau immolé mais debout (5,6), figure du Christ mort et ressuscité. Le texte qui suit évoque celles et ceux qui sont associés à sa victoire sur la mort.

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30ème dimanche du temps ordinaire

Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique: A
Date : 29 octobre 2023
Auteur: André Wénin

« Dieu mon libérateur, le rocher qui m’abrite,
mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire !. »
(Psaume 18,3)

Deux lectures du 30e dimanche proposent de réfléchir à la loi biblique et à sa pertinence pour aujourd’hui. Un extrait d’un vieux recueil de lois d’Israël aligne quelques normes relevant de l’éthi­que sociale dans un contexte qui n’est plus du tout le nôtre, et le passage de Matthieu aborde une question d’actualité… à l’époque de Jésus et de Matthieu, à propos des multiples lois de l’Ancien Testament. En quoi des deux textes donnent-ils à penser ?

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29ème dimanche du temps ordinaire

Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique: A
Date : 22 octobre 2023
Auteur: André Wénin

« Chantez au Seigneur un chant nouveau, chantez au Seigneur, terre entière,
racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles ! »

(Psaume 96,1.3)

Mise en boîte (Matthieu 22,15-21 / Luc 20,20-26)

Ce passage de l’évangile de Matthieu est la suite immédiate des textes lus les dimanches précédents. Dans le récit, Jésus se trouve à Jérusalem – cœur de la religion d’Israël. Peu après qu’il y soit arrivé, voyant un figuier sans fruits à lui offrir, Jésus déclare qu’il n’en portera plus jamais (21,18-19). Ce figuier desséché est en réalité une figure de la sclérose de la religion pratiquée alors à Jérusalem – c’est ainsi que Matthieu la voit, en tout cas. Un vif débat s’engage alors entre Jésus et les autorités judéennes, à qui il parle au moyen d’une série d’histoires : les deux fils envoyés à la vigne, les vignerons meurtriers et le festin des noces. Toutes ces paraboles donnent le « mauvais rôle » à des personnages dans lesquels grands prêtres, anciens du peuple et pharisiens peuvent se reconnaître. Suite à l’histoire des vignerons, ils veulent arrêter Jésus. Mais la crainte du plus grand nombre qui voit en lui un prophète les en empêche. Après la parabole des noces, les pharisiens élaborent une tactique pour arriver à leurs fins.

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28ème dimanche du temps ordinaire

Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique: A
Date : 15 octobre 2023
Auteur: André Wénin

« Je peux tout en celui qui me rend fort. »

(Lettre aux Philippiens 4,13)

Les deux textes de l’Ancien Testament retenus pour ce dimanche évoquent l’image d’un banquet qui est aussi au centre de la parabole tirée de l’évangile de Matthieu. Un élargissement de la perspective s’observe d’une lecture à l’autre, à partir du psaume 23.

« Tu prépares une table » (Psaume 23)

Le Seigneur est mon berger : je ne manquerai de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer ; il me conduit vers les eaux tranquilles. Il restaure ma vie, me mène sur des sentiers de justice à cause de son nom. Même si je marche dans la sombre vallée de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, ton bâton me guide et me conforte. Tu prépares une table pour moi face à mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe déborde. Bonheur et grâce me suivront tous les jours de ma vie ; je reviendrai à la maison du Seigneur au long de mes jours.

Le priant exprime ici sa confiance inébranlable en Dieu. Le fond de cette confiance, c’est la grande aventure d’Israël : l’exode. Le Seigneur s’y est fait le berger de son peuple : en lui faisant traverser la mer Rouge, il l’a guidé « à travers la sombre vallée » où il risquait la mort. Il l’a ensuite conduit au désert, l’y a fait vivre, nourri, protégé. Il l’a enfin introduit dans le pays promis dont il lui a donné les fruits, l’huile de joie et le vin nouveau, le libérant de ses ennemis. De là vient la confiance sans réserve que le priant met en lui. Dans ce contexte, le repas de fête est une image du salut accordé par le Seigneur à Israël, en particulier le repas rituel partagé au temple, « à la maison du Seigneur ».

« Le Seigneur de l’univers préparera un festin » (Isaïe 25,6-10a)

Le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur cette montagne, un festin de délices, un festin de bons vins, délices succulents et vins raffinés. Sur cette montagne, il fera disparaître le voile qui voile tous les peuples et la couverture qui couvre toutes les nations. Il fera disparaître la mort pour toujours. Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple, car le Seigneur a parlé. Et ce jour-là, on dira : « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous de son salut ! » Car la main du Seigneur reposera sur cette montagne.

Ce texte prophétique vient élargir la perspective du psaume : le salut que le Seigneur a offert à Israël et qui était signifié par un banquet, sera ouvert à « tous les peuples » qui afflueront « sur cette montagne », le mont où se dresse le temple du Seigneur à Jérusalem. Là, des mets de choix attendront les peuples pour un joyeux festin. Ce qui les attirera à cet endroit, c’est la victoire que Dieu remportera sur la mort : collectivement, il ôtera cette menace qui assombrit l’avenir de toutes les nations et les couvre d’un voile de deuil ; individuellement, il consolera celles et ceux que la mort frappe. Désormais, tous ceux qui auront espéré en lui seront « son peuple ». De la sorte, l’aventure de l’exode, au cours de laquelle le Seigneur a arraché Israël à l’esclavage et à la mort, deviendra réalité pour toutes les nations. Et de même qu’après avoir été libérés de la menace de mort que le pharaon et son armée faisaient peser sur eux, les Israélites ont exulté de joie en chantant le salut reçu de Dieu, de même les nations se réjouiront de voir enfin réalisé le salut tant espéré, quand Dieu « aura englouti (littéralement) la mort pour toujours ».

« J’ai préparé mon festin… » (Matthieu 22,1-14)

Les deux lectures de l’Ancien Testament offrent – pour une fois – un bel arrière-plan à la parabole matthéenne du festin qui, à son tour, leur ajoute une dimension : ce festin est celui « des noces » du fils d’un roi – en clair, le banquet de l’alliance de Dieu avec l’humanité en Jésus, le « fils ». À la lumière de la résurrection, en effet, les premiers chrétiens ont compris qu’en Jésus, Dieu invite les êtres humains à entrer en alliance avec lui, les noces étant la métaphore de cette alliance.

Jésus répondit et, de nouveau en paraboles, il dit [aux grands prêtres et aux pharisiens] : « Le royaume des cieux est comparable à un homme, un roi, qui fit des noces pour son fils. Il envoya ses serviteurs appeler les invités à la noce, mais ils ne voulaient pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs disant : “Dites aux invités : ‘Voilà : j’ai préparé mon festin, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés, tout est prêt : venez à la noce’.” Mais négligeant [l’invitation], ils s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ; les autres saisirent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi se mit en colère et, envoyant ses troupes, il fit périr les meurtriers et incendia leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : “La noce est prête, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, appelez-les à la noce”. Ces serviteurs sortirent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la noce fut pleine de convives. Étant entré pour regarder les convives, le roi vit là un homme qui ne portait pas le vêtement de noce. Il lui dit : “Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?” Il garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : “Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura pleurs et grincements de dents.” Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »

Dans l’évangile de Matthieu, la parabole suit celle des vignerons homicides (27e dim. ord. A). En la prononçant, Jésus répond à la réaction de ses interlocuteurs, les grands prêtres et les pharisiens qui, comprenant que l’histoire des vignerons les vise, cherchent à l’arrêter. En fait, Jésus enfonce le clou, car cette nouvelle histoire confirme la précédente en la prolongeant. Dans cette parabole, les premiers invités à la fête de l’alliance « ne veulent pas venir », sans même prendre la peine de justifier leur refus. Alors le roi insiste, se fait pressant : il a tout préparé. Mais l’invitation ne rencontre qu’indifférence ou négligence chez certains, qui estiment que leur business – récolte ou magasin – est plus important. D’autres, irrités, réagissent avec violence et s’en prennent aux serviteurs. D’où la réaction courroucée du roi qui châtie durement les assassins.

Il n’est guère difficile de voir dans cette histoire un écho aux deux paraboles que Jésus vient d’adresser aux autorités du peuple. Ces invités, en effet, sont semblables au fils qui répond oui à son père qui il lui demande d’aller travailler à la vigne, mais n’y va pas (voir Matthieu 21,28-32, 26e dim. ord. A). Ils sont comme les vignerons qui maltraitent et tuent les serviteurs venus réclamer les fruits des vendanges, avant de faire subir le même sort au fils du maître en personne (voir 21,33-41). Quant au roi, il a la réaction que les interlocuteurs de Jésus imaginaient être celle du maître de la vigne : « il fait périr misérablement » ceux qui ont assassiné ses serviteurs et son fils (21,31), incendiant leur ville par-dessus le marché.

La suite est doublement surprenante. Il y a d’abord la façon dont le roi remplace les invités indignes. Voulant que les noces de son fils soient fêtées dignement, il envoie ses serviteurs appeler le tout-venant, « tous ceux que vous trouverez » dans les rues, sans distinction aucune, le but étant que les convives assistent au festin en nombre. Aucun tri n’est fait : les méchants comme les bons sont donc rassemblés pour la fête. Quelle générosité de la part du roi, quelle ouverture d’esprit ! On est dès lors étonné devant la scène finale : quand le roi vient voir avec satisfaction les personnes rassemblées, il repère un des convives qui ne porte pas le « vêtement de noce » et il le fait expulser sans ménagement. Curieux : où les autres ont-ils été chercher un tel vêtement, s’ils étaient dans les rues ? Pourquoi celui-là n’en est-il pas vêtu ? Et que signifie ce traitement ?

Il est assez fréquent de trouver un élément inattendu dans une parabole. (Il y en a d’ailleurs plus d’un ici : pourquoi certains des invités tuent-ils les serviteurs du roi ? Pourquoi celui-ci incendie-t-il leur ville et laisse-t-il le repas refroidir en attendant ?) Une parabole, en effet, vise à susciter la réflexion. À propos du vêtement de noce, on peut penser qu’il s’agit des bonnes œuvres, mais ce n’est pas cohérent puisque les méchants sont appelés comme les bons. Sur la base d’un rapprochement avec le Talmud, on a pensé à la pureté qui vient du repentir, ou de celle que l’on reçoit au baptême. En réalité, la solution se trouve peut-être dans la parabole elle-même, comme le suggère Élian Cuvillier. Quand le roi interpelle l’homme en disant « Mon ami », il ne fait preuve d’aucune hostilité envers lui. Et ce ne doit pas être l’absence du vêtement adéquat qui fait problème, sans quoi chasserait l’homme tout de suite. Or, en posant une question, le roi cherche à entrer en dialogue avec lui pour comprendre comment il a pu entrer sans que son cœur soit à la fête – le vêtement figurant ici l’intérieur de l’être. Mais il « garde le silence » – un verbe qui laisse penser qu’il aurait quelque chose à dire mais ne veut pas en parler. Ainsi, ce qui pousse le roi à demander à ses serviteurs de jeter l’homme dehors, c’est son mutisme, son refus de répondre à un quelqu’un qui cherche à entrer en dialogue, quelqu’un qui pourrait lui ouvrir d’autres perspectives…

Au-delà de la signification du récit lui-même ou à travers elle, il y a ce que Matthieu cherche à dire à sa communauté. Cela peut expliquer quelques bizarreries de la parabole. Dans l’histoire des vignerons, Matthieu interprète le rejet de Jésus par les Judéens à la lumière du passé d’Israël ; dans celle du festin des noces, il interprète l’histoire de la jeune Église à la lumière de celle de Jésus. Bref, il fait anticiper par ce dernier une histoire dont lui-même, l’évangéliste, a été partie prenante et qui affecte la communauté chrétienne pour laquelle il écrit. La situation à la fin du 1er siècle pose problème à bien des membres issus du peuple de la première alliance : pourquoi les communautés chrétiennes comptent-elles beaucoup de croyants issus des nations, et peu venant d’Israël ?

La parabole du festin des noces répond à cette question. Dans la fiction du récit de Matthieu, les autorités judéennes, religieuses (grands prêtres) et laïques (pharisiens), à qui ces histoires sont adressées se reconnaissent elles-mêmes dans ceux qui résistent au projet de Dieu en Jésus (voir Matthieu 21,45). Ici, ce sont elles, les invités qui ne veulent pas de l’alliance nouvelle que Dieu leur propose – tout comme leurs ancêtres lui avaient été infidèles en refusant la parole des prophètes. Et puisqu’ils s’en sont pris aux serviteurs de Dieu – y compris Jésus –, ils ont reçu un juste salaire : selon Matthieu (qui écrit vers l’an 80), leur châtiment, c’est la guerre menée par Rome contre les Judéens entre 66 et 70 de notre ère, guerre qui s’est soldée par des massacres et l’incendie de Jérusalem par les armées de Titus. Par ailleurs, comme la majorité du peuple de l’ancienne alliance ne s’est pas montrée intéressée par l’invitation que Dieu leur adressait en Jésus, le Roi a envoyé ses serviteurs – apôtres et prédicateurs chrétiens – vers les nations païennes qui, jusqu’alors, n’étaient pas impliquées dans l’histoire d’alliance entre Dieu et Israël. Et elles ont répondu en masse !

Cela dit, rien n’est joué pour qui est « entré dans la salle des noces » : est-il prêt à entrer en dialogue avec le roi et, le cas échéant, à accepter de changer de vêtement pour être vraiment au diapason de l’alliance en Jésus ? Car si la parabole ne pointe qu’un seul des convives, la sentence finale lance un avertissement bien plus général : si beaucoup sont invités à devenir les alliés de Dieu, peu seront élus. L’opposition entre « beaucoup » et « peu » est une façon de souligner l’importance pour chacun de faire le bon choix.

27ème dimanche du temps ordinaire

Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique: A
Date : 8 octobre 2023
Auteur: André Wénin

« La paix de Dieu […] gardera vos cœurs et vos pensées
dans le Christ Jésus. »

(Lettre aux Philippiens 4,7)

Le texte de l’Ancien Testament et celui de l’évangile de Matthieu sont tous deux des paraboles parlant de vigne. Dans la Bible, la vigne est une image qui figure volontiers Israël. Plus précisément, en tant que symbole de l’amour, elle évoque le peuple en tant qu’objet de l’amour du dieu qui s’est allié à lui. Dans les deux lectures, c’est le thème d’une histoire qu’un prophète, Isaïe ou Jésus, raconte à ses interlocuteurs pour interroger leur façon d’être et d’agir, avant de prononcer un jugement sévère. De cette façon, ils déploient une pédagogie énergique qui cache l’espoir que ces gens ouvrent les yeux et se détournent de leur comportement.

La lamentation d’Isaïe (Isaïe 5,1-7)

Je veux chanter pour mon bien-aimé le chant de mon bien-aimé pour sa vigne.

Mon bien-aimé avait une vigne sur un coteau fertile. Il en retourna la terre, en retira les pierres, pour y mettre un plant de qualité. Au milieu, il bâtit une tour de garde et creusa aussi un pressoir. Il en espérait de beaux raisins, mais elle en donna de mauvais.

Et maintenant, habitants de Jérusalem, gens de Juda, soyez donc des arbitres entre moi et ma vigne ! Que pouvais-je faire pour ma vigne que je n’aie fait ? Pourquoi, alors que j’espérais de beaux raisins, en a-t-elle donné de mauvais ?

Eh bien, je veux vous faire savoir ce que je vais faire à ma vigne : enlever sa clôture et elle sera dévorée [par les animaux], ouvrir une brèche dans son mur et elle sera piétinée. Je ferai d’elle une pente dévastée ; elle ne sera ni taillée ni sarclée, et il y poussera des épines et des ronces ; j’interdirai aux nuages d’y faire pleuvoir la pluie.

Oui ! La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël. Le plant qui faisait son plaisir, ce sont les gens de Juda. Il en espérait le droit, et voici le crime ; il en attendait la justice, et voici les appels au secours.

Le prophète Isaïe s’inspire-t-il de son prédécesseur Samuel ? (Non, évidemment : je fais seulement dialoguer deux textes du corpus prophétique de l’Ancien Testament.) Après que le roi David a commis l’adultère et tué le mari cocu pour couvrir son premier méfait, ce prophète l’aborde en lui rapportant un délit en vue de le pousser à juger le coupable. En réalité, son histoire cache celle de David. Aussi, au moment de prononcer la sentence sous le coup de l’emportement, le roi ignorait qu’il se jugeait lui-même ! (2 Samuel 12,1-7)

Il en va de même ici. Au nom d’un bien-aimé anonyme, le prophète entonne un chant qui, à en croire les termes de l’introduction, promet d’être joyeux. Sur un rythme rapide, il évoque le travail enthousiaste du bien-aimé dans la vigne. Avec entrain, il fait tout pour qu’elle soit belle et bonne ! Aussi, partage-t-on son espoir que les fruits seront à la hauteur des soins dont il a entouré les plants. Mais deux mots suffisent pour transformer en cauchemar cette histoire si bien entamée – le temps de constater que la vigne porte des raisins sauvages.

Prenant le relais du prophète, le bien-aimé lui-même interpelle ceux qui ont entendu l’histoire. Il en appelle à eux pour qu’ils jugent du bien-fondé de ce qu’il va faire à une vigne qui n’a pas répondu à sa sollicitude et a cruellement trahi ses espoirs. Peut-il faire autre chose que de la vouer à redevenir une friche ? Les auditeurs qui ont partagé son espoir puis sa déception lui donneront certainement raison. C’est alors que, soudain, ces juges qui n’ont pas manqué de condamner la vigne se retrouvent sur la sellette. La vigne ingrate, c’est eux ! En vertu de l’alliance, Dieu attendait d’Israël qu’il soit un peuple où la justice règne. Or, l’inverse s’est produit, ce que deux jeux de mots soulignent en hébreu : au lieu du droit (hébreu mishpate), Israël s’est adonné au crime (mispakh) ; chez lui, ce n’est pas la justice (tsedaqah) qui domine, c’est le cri des malheureux dans la détresse (tse‘aqah). Cette surprise finale imaginée par un prophète pédagogue vise à réveiller les consciences endormies, à ouvrir les yeux des gens sur une réalité qu’ils ne voient pas ou ne veulent pas voir. Du moins elle cherche à la leur faire voir avec les yeux de Dieu lui-même, à partir de son espoir déçu.

La suite du chapitre aligne une série de sentences commençant par le mot « Malheur ! ». Y sont pointés du doigt différents comportements qui préparent le malheur de ceux qui les adoptent. Ces comportements sont les « crimes » qui provoquent le « cri des malheureux » et déçoivent cruellement le dieu de l’alliance : accaparement des maisons et des terres ; beuveries des arrogants qui peuvent se les permettre et qui s’y aveuglent sur ce qu’ils font en réalité ; ironie vis-à-vis d’un dieu apparemment inactif voire impuissant ; mensonge qui fait passer le mal pour du bien et inversement ; illusion de posséder la sagesse et l’intelligence ; détournement de la justice au profit des méchants et au détriment des innocents. Comportements de contemporains d’Isaïe, comportements de toujours… Qui ne peuvent qu’engendrer malheur, aliénation, destruction, ténèbres et mort – des conséquences que le prophète détaille, dans l’espoir que ceux qu’il interpelle voudront les éviter à tout prix et reviendront à Dieu pour vivre dans le droit et la justice (lire Isaïe 5,8-25).

L’accusation de Jésus (Matthieu 21,33-43)

La parabole que Matthieu (tout comme Marc et Luc) fait prononcer à Jésus à l’adresse des grands prêtres et des anciens du peuple reprend presque littéralement le début du chant d’Isaïe. Mais une fois la vigne plantée et protégée, le scénario change : il est question de vignerons qui louent la vigne pour la cultiver en l’absence du propriétaire. Et cette fois, la vigne porte du bon fruit.

« Écoutez cette parabole. Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers, mais on les traita de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils”. Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : “Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !” Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien, quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » Ils lui répondent : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : “La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux !” Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. »

À travers ce qu’il présente comme une parabole, Jésus évoque en réalité sa propre histoire qu’il situe dans le cadre de l’histoire d’Israël simplifiée à l’excès, comme une caricature qui souligne les traits saillants. Pour ses interlocuteurs, les responsables du peuple, ce petit conte doit être transparent. Il parle en effet des chefs à qui Dieu a confié la garde de son peuple pour lui permettre de porter un fruit de justice et de bonté. Il évoque la patience de Dieu vis-à-vis d’Israël à qui, de façon répétée, il envoie ses serviteurs. Il s’agit des prophètes qui, selon la tradition de l’époque basée en particulier sur Jérémie, ont connu la persécution, voire le martyre. Prolongeant l’histoire passée par une évocation du présent, la parabole poursuit en relatant l’envoi du « fils » qui représente le fol espoir du maître d’être enfin accueilli par son peuple. Mais comme les fils de Jacob l’avaient fait avec leur frère Joseph, que le père leur avait envoyé avec une mission de paix (voir Genèse 37,12-20), ils décident de le tuer dans l’illusion qu’ils obtiendront la place du maître.

C’est alors que Jésus rejoint à nouveau Isaïe : comme le prophète, il interpelle ses auditeurs pour qu’ils se prononcent sur ce qu’ils ont entendu et qu’ils imaginent la réaction du maître de la vigne quand il viendra après le meurtre de son fils. Il ne pourra que sanctionner durement les méchants vignerons, leur arracher la vigne avec la force qu’ils ont mise à s’en emparer, et la confier à des gens honnêtes qui sauront être de loyaux serviteurs. Jésus enchaîne alors avec une citation du psaume 118 : à l’aide d’une autre métaphore, celle des bâtisseurs, le psalmiste annonce que les autorités du peuple rejetteront l’artisan du dessein de salut Dieu, mais que leur tentative insensée débouchera sur un échec cuisant. Enfin, Jésus applique l’histoire à ses auditeurs : ce sont eux qui vont vouloir sa mort à lui, le fils. Ils préparent ainsi leur propre perte : c’est une autre nation que Dieu va choisir pour qu’elle porte le fruit de l’alliance dont les chefs d’Israël ont voulu s’accaparer.

Je me demande pourquoi la lecture liturgique s’arrête ici. Le censeur a dû « oublier » le dénouement où l’évangéliste relate la réaction de ceux que Jésus vient de mettre gravement en cause. Mais avant cela, il ajoute des mots menaçants (v. 11, absent de certains manuscrits) : « Celui qui tombera sur cette pierre – celle que Dieu a mise comme pierre d’angle – s’y brisera et celui sur qui elle tombera, elle l’écrasera. » Une telle menace vise la même chose que le prophète Isaïe : amener les fautifs à prendre conscience de la gravité de leur attitude en considérant la dureté du malheur qui les attend s’ils persévèrent. Mais un tel dénouement ne se vérifiera pas (v. 45-46) : Après avoir entendu ses paraboles, les chefs des prêtres et les pharisiens surent que c’était d’eux que Jésus parlait. Cherchant à l’arrêter, ils redoutaient les foules, parce qu’elles le considéraient comme un prophète. Incapables de voir en Jésus un vrai prophète – au contraire des gens du peuple –, les autorités religieuses veulent réduire au silence celui qui met en cause leur façon d’assumer la responsabilité dont ils ont été revêtus au nom de Dieu. Leur bonne conscience les aveugle… Ou leur intérêt !

On peut relire ce passage en pensant à la communauté chrétienne à qui Matthieu adresse son évangile. C’est une communauté qui, pour l’essentiel, est issue du monde judéen. On imagine aisément le déchirement de ceux qui se sont trouvés séparés de leurs frères après avoir adhéré à la foi en Jésus. Certains connaissent probablement le doute : ont-ils raison de s’opposer à eux au nom du Christ ? Matthieu leur répond au moyen de cette parabole. Il y replace le conflit avec les Judéens dans le cadre de l’histoire d’Israël où il situe ce qui est arrivé à Jésus : jeté hors de Jérusalem et tué comme les prophètes avant lui (Passion), il a été reconnu par Dieu lui-même comme la pierre de fondation d’un nouveau peuple (Résurrection). Le peuple chrétien est dès lors la nouvelle équipe de vignerons à qui la vigne a été confiée pour qu’ils en offrent à Dieu les fruits que le peuple de la première alliance ne lui a pas offerts.

On perçoit ici le côté polémique d’une page dont il importe de bien situer la portée. Cette parabole, en effet, ne vaut-elle que pour l’époque de Jésus ou de Matthieu ? Ne rebondit-elle pas à chaque époque de l’histoire de ceux qui disent et croient qu’ils sont le peuple de Dieu ? La communauté et ses responsables sont-ils vraiment ces vignerons honnêtes soucieux d’être au service de la vigne et de son maître ? La fin du texte suggère d’ailleurs une clé de lecture : la vigne est le Royaume de Dieu, c’est-à-dire une façon de vivre ensemble pétrie de justice et d’amour fraternel selon le désir de Dieu. Dès lors, la question devient : est-ce à cela que la communauté des chrétiens s’emploie ? Est-ce en vue produire ce fruit que ses responsables exercent le pouvoir qui leur est confié ? Sans oublier la question soulevée par Isaïe : la communauté est-elle à la hauteur de ce que Dieu désire, à savoir qu’elle porte des fruits de justice ?

26ème dimanche du temps ordinaire

Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique: A
Date : 1er octobre 2023
Auteur: André Wénin

« Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ;
pensez aussi à ceux des autres. »

(Lettre aux Philippiens 2,4)[1]

Comment utiliser la Bible pour faire de Dieu un être pervers ? (Ézéchiel 18,25-28)

La recette est assez simple : vous prenez un texte qui aborde une question délicate ; vous en extrayez deux ou trois versets qui semblent, à première lecture, rejoindre le sens du passage du Nouveau Testament qui vous intéresse (dans les évangiles, de préférence). Et surtout, vous évitez de contrôler la traduction… Voilà ce qui est infligé ce dimanche au pauvre prophète Ézéchiel (enfin, ce n’est jamais que l’Ancien Testament…). Voici la traduction liturgique du texte. (Dans la citation que j’en ferai plus loin, je soulignerai les erreurs que je corrige.)

Ainsi parle le Seigneur : Vous dites : « La conduite du Seigneur n’est pas la bonne ». Écoutez donc, fils d’Israël : est-ce ma conduite qui n’est pas la bonne ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? Si le juste se détourne de sa justice, commet le mal, et meurt dans cet état, c’est à cause de son mal qu’il mourra. Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Il a ouvert les yeux et s’est détourné de ses crimes. C’est certain, il vivra, il ne mourra pas.

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25ème dimanche du temps ordinaire

Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique: A
Date : 24 septembre 2023
Auteur: André Wénin

 

« Ayez un comportement digne de l’Évangile du Christ. »
(Lettre aux Philippiens 1,27)

Un dieu déconcertant (Isaïe 55,6-9) 

Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ; invoquez-le pendant qu’il est proche. Que le méchant abandonne son chemin, et l’homme d’injustice ses pensées, pour revenir vers le Seigneur de sorte qu’il lui montre sa miséricorde, vers notre Dieu car il est riche en pardon. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, – oracle du Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées.

Le chapitre 55 d’Isaïe, même s’il n’est pas la fin du livre de ce prophète, a des airs de conclusion. Il achève, en effet, une partie du livre par des réflexions sur la générosité incommensurable de Dieu à l’égard d’un peuple qui l’a pourtant abandonné. Le passage retenu pour la lecture se situe au centre d’une invitation à profiter pleinement de la nourriture que le Seigneur offre gracieusement à travers une parole savoureuse et consistante. Cette parole fait vivre quiconque l’écoute, car elle lui permet d’entrer en alliance avec le seigneur de la vie ; réalisant le désir de Dieu, elle est source de fécondité. En voyant Israël transfiguré par elle, les nations accourront pour entrer à leur tour dans cette alliance vivifiante.

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24ème dimanche du temps ordinaire

Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique: A
Date : 17 septembre 2023
Auteur: André Wénin

« Comme le ciel domine la terre forte est la bienveillance du Seigneur pour ceux qui le craignent ».
(Psaume 103,11)

La question du pardon unifie les deux lectures et le psaume de ce dimanche. L’invitation du Jésus de Matthieu et du sage Ben Sira est particulièrement soulignée : ni rancune, ni vengeance ; pas de colère qui couve, de haine d’autrui, pardon in(dé)fini… Pourquoi donc cette insistance ? N’est-ce pas parce que ces comportements qui ne sont pas spontanés constituent un grave danger pour le vivre-ensemble des humains que nous sommes ?

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23ème dimanche du temps ordinaire

Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique: A
Date : 10 septembre 2023
Auteur: André Wénin

« Oui, il est notre Dieu, nous sommes le peuple qu’il conduit !

– Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? »
(Psaume 63,4) 

Responsabilité prophétique (Ézéchiel 33,7-9)

[La parole du Seigneur me fut adressée :] « Fils d’humain, je t’ai donné comme guetteur à la maison d’Israël. Tu entendras de ma bouche une parole, et tu les avertiras de ma part. Si je dis au méchant : ‘Méchant, tu vas mourir’, et que tu ne parles pas pour avertir le méchant d’abandonner sa conduite, lui, le méchant, mourra par sa faute, mais à toi, je demanderai compte de son sang. Mais, si tu avertis le méchant d’abandonner sa conduite pour qu’il s’en détourne, lui mourra par sa faute, mais toi, tu auras sauvé ta vie. »

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22ème dimanche du temps ordinaire

Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique: A
Date : 3 septembre 2023
Auteur: André Wénin

22e dim. ordinaire A – 3 septembre 2023

« Ton amour vaut mieux que la vie :
tu seras la louange de mes lèvres ! »
(Psaume 63,4)

Pierre, entre le Père et Satan… (Matthieu 16,13-27)[1]

Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’humain ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Alors, il ordonna aux disciples de ne dire à personne que c’était lui le Christ.

À partir d’alors, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera jamais. » Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il m’accompagne. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? Car le Fils de l’humain va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa manière d’agir. »

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21ème dimanche du temps ordinaire

Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique: A
Date : 27 août 2023
Auteur: André Wénin

21e dim. ordinaire A – 27 août 2023

« Si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble ;
de loin, il reconnaît l’orgueilleux ».
(Psaume 138,6)

Heurs et malheurs des puissants (Isaïe 22,19-23)

Parole du Seigneur adressé à Shebna le maître du palais : « Je vais te chasser de ton poste, t’expulser de ta place. Et, ce jour-là, j’appellerai mon serviteur Éliakim, fils d’Helkias. Je le revêtirai de ta tunique, je lui attacherai ta ceinture, je remettrai ton pouvoir en sa main : il sera un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda. Je mettrai sur son épaule la clef ouvrant la maison de David : s’il ouvre, personne ne fermera ; s’il ferme, personne n’ouvrira. Je le planterai comme une cheville dans un endroit solide et il deviendra un trône de gloire pour la maison de son père. ».

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20ème dimanche du temps ordinaire

Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique: A
Date : 20 août 2023
Auteur: André Wénin

20e dimanche ordinaire A – 20 août 2023

« Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
que ton visage s’illumine pour nous »
(Psaume 67,2)

Un salut offert à tou(te)s (Isaïe 56,1-2.6-7)

Ainsi parle le Seigneur. – Observez le droit, faites la justice, car mon salut approche, il vient, et ma justice va se révéler. Heureux l’homme qui fait ainsi, l’être humain qui s’y attache fermement, observant le sabbat pour éviter de le transgresser, et observant sa main pour éviter de faire un mal quelconque. […]

Les étrangers qui se sont attachés au Seigneur pour l’honorer, pour aimer son nom, pour devenir ses serviteurs, tous ceux qui observent le sabbat sans le profaner et tiennent ferme à mon alliance, je les conduirai à ma montagne sainte, je les comblerai de joie dans ma maison de prière, leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel, car ma maison s’appellera « Maison de prière pour tous les peuples ».

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Bible et liturgie

Commentaires des lectures du dimanche par André Wénin

L’Église ne sait pas ce qu’elle perd à négliger le Testament de la première Alliance…

Les textes qu’on lira sous cette rubrique ne sont pas des homélies. J’y propose plutôt un commentaire, à mi-chemin entre une analyse exégétique et une lecture attentive à la fois au texte biblique et à la réalité humaine qui est la nôtre.
La traduction des textes commentés (le plus souvent les passages de l’Ancien Testament et de l’évangile) est très souvent corrigée. La version liturgique est globalement insatisfaisante, en effet. Elle lisse le texte au point d’en gommer les difficultés, c’est-à-dire précisément les points où peut venir "s’accrocher" le commentaire parce qu’ils posent question. Quant au texte de l’Ancien Testament, il est fréquemment amplifié de manière à restaurer le passage dans son intégralité en vue du commentaire. 

André Wénin